Cameroun : les défis des productions locales dans un contexte de forte dépendance aux produits de base importés, et imposés par la mondialisation.

malumiereetmonsalut Par Le 03/05/2024 à 00:00 0

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Dossier

Cerises de café. Photo/Emmanuel Walusimbi/theokwelians.com

Malgré un potentiel économique important et des mesures visant à augmenter les surfaces cultivables, la facture des importations des produits de grande consommation au Cameroun ne cesse de croitre. L’insuffisance des rendements de même que les retards technologiques, la mauvaise qualité des infrastructures routières pour l’acheminement des produits des campagnes vers les villes parmi tant d’autres contraintes, ne favorisent pas une meilleure production nécessaire pour la réduction de la pauvreté et notamment l’exode massif d’une fraction des population en majorités jeunes des milieux ruraux vers les milieux urbains augmentant ainsi la précarité, le désordre urbain et une forte dépendance aux produits de provenance extérieur plus accessible financièrement et plus compétitif sur le marché international que ceux produits localement. En effet, en plus de la qualité de l’offre qui y est insuffisante et pour certains insatisfaisante du point de vue de la qualité, l’Afrique et le Cameroun en particulier est un marché de consommation satisfaisant appelé à doubler à l’horizon 2050 au grand bonheur des pays exportateurs de produits nécessaire dans un continent qui essai tant bien que mal d’optimiser sa croissance à travers des plans de renforcement des productions locales largement insuffisantes.

Bien qu’ayant permis de répondre aux problèmes d’insuffisance de produits nécessaire dans le quotidien des camerounais, la libéralisation des échanges ne cesse d’accentuer le degrés de dépendance de ce pays aux importations des produits de grande consommation de provenance extérieurs en profitant notamment des périodes critiques engendrées en partie par les incertitudes d’un monde en perpétuels changements où les pays les plus fragiles sur le plan économique sont plus affecté par des conflits et crises traversées et orchestrés par les pays les plus riches.

La faiblesse des économies et la forte dépendance aux importations

Les relations internationales se caractérisent par des interdépendances d’une très grande utilité pour les économies. Aucun pays ne peut se passer des importations et des exportations. Le problème ne se trouve donc pas au niveau des échanges mais du déficit des balances commerciales et des dettes extérieurs. Quand à cause d’une situation donnée un Etat devient dépendant de l’extérieur au point de n’être même plus en mesure de décider par lui-même à cause des échanges commerciaux devenus des motifs d’influences et de soumission des Etats plus pauvres à ceux juger plus riches il y a de quoi être inquiet.

L’état de dépendance d’un Etat ou d’un continent par rapport à un autre ou au reste du monde est toujours lié à la faiblesse son économie. Le faite par exemple de ne représenter que 2% du commerce mondiale ne donne aucun pouvoir de décision. De plus, le fort taux de pauvreté qui se traduit par des phénomènes migratoires tant légaux qu’illégaux pour un continent qui ne peut pas se passer de son capital humain mais qui peine à réduire le nombre de départ du fait des difficultés conjoncturelles et systémiques gangrenés par la corruption et les détournements de fonds publics qui s’étalent sur plusieurs décennies et n’augurent rien de meilleures dans l’avenir. A cela il faudrait ajouter les problèmes climatiques et les longues périodes de sécheresse par endroits, sans toutefois oublier de mentionner les conséquences qu'une crise économique dans un espace économique regroupant les principaux acteurs du commerce mondial pourrait avoir sur des pays réputés plus vulnérables que les pays riches.

On ne peut pas s’endetter quand on n’éprouve pas des difficultés. En effet, si certaines économies arrivent à se redresser après des aides au point de devenir des grandes puissances économiques au même rang que celui ou ceux qui les ont aidés dans le passé (nous avons l’exemple du plan Marchal), d’autres par contre éprouvent d’énormes difficultés qui se reflètent dans la qualité de leur balance commerciale.   

La faillite de nombreuses entreprises camerounaises dans la décennie 1980 a contraint le pays à accroitre ses importations. A la hausse des prix au niveau national, s’est ajouté le déficit de la balance commercial et la perte des recettes publiques. Après cet épisode qui s’est étalé sur une vingtaine d’années à suivie la crise énergétique et alimentaire qui a affecté le monde entier pendant trois années en Europe et aux Etats unis et huit années en Afrique. Cette situation a amené le Cameroun à défiscaliser les produits importé de grande consommation avec pour conséquence sur le budget de l’Etat un manque à gagner de 443 milliard de F CFA entre 2008 et 2015 (INS-2017).

Plus récemment, la pandémie a covid-19 ayant nécessité des financements proposés par la Banque Mondiale (BM) et le Fond Monétaire International (FMI) , ainsi que la guerre Russo-Ukrainienne ont démontrées les proportions affligeantes d’une dépendance devenu pour certains un prétexte pour justifier des actes de bienfaisance qui en réalité ne le sont pas car ne sortant pas de la logique du donnant-donnant crédo des relations internationales.

Cet état de dépendance qui a énormément affecté les africains et les camerounais en particulier a fait resurgir l’épineuse question d’une autosuffisance perdue dans les années 80 suites à des problèmes conjoncturelles ayant occasionnés des flux d’importations notamment des produits de grande consommation au point où les africains en majorité et les camerounais en particulier consomment encore plus ce qu’ils ne produisent pas et exportent moins ce qu’ils produisent et qu’ils consomment moins à cause des rendements faibles, des moyens financiers et technologiques insuffisants, des petites exploitations assimilées à une agriculture de subsistance au lieu d’être considérées comme des véritables opportunités d’affaire à soutenir dans la marche vers l’industrialisation ou la ré industrialisation.  

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Déchargement des produits de consommation importés au Cameroun. Photo/EcoMatin.net

Déficit de la balance commerciale et forte dépendance aux hydrocarbures

Sur la base qu’aucun pays ne peut s’auto-suffire et a besoin des interdépendances pour pouvoir répondre autant que possible à ses multiples besoins au niveau local, le commerce international est d’une très grande utilité. Le problème ne réside donc pas dans le fait de s’approvisionner à l’extérieur ou de faire des importations afin de compenser les productions locales ou répondre aux demandes de plus en plus grandissantes mais de s’interroger sur les conséquences d’une balance commerciale constamment déficitaire dans la croissance d’un pays. En effet, tandis que certains progresse grâce à une balance commerciale excédentaire sur presque toutes les catégories de produits, d’autres par contre et pour plusieurs raisons parmi lesquelles les faibles productions locales, sont plus contraints à importer qu’à exporter au point de connaitre des déficits constant de leur balance commerciale.

Lire aussi : La question d'une autonomie alimentaire en riz et en blé au Cameroun et en Afrique

Selon le rapport sur le commerce extérieur du Cameroun publié en 2022 par l’Institut Nationale des Statistiques (INS), En 2017 le volume des importations du Cameroun était de 7978 tonnes pour une valeur de 3054 milliards de F CFA, tandis que le volume des exportations à savoir 6507 tonnes était d’une valeur de 1882 milliards de F CFA. Soit un déficit de -1172 milliards de F CFA.

En 2018, le volume des importations était de 8173 tonnes pour une valeur de 3405 milliards de francs CFA, tandis que le volume des exportations était de 6730 tonnes pour une valeur de 2112 milliards de F CFA ; soit un déficit de -1293 milliards de F CFA.

En 2019, le volume des importations était de 10.011 tonnes, pour une valeur de 3857 milliards de F CFA. Tandis que le volume des exportations était de 7702 tonnes, pour une valeur de 2393 milliards de F CFA. Soit un déficit de -1464 milliards de F CFA.

En fin 2020, le volume des importations du Cameroun était de 8953 tonnes pour une valeur de 3179 milliards de F CFA tandis que les exportations était de 7368 tonnes pour une valeur de 1803 milliards de F CFA. Soit un déficit de la balance commerciale évaluée à -1375 milliards de F CFA.

En 2021, le volume des importations était de 10352 tonnes pour une valeur de 3871 milliards de F CFA tandis que la quantité des exportations était de 7751 tonnes pour une valeur de 2394 milliards de F CFA. Soit un déficit de -1478 milliards de F CFA.

En 2022, la quantité des importations s’élevait à 9517 tonnes pour une valeur de 4911 milliards de F CFA. Le volume des exportations était de 8205 tonnes pour une valeur de 3483 milliards de F CFA. Soit un déficit de -1428 milliards de F CFA. Est-ce en 2024 que le Cameroun commencera à inverser cette tendance ?

Même si le deuxième trimestre de l’année 2023 a été marqué selon l’Institut Nationale des Statistiques par une croissance du PIB de 3,9%, le doute persiste. Rien ne présage malgré des efforts notables à très petite échelle que dans les sept années à venir, le Cameroun sera moins dépendant du volume de ses importations dont les valeurs en termes de prix ont toujours été supérieures à celles de ses exportations. De plus, pour un pays en marche vers son émergence, il y a parmi tant d’autre notamment des besoins énormes en termes de machines et de technologies de pointes qui nécessiterons toujours des financements colossaux pour un pays qui vise une autosuffisance alimentaire et une balance commerciale excédentaire grâce notamment à une meilleure contribution des autres secteurs d’activité pour ne plus dépendre fortement des exportations de pétrole brut et de gaz naturel car en effet, hors pétrole brut et sans gaz naturel, le déficit est encore plus critique. Et le rapport de 2022 sur le commerce extérieur du Cameroun le démontre : « Hors pétrole brut le solde commercial devient de plus en plus négatif : le déficit se chiffre à 2943 milliard de FCFA soit une aggravation de 496 milliards FCFA (20%) par rapport à l’année 2021. Si l’on exclut également le gaz naturel, le déficit s’aggrave davantage atteignant 3495 milliards de FCFA soit une augmentation de 846 milliards (32%) de plus par rapport à l’année 2021 »

Il faut préciser qu’au vu de ce rapport de l’INS, c’est au niveau du commerce des hydrocarbures (pétrole brut et du gaz naturel) que la balance commercial est excédentaire. Ce qui fait en sorte que comme le démontre le rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, sans exportation d’hydrocarbures, la balance commercial serait dramatique. De 2017 à 2022, elles (les exportations d’hydrocarbures) ont toujours constituées entre 50 et 70% du volume des exportations en termes de tonnes et de valeurs en termes de milliards de F CFA. Le commerce des hydrocarbures est donc incontournable dans la croissance économique du pays au point où il est difficile d’imaginé une croissance ou une émergence sans exportations d’hydrocarbures étant donné les retards dans plusieurs autres secteurs économique tout aussi importants.  

Le riz a coûté 207,974 milliard de F CFA à l’Etat Camerounais pour une quantité importée estimée à 776.601 tonnes en 2021 contre 591.597 tonnes d’une valeur de 159,871 milliard en 2020. Les importations ont augmentées de 10% pour atteindre 845.000 tonnes en 2022 faute à une demande locale qui excède toujours la production nationale.

Au cours du premier semestre 2023, le Cameroun a importé 407.400 tonnes de riz en raison de 128,4 milliards soit 24% de plus par rapport à la même période de l’année précédente.

En 2024, le plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) projette un déficit de plus de 500.000 T en 2024 (EcoMatin).

Le blé et méteil ou farine de blé a couté 182,748 milliard pour 966.397 tonnes importées. Les importations de blé ont également connu une hausse de l’ordre de 111.555 tonnes (13%) en 2021 par rapport à 2020. Selon l’Institut National des Statistiques, le Cameroun a importé 920.400 tonnes au cours de l’année 2022 ; malgré une baisse de 41.000 tonnes par rapport à l’année précédente, la préoccupation demeure (investiraucameroun). Au premier semestre de l’année 2023, le Cameroun a importé du blé en provenance de France à hauteur de 292 millions d’Euro soit une hausse de 5 millions d’Euro par rapport à la précédente opération et à la même période. (financialafrik.com)

Mais bien qu’insuffisants, des efforts significatifs sont notables aux niveaux des huiles raffinées et au niveau de la production du Maïs.

Les importations d’huiles raffinées dont la production locale s’élevait à 180.337 tonnes en Novembre 2022 Ont augmenté de 23.119 tonnes (39,7%). L’on est ainsi passé de 58.164 tonnes en 2020 à 81.281tonnes en 2021 pour une enveloppe de 51,819 milliard de F CFA. On ne peut pas en dire autant de la production d’huile de palme qui après plusieurs années de faibles importations donne des chiffres inquiétants. En effet, le plus gros volume d’importation a été effectué en 2022 soit 150.000 tonnes ; la même quantité au premier semestre de l’année 2023 (EcoMatin).

Ce changement  s’explique par une baisse de la production locale qui bien qu’étant située entre 350 000 tonnes et 400 000 tonnes peine à satisfaire à la fois les demandes de plus en plus grandissantes à la fois des ménages et les raffineurs ou transformateurs de cette matière première en huiles raffinées et en savons.    

Les importations de Maïs en 2021 se chiffrent à 34.082 tonnes pour une valeur de 6,482 milliard de francs CFA contre 19.615 tonnes pour une valeur de 3,066 milliard en 2020 soit une hausse de 73,8% (14.467 tonnes). De plus, comme nous le rapporte l’Agence d’information de l’économie africaine (Ecofin), le Cameroun exportait contre toute logique en moyenne 500 000 tonnes de Maïs de sa production vers les pays de la CEMAC chaque année. Des efforts ont donc été émis afin d’amoindrir l’ampleur de l’importation de ce produit dans le déficit de la balance commercial.

L’amélioration de cette tendance inquiétante fut amorcée l’ors de l’inauguration d’une filiale de la Société Anonyme des Boissons du Cameroun (SABC) appelée la compagnie fermière du Cameroun (CFC) le 5 Novembre 2021 à Mbankomo (1/4 arrondissement du département de la Méfou-et-Akono dans la région du Centre-Cameroun).

Cette nouvelle compagnie fermière a permis une chute des importations de 65,5% à 11. 684 tonnes contre 33.823 tonnes sur la même période l’année précédente (investiraucameroun.com). Selon le ministère de l’économie de la planification et de l’aménagement du Territoire (MINEPAT), la facture de ces importations à presque été divisée par trois passants de 6,4 milliards de FCFA à 2,5 milliards de FCFA Entre 2022 et 2023.

Ces statistiques fournies en majorité par l’Institut Nationale des Statistiques montrent que la demande locale est aussi croissante que la dépendance aux importations massives qui fragilisent la balance commerciale du Cameroun. S’il en a toujours été ainsi, la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a contribuée dans l’aggravation de cette situation. Le secteur de l’agriculture d’exportation a été fortement impacté mais a tout de même poursuivi tant bien que mal son chemin au fil des années en renouant peu à peu avec la croissance après des longues périodes de récessions. La dernière en date selon l’INS dans son rapport sur les comptes nationaux serait celle des deux derniers trimestres de l’année 2023 qui se sont ponctués par un regain de croissance.   

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Les besoins du secteur agricol au Cameroun. Photo/agenceecofin.com

L’Agriculture vivrière : une voie d’acheminement vers une autosuffisance alimentaire ?

La recherche des stratégies en vue de répondre aux préoccupations des camerounais ne peut pas se faire sans prendre en compte les facteurs démographiques, infrastructurelles, techniques et financiers.

Tout comme la majorité des pays africain, l’agriculture est un secteur clé de l’économie camerounaise. Si les pouvoirs publics encouragent le travail de la terre c’est certainement parce qu’ils savent que c’est aussi par elle que l’émergence puisse être atteignable. Mais encore il faut s’en donner les moyens et pas des moindres. S’il faut juste s’arrêter au niveau des petites exploitations il faut se questionner sur la qualité des routes et ce qui est mis en œuvres pour accompagner les petits exploitants dans leur activités qui ne devrait pas uniquement s’arrêter au niveau de la subsistance mais être d’avantage un facteur de croissante ou d’émergence.

S’il faut que le Cameroun se développe grâce à son agriculture il faudrait déjà être en mesure d’attiré la main d’œuvre locale car contrairement à ce que certains pourraient pensée, les camerounais ne fuient pas le travail de la terre. C’est l’insuffisance des moyens octroyé pour le développement du secteur agricoles qui donne cette impression. Peut-on qualifier de paresseux un individu qui fait le choix de se rendre en Occident malgré toutes les difficultés y afférente, et qui se met à enchainer des petits boulots y compris des travaux dans les fermes ?

Si le secteur agricole permettait à des millions de camerounais de vivre décemment, le taux d’immigrations clandestines serait davantage revu à la baisse. Le dynamisme des producteurs et même des revendeurs est mis à mal par des problèmes au niveau des infrastructures routières et le coût de transports dans des localités enclavées. Mais habitués, ils font preuves de résiliences en travaillant malgré les difficultés.

S’il faut juste faire de l’Agriculture pour survivre il faudrait donc donner des terres à tous les camerounais et commencer à financer et encadrer leur production. Mais s’il faut voir dans l’agriculture de subsistance un moteur de croissance comme c’est le cas actuellement, il faut davantage investir en vue d’avoir plus de rendement en encourageant les planteurs a plus produire et à mieux produire tout en multipliant des possibilités d’emplois en termes de centaines de milliers voire même de millions de travailleurs qualifiés ou non parce que les migrations clandestines se justifient en partie par la demande croissante en Occident de main d’œuvres non qualifiées et peu rémunérées.

Dans un contexte où même les salariés de la fonction public éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts, encouragé à l’agriculture est salutaire mais sans mesure d’accompagnement significatives, c'est une solution précaire.

Le producteur a besoin d’être financé, d’être accompagné par des spécialistes en agronomie, d’être sûre de pouvoir de façon permanente écoulé ses produits, de ne pas être freiner dans son dynamisme par la mauvaise qualité des infrastructures routière. Même si selon les deniers chiffres publiés en 2023 par l’Institut Nationale des Statistique les cultures vivrières contribuent énormément à la croissance du pays faisant d’elles le meilleur levier de croissance dans le secteur primaire, des politiques complémentaires sont nécessaires notamment pour améliorer ces résultats. Il faut faciliter l’accès au foncier, légaliser le statut de l’agriculteur, démarrer les agropoles (pôle de développement économique qui regroupe des entreprises, des centres de recherche, des organismes de formations, la transformation alimentaire et la distribution), le control strict des prix et de la qualité dans tous les marchés, la viabilisation des voies d’acheminement des produits, la fourniture des semences de qualité, et la protection des plantations exposées aux pachydermes parmi tant d’autres.

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Recommandation :

Commerce extérieur du Cameroun en 2022

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