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Vêtements de seconde main : Le désastre environnemental d’une fin de cycle en Afrique

malumiereetmonsalut Par Le 29/04/2025 à 09:04 0

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Dossier

Les pays importateurs de vêtements de seconde main en Afrique en particulier, ne sont pas en mesure de gérer convenablement les déchets issus de cette activité. Les vêtements terminent très souvent leur cycle d'utilisabilité dans des dépotoirs d’ordures non conformes, et dans des emplacements ou décharges exploitées par les services de gestion d’ordures qui ont déjà du mal à gérer d’une manière efficace les ordures ménagères, étant donné que les points de dépôts conventionnelles sont très souvent débordés au point où la création des déserts artificiels se multiplient à l’échelle du continent. Image : © Kevin McElvaney/ Greenpeace

La réalité d’une terre qui se réchauffe de plus en plus à cause de l’émission des gazs dit à effet de serre qui absorbent une partie des rayons solaires, et les redistribuent sous forme de radiations dans l’atmosphère terrestre n’est plus un mystère pour une grande majorité de la population mondiale.  Même si le combat pour la protection d’une maison commune se heurte à des points de vue climato-sceptiques qui se bornent à banaliser une réalité qui a des conséquences tangibles à l’échelle mondiale, la situation est vraiment urgente, et elle est causée par un agent anthropogénique qui a une très grande responsabilité dans le réchauffement de la planète.

Selon les environnementalistes, chacune de nos actions produisent des gazs à effet de serre. « Les modes de transports que nous empruntons, les aliments que nous mangeons et l’électricité que nous utilisons sont à l’origine de notre emprunte carbone qui est un indicateur qui permet de mesurer l’impact environnemental d’une personne, d’une entreprise et d’un Territoire. » Et les recommandations pour remédier à cette situation sont nombreuses. En effet, entre la limitation de l’utilisation d’une électricité à laquelle une grande majorité des populations africaines n’ont pas accès, et la limitation des gaspillages alimentaires et vestimentaires, y compris dans des contextes géographiques où les populations ont du mal à se nourrir et se vêtir convenablement, on peut dire que la tâche s’annonce encore plus ardue pour un continent où la précarité énergétique est encore plus marquée, et où les populations dépendent grandement des aides internationales, en plus de ressentir de plein fouet comme partout ailleurs, les effets des changements climatiques.  

Le principe qui consiste à utiliser un objet qui a été jeté afin d’en fabriquer un nouveau, est une solution de transition écologique que tous les pays du monde ont fait le choix d’adopter en fonction des contextes, et de leur moyens financiers respectifs, dans un ensemble de Territoires où même si chacun a sa part de responsabilité dans le réchauffement de la planète, les plus riches ont une plus grande responsabilité par rapport à ceux jugés plus pauvres du fait notamment de l’existence dans ces espaces de multiples indicateurs de sous-développement comme l’insuffisance de l’accès à l’électricité, les routes enclavées, les taux de sous-emplois élevés, et la présence d’un secteur informel qui contribue massivement dans le produit intérieur brut des pays africain, notamment la vente des vêtements de seconde main qui en plus d’être une activité génératrice de revenue, permet également la limitation du gaspillage d’un ensemble d’articles qui ont encore une valeur marchande.

Une solution salutaire qui cependant a également des limites car, les pays importateurs de vêtements de seconde main en Afrique en particulier, ne sont pas en mesure de gérer convenablement les déchets issus de cette activité. Les vêtements terminent très souvent leur cycle d'utilisabilité dans des dépotoirs d’ordures non conformes, et dans des emplacements ou décharges exploitées par les services de gestion d’ordures qui ont déjà du mal à gérer d’une manière efficace les ordures ménagères, étant donné que les points de dépôts conventionnels sont très souvent débordés au point où la création des déserts artificiels se multiplient à l’échelle du continent. Tout porte à croire qu’on se préoccupe plus de prolonger la valeur marchande des vêtements à l’échelle de la planète, sans toutefois tenir compte de l’impact environnemental que cette activité pourrait causer sur les Territoires des pays importateurs.    

Face à de tels scénarios sur un ensemble de Territoires où les populations semblent s’être habituées aux environnements nauséabonds, on est très souvent pressé de pointer du doigt le laxisme des dirigeants et l’incivisme des populations qui ne sont pas les seuls responsables de cette affaire. Image : © Kevin McElvaney/ Greenpeace

Peut-être que les pays exportateurs se sont dit que s’il y a un endroit où il ne faut pas se préoccuper de l'impact environnemental généré par la fin de cycle des vêtements de seconde main c’est en Afrique ? En effet, les faits sont accablants. Les points de chutes parfois improvisés afin de se débarrasser de ce qu’on ne veut plus, créent des problèmes environnementaux et sanitaires qui nécessitent des moyens colossaux qu’on n’a pas. S’il faut blâmer l’incivisme des populations, et l’incapacité des autorités locales à remédier à cette situation, il ne faut surtout pas manquer de pointer la responsabilité des pays exportateurs de vêtements de seconde main car ils ont également leur part de responsabilité dans le fait qu’en Afrique subsaharienne notamment, les vêtements arrivés en fin de cycle ont carrément colonisés des espaces.  

Un récit d’investigation publié en Juin 2022 par Green Peace, montre que le véritable point de chute des vêtements que beaucoup de personnes ne veulent plus en Europe notamment, ce n’est pas toujours le recyclage. En Afrique, « leurs vêtements bon marchés terminent leur courte vie, jetés et brulés dans d’immenses décharges à ciel ouvert, le long des rivières, ou de la mer, avec de graves conséquences pour les populations locales et l’environnement. »

Face à de tels scénarios sur un ensemble de Territoires où les populations s’emblent s’être habituées aux environnements nauséabonds, on est très souvent pressé de pointer du doigt le laxisme des dirigeants et l’incivisme des populations qui ne sont pas les seuls responsables de cette affaire. L’État à certes l’obligation de bien gérer ses ordures, et les populations le devoir de respecter les points de dépôts d’ordures ménagères conventionnels, même s’ils sont insuffisants dans un ensemble de contextes où la valeur démographique est sans cesse dynamique, mais les pays exportateurs de vêtements de seconde main ont leur part de responsabilité en ce sens qu’ils se préoccupent uniquement de vendre et de récolter de l’argent, sans toutefois se soucier de savoir si les pays en question ont les moyens techniques et surtout financiers d’éviter la multiplication des reliefs artificiels générés notamment par les vêtements arrivés en fin de cycle.

Les commerçants locaux ne font que s’ajuster à un rythme sournois imposé et voulu par les pays exportateurs qui n’assurent aucun service après-vente. Après avoir envahi et conquit des espaces marchands en Afrique, grâce à la vente des friperies, ils se comportent comme si les impacts environnementaux générés par cette activité ne les concerne pas. En effet, bien conscients de ce qui se passe, ils préfèrent fermer les yeux sur une activité qui a des conséquences tragiques pour les écosystèmes. L’Afrique est devenue un exutoire préférentiel pour des vêtements de seconde main arrivés en fin de cycle. Les décharges sont surexploitées, les reliefs artificiels se multiplient de même que les coins et recoins insalubres qui côtoient des maisons d’habitations précaires, dans des quartiers créés de manières spontanés. Tout ceci en partie à cause de la vente des vêtements de seconde main sur des Territoires où les demandes sont considérables et favorables à l’utilisation de « vêtements jetables » ayant contribués à modifier la physionomie des villes et des villages, où tout est jeter n’importe où. À la satisfaction du besoin de proposer une solution d’habillement à moindre coût, ou à prix abordable, a été soustraite la nécessité d’adopter des actes vertueux, et respectueux de l’environnement.

Développement et bien être social

Un développement satisfaisant doit être raisonnable, et ne pas se limiter uniquement à des satisfactions d’ordre économiques qui ne contribuent pas totalement au bien-être environnemental à cause des dépotoirs textiles. Le faible coût des vêtements de seconde main entraine des conséquences plus considérables dans l’environnement des populations obligées de cohabiter avec des « déchets ». Mais ces articles ou « déchets » pour certains, ne terminent pas toujours leur fin de cycle à l’air libre parce qu’ils sont mauvais. Si ailleurs, ceux qui ne veulent plus d’un vêtement sont dans des environnements où ils peuvent être recyclés, en Afrique, si le vêtement n’est pas donné à une autre personne, il termine tout simplement dans la rue ou dans des décharges. À force d’en avoir trop, ils deviennent envahissants. Et le fait qu’ils soient bon marché, incite à rénover constamment et à vil prix, une garde-robe ou des penderies grâce à un ensemble d’articles qui deviendront très vite encombrants. Quand ils ne sont pas jetés dans les dépotoirs conventionnels, ils sont tous simplement jetés dans les rivières comme si ces bienfaits de la nature avaient pour vocation d’être des lieux de dépotoir d’ordures.

La réalité de la pollution des écosystèmes en Afrique est due en partie à la commercialisation des vêtements de seconde main. Selon une enquête de Green Peace publiée en 2O22, et ayant pour domaine d’étude le Kenya et la Tanzanie, 69% des fibres de vêtements sont en matières synthétique (surtout le polyester). Cela signifie qu’ils sont composés de plastiques à base de pétrole et qu’ils ne sont pas biodégradables. Ils restent dans l’environnement sous forme de microfibres plastiques et entrent dans la chaine alimentaire humaine, tout en polluant l’air, et en mettant à mal la santé de l’Homme "lorsqu’ils sont brulés à l’air libre."

Les rivières sont détournées de leurs véritables usages à savoir favoriser la biodiversité notamment en fournissant de l’eau potable et en soutenant les activités agricoles et industrielles. Il ne fait aucun doute comme l’a relevé une enquête de la Radio et télévision suisse (RTS) sur le désastre environnemental du circuit de la fripe, l’Europe et comme Elle, plusieurs gros pays exportateurs de vêtements de seconde main de par le monde, externalisent leur « problèmes de surconsommations dans les pays manquants d’infrastructures pour gérer leurs déchets. » D’où la création des reliefs artificiels dans un ensemble de Territoires se caractérisant par une forte urbanisation, et des politiques de gestion d’ordures relativement faibles, qui favorisent le développement des points de dépôts arbitraires, favorables au développement d’habitats précaires et insalubres où les habitants ne sont pas gênés par le fait de déverser n’importe où ce qu’ils ne veulent plus. D’où la nécessité d’imposer une taxe carbone afin de financer les projets d’aménagements et de restauration des écosystèmes que la commercialisation des vêtements de seconde main ont contribués à polluer, dans des espaces où les pays africains notamment, ne sont pas assez regardant sur la qualité des ballots qui contiennent selon plusieurs vendeurs, des articles irrécupérables.

Les africains comme beaucoup d’autres peuples, ont également besoin de vivre dans des environnements salubres. Image : © Kevin McElvaney/ Greenpeace

L’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dit qu’elle n’a pas le droit d’importer des déchets dans un pays qui n’en est pas membre. S’il faut s’en tenir à ce point de vu, il faut tout simplement dire que s’il faut chercher l’origine des vêtements de mauvaises qualité, il ne faut peut-être pas la chercher au sein des 38 pays membres de cette organisation, même si le fait d’insister sur la qualité des articles n’enlève rien au fait qu’ils sont en partie responsables du désastre environnemental causé par cette activité en Afrique. Les pays importateurs n’ont pas les moyens de supporter tout seul le désastre écologique causé par les vêtements de seconde main. Même s’il faille que ce soit uniquement les africains qui gèrent leur déchets, ou ce que les vêtements de seconde main de qualité qu’ils ont importés sont devenus, quelle est cette activité commerciale dont la qualité de la marchandise n’est pas garantie ? On dirait une vente aux enchères sans garantie sur la qualité de la marchandise. Et c’est ce qui arrive quand on n’est pas bien structurer de l’intérieur. On se fait imposer n’importe quoi, parce qu’on a un besoin ou un ensemble de besoins comblés par des États qui ne seraient pas prêt à accepter chez eux, des catastrophes écologiques causées par la commercialisation des vêtements de seconde main.  

Les africains comme beaucoup d’autres peuples, ont également besoin de vivre dans des environnements salubres. Si les pouvoirs publics ont du mal à veiller à ce que les environnements soient sains du fait des conséquences catastrophiques de cette activité mercantile sur leurs environnements, les pays exportateurs se doivent de financer la gestion des déchets générés par leurs produits, parce que les pays africains n’ont pas les moyens de s’en débarrasser convenablement, quand ils arrivent en fin de cycle. C’est aussi ce qu’on appelle la solidarité. Il ne faut pas uniquement se contenter de valoriser les bienfaits de la mondialisation, mais aussi assumé les désastres environnementaux qu’elle génère.

Une autre manière de stopper l’impact environnemental généré par ces vêtements en Afrique serait de moins produire, pour ne pas engendrer une surproduction dont une bonne partie des invendus vont demeurer dans la nature, notamment en Afrique. En plus de cela, il faudrait également une écotaxe pour chacun de ces produits importé, afin de régler de manière progressive les problèmes environnementaux générés par cette activité mercantile lucrative et désastreuse, sur le plan environnemental notamment en Afrique. En effet, à la différence d’une redevance qui est un prélèvement non obligatoire, la taxe carbone est un prélèvement obligatoire au profit d’un service public donné. L’Afrique en a besoin pour gérer ces désastres environnementaux qui auront, et qui ont même déjà des conséquences à l’échelle de la planète, et notamment dans les pays les plus pauvres, quand on sait qu’après l’agriculture et le transport, le secteur textile est le plus polluant au monde.

L’industrie textile produit des émissions nocives qui nuisent à l’environnement et à la santé humaine. Selon une étude publiée sur le site de footbridge, une offre de service imaginée et développée pour répondre aux enjeux d’une mode plus responsables, « cette industrie nécessite un nombre considérable de ressources (surtout pendant les premières phases de la production), et produit également de grandes quantités de déchets solides, notamment des textiles qui ne sont pas biodégradables. Par ailleurs, la teinture et le finissage des vêtements représentent environ 36% des rejets chimiques. »

Parler uniquement de recyclage C'est se contenter d'une piste de solution qui elle-même a également des impacts environnementaux. Ce dont l’Afrique a le plus besoin actuellement, c’est d’éradiquer ces déserts artificielles et restaurer totalement les cours d’eaux pollués par des textiles non-biodégradables qui ont colonisés des espaces, compromettant ainsi la santé des écosystèmes et celle de l’Homme en particulier.

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