La mise en œuvre des politiques de planification répond toujours à un ensemble de défis parfois irréalisables compte tenue de la situation économique d’un pays qui peine à procurer des conditions de vie satisfaisante à une population qui en demande toujours plus à ceux qui la gouverne. En effet, au fil du temps les besoins augmentent ; les problèmes s’accumulent et les solutions apportées pour répondre de manière efficaces à ces préoccupations constantes ne suffisent pas toujours parce que l’État et notamment ses têtes de file n’ont pas toujours les moyens de leur politique. Si les intentions sont appréciables en même temps d’être très pertinentes, leurs réalisations nécessitent des financements qu’on n’a pas toujours malgré le soutien d’investisseurs nationaux et autres partenaires étrangers dont les apports sont toujours d’une très grande utilité dans un circuit économique mondial gouverné par des intérêts stratégiques qui se chiffrent toujours à plusieurs millions et milliard d’euro ou de dollars.
Économie camerounaise : les réalités d’un contexte
Ce n’est pas toujours et uniquement par amitié qu’un État par la voix de ses représentants se rapproche d’un Autre. Tout est toujours motivé par des intérêts communs qui impliquent aussi contracté des prêts pour la mise en œuvre des politiques publique en supplément du budget ou du « document établi par le gouvernement et voté par le parlement qui prévoit et défini les dépenses et les recettes que l’État à le droit d’engager et de percevoir pour l’année à venir » et dont le capital de départ provient toujours des populations, des entreprises et autres partenaires. Si en effet ce budget est appelé à évoluer au cours du temps, il ne permettra pas toujours de résoudre tous les problèmes et l’État sera toujours dans l’obligation de s’endetter chaque année afin qu’à défaut de satisfaire les attentes des camerounais tout en évitant autant que possible le surendettement, la mise en œuvre et la réalisation effective et surtout efficiente des projets prioritaire soit satisfaisante. C’est la raison pour laquelle les dépenses publique issue des recettes des années précédentes sont toujours orientées vers des secteurs productifs et prioritaires afin de réduire autant que possible le taux de pauvreté parce que pour des raisons diverses et parfois dépendantes d’une volonté humaine, tous les problèmes ne peuvent pas toujours être résolus à temps voulu parce qu’en fonction des contextes, l’évolution du temps implique plus de capitaux, plus d’investissements, plus de populations disposées à travailler, moins de main d’œuvre qualifiées, et un budget plus important que celui des années antérieures. Un budget qui aurait été notamment très satisfaisant au début des années 2000, mais qui demeure très insatisfaisant actuellement au point de toujours nécessité des emprunts obligatoire pouvant s’accumulés au cours du temps et prendre une tournure inquiétante pouvant pousser à se demander si au fur et à mesure que le temps évolue nous n’avons pas plutôt régressé au lieu de progresser.
Mais il se trouve qu’au cours du temps les défis ne sont pas les même. Si dans les trente décennies qui ont suivies l’indépendance, l’économie du Cameroun était croissante grâce notamment à l’existence de plusieurs entreprises publique florissantes jusqu’à la dévaluation du F CFA en 1994, les années qui ont suivies ont été une suite de réhabilitation, de relèvement progressif de l’économie par des politiques imposées par des instances financières internationales, l’augmentation de la dette extérieure, des promesses non tenues, la lutte contre la corruption qui s’est érigée en norme et autres plans stratégiques pour le développement dont la première phase s’est achevée par un échec étant donné que les objectifs n’ont pas tous été atteint à savoir : porter à 5,5% en moyenne le taux de croissance de 2010 à 2020, ramener le sous-emploi de 75% à moins de 50% en 2020, et ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007 à 28,7% en 2020. De 2011 à 2020 la croissance annuelle du produit intérieur brut du Cameroun a variée entre 0,26% et 6% avec une progression de 2011 à 2013, allant de 3,38%, 4,63% et 5% en 2013, et une régression de 2014 à 2020, passant de 5,72%, 5,67%, 4,54%, 3,54%, 3,96%, 3,48% à 0,26% selon une source de la banque mondiale relayée par l’équipe perspective monde. S’agissant de l’emploi, la troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel publiée en 2022 précise que : « Malgré les efforts entrepris, la résilience de l’économie camerounaise s’est accompagnée d’une dégradation du sous-emploi global. » Et en ce qui concerne le taux de pauvreté nous nous sommes intéressés au pourcentage de la population vivant avec moins d’un Dollar par jour. Et selon la banque mondiale, ce taux serait passé de 31,40% en 2007 à 23% en 2021. Depuis fin 2019 avec la fin de la mise en œuvre de la planification sur la croissance et l’emploi, le taux de chômage au Cameroun s’est accru. La deuxième enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI2) estimait déjà la main d’œuvre disponible à travailler et à la recherche d’un emploi formel qu’elle ne trouve pas à plus de 70% en 2014. Et comme mesure d’adaptation, une bonne majorité de ceux qui n’ont pas d’emploi formel se retrouvent dans le secteur informel qui contribue grandement dans le produit intérieur brut (PIB) du pays.
On se demande pourquoi amorcer la deuxième phase quand la première n’a pas été totalement atteinte. Le rapport de la troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI3) répond en disant que la stratégie nationale de développement ou SND 30 a été élaborée sur la base des leçons tirées du DSCE.
Au lieu de passer à la SND 30 peut-être aurait-il fallut redoubler la première phase pour ne pas saturé la deuxième avec des objectifs qui n’ont pas pu être totalement atteints et nous faire progresser en boitillant vers une émergence qui a des fortes probabilités de ne pas aboutir à moins qu’on change la définition de la notion d’économie émergente. Comment peut-on devenir une économie émergent quand même des projets prioritaires ont du mal à voir le jour non pas uniquement pour des contraintes budgétaires et autres problèmes d’intempéries, mais à cause d’une mauvaise exécution de ceux-ci ? Comment peut-on le devenir quant au lieu de mettre tout en œuvre pour qu’un ou plusieurs objectifs soient vraiment atteint, on fait quand même le choix d’avancer parce qu’il faut être fidèle à une unième planification bien constituée tant sur le plan du fond que de la forme ? Et c’est une vieille habitude camerounaise qui maintien le pays dans une précarité qui n’est pas venu du ciel mais que nous avons nous-même créé. En même temps que nous nous fixons des priorités que nous n’arrivons pas à réaliser à temps voulu, les autres priorités sur lesquelles on ne se focalise pas particulièrement contribuent à dégrader davantage les conditions de vie des populations carcérales dans des environnements où la surpopulation se chiffre à au moins 300%. Ce sont des réalités qui font parties de la face cachée des grandes ambitions et des grandes réalisations qui ont certes le mérité d’avoir apporté quelque chose au peuple camerounais il faut le reconnaitre, mais les conditions de vie des populations carcérales notamment se sont dégradés avec le temps. Ces centres de réinsertion ont pris l’allure de maisons de correction où celui qui n’a pas d’argent est livré à lui-même.