Le Cameroun entre nécessités présentes et réalisation effective des projets prioritaires

malumiereetmonsalut Par Le 30/11/2024 à 00:00 0

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Dossier

Le circuit économique mondial est gouverné par des intérêts stratégiques qui se chiffrent toujours à plusieurs millions et milliard d’euro ou de dollars. Image: pad.cm

La mise en œuvre des politiques de planification répond toujours à un ensemble de défis parfois irréalisables compte tenue de la situation économique d’un pays qui peine à procurer des conditions de vie satisfaisante à une population qui en demande toujours plus à ceux qui la gouverne. En effet, au fil du temps les besoins augmentent ; les problèmes s’accumulent et les solutions apportées pour répondre de manière efficaces à ces préoccupations constantes ne suffisent pas toujours parce que l’État et notamment ses têtes de file n’ont pas toujours les moyens de leur politique. Si les intentions sont appréciables en même temps d’être très pertinentes, leurs réalisations nécessitent des financements qu’on n’a pas toujours malgré le soutien d’investisseurs nationaux et autres partenaires étrangers dont les apports sont toujours d’une très grande utilité dans un circuit économique mondial gouverné par des intérêts stratégiques qui se chiffrent toujours à plusieurs millions et milliard d’euro ou de dollars.  

Économie camerounaise : les réalités d’un contexte

Ce n’est pas toujours et uniquement par amitié qu’un État par la voix de ses représentants se rapproche d’un Autre. Tout est toujours motivé par des intérêts communs qui impliquent aussi contracté des prêts pour la mise en œuvre des politiques publique en supplément du budget ou du « document établi par le gouvernement et voté par le parlement qui prévoit et défini les dépenses et les recettes que l’État à le droit d’engager et de percevoir pour l’année à venir » et dont le capital de départ provient toujours des populations, des entreprises et autres partenaires. Si en effet ce budget est appelé à évoluer au cours du temps, il ne permettra pas toujours de résoudre tous les problèmes et l’État sera toujours dans l’obligation de s’endetter chaque année afin qu’à défaut de satisfaire les attentes des camerounais tout en évitant autant que possible le surendettement, la mise en œuvre et la réalisation effective et surtout efficiente des projets prioritaire soit satisfaisante. C’est la raison pour laquelle les dépenses publique issue des recettes des années précédentes sont toujours orientées vers des secteurs productifs et prioritaires afin de réduire autant que possible le taux de pauvreté parce que pour des raisons diverses et parfois dépendantes d’une volonté humaine, tous les problèmes ne peuvent pas toujours être résolus à temps voulu parce qu’en fonction des contextes, l’évolution du temps implique plus de capitaux, plus d’investissements, plus de populations disposées à travailler, moins de main d’œuvre qualifiées, et un budget plus important que celui des années antérieures. Un budget qui aurait été notamment très satisfaisant au début des années 2000, mais qui demeure très insatisfaisant actuellement au point de toujours nécessité des emprunts obligatoire pouvant s’accumulés au cours du temps et prendre une tournure inquiétante pouvant pousser à se demander si au fur et à mesure que le temps évolue nous n’avons pas plutôt régressé au lieu de progresser.  

Mais il se trouve qu’au cours du temps les défis ne sont pas les même. Si dans les trente décennies qui ont suivies l’indépendance, l’économie du Cameroun était croissante grâce notamment à l’existence de plusieurs entreprises publique florissantes jusqu’à la dévaluation du F CFA en 1994, les années qui ont suivies ont été une suite de réhabilitation, de relèvement progressif de l’économie par des politiques imposées par des instances financières internationales, l’augmentation de la dette extérieure, des promesses non tenues, la lutte contre la corruption qui s’est érigée en norme et  autres plans stratégiques pour le développement dont la première phase s’est achevée par un échec étant donné que les objectifs n’ont pas tous été atteint à savoir : porter à 5,5% en moyenne le taux de croissance de 2010 à 2020, ramener le sous-emploi de 75% à moins de 50% en 2020, et ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007 à 28,7% en 2020. De 2011 à 2020 la croissance annuelle du produit intérieur brut du Cameroun a variée entre 0,26% et 6% avec une progression de 2011 à 2013, allant de 3,38%, 4,63% et 5% en 2013, et une régression de 2014 à 2020, passant de 5,72%, 5,67%, 4,54%, 3,54%, 3,96%, 3,48%  à 0,26% selon une source de la banque mondiale relayée par l’équipe perspective monde. S’agissant de l’emploi, la troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel publiée en 2022 précise que : « Malgré les efforts entrepris, la résilience de l’économie camerounaise s’est accompagnée d’une dégradation du sous-emploi global. » Et en ce qui concerne le taux de pauvreté nous nous sommes intéressés au pourcentage de la population vivant avec moins d’un Dollar par jour. Et selon la banque mondiale, ce taux serait passé de 31,40% en 2007 à 23% en 2021. Depuis fin 2019 avec la fin de la mise en œuvre de la planification sur la croissance et l’emploi, le taux de chômage au Cameroun s’est accru. La deuxième enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI2) estimait déjà la main d’œuvre disponible à travailler et à la recherche d’un emploi formel qu’elle ne trouve pas à plus de 70% en 2014.  Et comme mesure d’adaptation, une bonne majorité de ceux qui n’ont pas d’emploi formel se retrouvent dans le secteur informel qui contribue grandement dans le produit intérieur brut (PIB) du pays.

On se demande pourquoi amorcer la deuxième phase quand la première n’a pas été totalement atteinte. Le rapport de la troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI3) répond en disant que la stratégie nationale de développement ou SND 30 a été élaborée sur la base des leçons tirées du DSCE.

Au lieu de passer à la SND 30 peut-être aurait-il fallut redoubler la première phase pour ne pas saturé la deuxième avec des objectifs qui n’ont pas pu être totalement atteints et nous faire progresser en boitillant vers une émergence qui a des fortes probabilités de ne pas aboutir à moins qu’on change la définition de la notion d’économie émergente. Comment peut-on devenir une économie émergent quand même des projets prioritaires ont du mal à voir le jour non pas uniquement pour des contraintes budgétaires et autres problèmes d’intempéries, mais à cause d’une mauvaise exécution de ceux-ci ? Comment peut-on le devenir quant au lieu de mettre tout en œuvre pour qu’un ou plusieurs objectifs soient vraiment atteint, on fait quand même le choix d’avancer parce qu’il faut être fidèle à une unième planification bien constituée tant sur le plan du fond que de la forme ? Et c’est une vieille habitude camerounaise qui maintien le pays dans une précarité qui n’est pas venu du ciel mais que nous avons nous-même créé. En même temps que nous nous fixons des priorités que nous n’arrivons pas à réaliser à temps voulu, les autres priorités sur lesquelles on ne se focalise pas particulièrement contribuent à dégrader davantage les conditions de vie des populations carcérales dans des environnements où la surpopulation se chiffre à au moins 300%. Ce sont des réalités qui font parties de la face cachée des grandes ambitions et des grandes réalisations qui ont certes le mérité d’avoir apporté quelque chose au peuple camerounais il faut le reconnaitre, mais les conditions de vie des populations carcérales notamment se sont dégradés avec le temps. Ces centres de réinsertion ont pris l’allure de maisons de correction où celui qui n’a pas d’argent est livré à lui-même.  

Les prisons camerounaises face à l’urgence des mesures alternatives 

Le rapport sur la situation des établissements pénitentiaires au Cameroun et précisément l’humanisation des conditions de détention au Cameroun datant de Décembre 2011 et publié par l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) précise que la prison ne devrait être une solution qu’en cas de strict nécessité et que les travaux d’intérêts général sont la meilleure alternative pour décongestionner les prisons. En effet, le pays a besoin de la contribution de tout le monde dans sa marche vers son émergence. On ne peut pas nous parler de développement et de croissance économique quand la réalité des conditions de vies écœurantes des milieux carcéraux dit le contraire.

Un pays qui a besoin de produire des richesses et donner des services ne doit pas se permettre d’avoir des prisons surpeuplées. Le gouvernement nous vante chaque année les atouts du secteur agricole en encourageant les jeunes à se lancer dans le travail de la terre. Pourquoi ne va-t-il pas également prendre la main d’œuvre qui se trouve en prison pour exploiter un site agricole qui rapportera de l’argent afin de prendre soin des prisons ? Si nous estimons que ceux qui ont été incarcéré ne servent plus à rien aux services publique, aidons donc les communes à créer des prisons privée et diminuons la population des établissements carcéraux publique. Nous avons des problèmes sociaux que nous n’arrivons pas à résoudre parce que nous n’avons pas assez de moyens financiers alors que nous avons à notre disposition des personnes à mêmes de nous permettre de renforcer le budget alloué chaque année aux établissements pénitentiaires. On nous fait savoir par exemple que des présumés et même détourneurs de la fortune public ont été mis aux arrêts et condamnés sans nous donner de détail sur ce qu’a été fait avec la partie des sommes recouvrées tandis que nous avons des compatriotes qui se meurent dans les prisons à cause d’une qualité de soin lamentable réservée à tous ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des traitements adéquat.

S’il faut qu’on nous parle de priorités, il faut qu’on nous dise également comment ces priorités sont aussi bien utiles pour les populations en liberté que les populations carcérales. C’est tout le monde qui doit bénéficier des richesses de l’État à moins qu’on considère qu’il y a l’État et les autres c’est-à-dire, les populations carcérales. Pour décongestionner les prisons au Cameroun il faut faire un travail de fond. En se limitant tout juste au niveau des condamnations définitive on contribue davantage à accentuer la surpopulation carcérale et les autres insécurités y afférentes. Si on ne peut pas libérer tout le monde est-ce que vu les conditions actuelle il faille persévérer dans cette logique de surpopulation qui n’apporte rien de bon à l’État camerounais ? Est-ce que les prisonniers sont incapables de prendre soin de leur milieu de vie ? Si oui, qu’est-ce que nous leur donnons pour y parvenir ? Quand les conditions ne répondent plus aux exigences, on trouve le moyen de remédier à la situation par des moyens pratiques qui contribueront à améliorer les conditions de détentions. Aujourd’hui on parle de formation-emploi au Cameroun parce qu’on s’est rendu compte que notre système éducatif était défaillant tout comme notre système carcéral qui nécessite également des réformes.  

Tout le monde doit bénéficier des richesses de l’État à moins qu’on considère qu’il y a l’État et les autres . Image: pixabay.com

Croissance démographique et population carcérale

L’augmentation croissante de la population est une réalité planétaire. Il ne peut pas avoir une forte mobilité urbaine sans qu’il y ait un accroissement de la population carcérale qui elle-même est la conséquence de la monté du petit et grand banditisme tout en tenant compte des autres circonstances de la vie qui peuvent également avoir des dénouements malheureux. Plus il y a de monde dans les villes et leurs périphéries, plus il y a le risque de voir la population carcérale croitre du fait de la monté du taux de criminalité qui lui-même nécessite plus d’agents de sécurité publique pour protéger non seulement les populations mais également diminuer le taux de criminalité dans la société. Ces faits sont des réalités concrètes qui nécessitent des mesures pragmatiques et non pas une passivité qui encourage les pratiques frauduleuses et autres conditions de vies lamentables dans nos prisons qui ont également besoin de se refaire une nouvelle jouvence.

Lire aussi: Établissements pénitentiaires au Cameroun: Entre conditions de vies lamentables et surpopulations

On ne peut pas dissocier croissance démographique et évolution de la population carcérale. Prenons l’exemple des concours dans les services publics de l’État où des milliers de candidats postulent pour une vingtaine de places. C’est une situation qui n’existait pas auparavant notamment au cours des trente années d’après indépendance mais qui s’est accentuée au cours du temps parce que l’offre est de plus en plus largement inférieure à la demande et il en est de même pour les recrutements dans le secteur privé qui est le plus grand moteur de l’économie du pays en partie parce qu’au bas de son échelle, on retrouve les activités du secteur informel. Si les entreprises privées recrutent, elles ne satisfont pas toujours les demandes considérables. D’où la nécessités de trouver les moyens d’impulser davantage les activités du secteur informelle afin qu’elles puissent produire davantage, et mettre en œuvre des projets de développement qui inclus dans la main d’œuvre les populations carcérales qui elles également ne doivent pas uniquement se demander ce que leur pays a fait pour elles mais ce qu’elles ont fait pour leur pays, au lieu de les entassés dans des cellules insalubres assimilables aux coins et recoins du Territoire camerounais infestés d’ordures ménagères difficiles à gérer convenablement à cause de la mauvaise mentalité et l’incapacité d’un État où une grande majorité des populations peut se permettre de payer l’évacuation de ses ordures ménagères à condition que les factures annuelles soient raisonnables car si nous n’avons pas des moyens financiers, nous avons tout de même un capital humain exploitable qui se trouve également dans les milieux carcéraux.

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Recommandation:

Rapport sur la situation des prisons au Cameroun

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