Créer un site internet

La commercialisation des vêtements de seconde main : Une activité rentable qui s’ajuste au pouvoir d’achat des populations d’Afrique-subsaharienne

malumiereetmonsalut Par Le 27/02/2025 à 10:54 0

Dans Dossiers

Dossier

la commercialisation des vêtements de seconde main satisfait une demande sans cesse croissante à l'échelle mondiale. Image: pouvoirsafrique.com

Parmi les principes fondamentaux de l’économie circulaire entendue comme «un modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existant le plus longtemps possible afin qu’ils conservent leur valeurs », figure toujours en toile de fond, l’amélioration des conditions de vie des populations sur tous les plan parce que le bien être de l’Homme est toujours au cœur de la mise en œuvre de toutes politiques publiques ou mesures visant à résoudre des problèmes prioritaires qui nécessiteront toujours dans la majorité des cas, des partenariats d’une extrême importance surtout pour les populations des pays pauvres qui face à la réalité d’une précarité grandissante malgré les potentialités, trouvent tout de même des raisons de satisfaction dans l’informel, et notamment la vente de vêtements ayant déjà été utilisé ailleurs.

Si des consommateurs européens, américains et mêmes japonais entre autre peuvent s’offrir massivement des vêtements qui coutent plusieurs dizaines d’euros ou de dollars, en Afrique sub-saharienne par contre où le pouvoir d’achat est largement inférieur à celui de ces pays, une grande majorité des consommateurs ne peuvent pas s’offrir des vêtements fraichement sortis d’usine qui pour certains retrouvent une seconde vie en Afrique en général, et en Afrique sub-saharienne en particulier, après des années d’utilisations à l’extérieur, et à la suite d’une surproduction qui ne répond pas toujours aux objectifs des producteurs toujours soucieux pour certains de proposer quelque chose de nouveau à la va vite, qui faute de trouver suffisamment de preneurs sur les marchés locaux des grandes industries de la mode, répond tout de même et à moindre coût à des demandes extérieures grandissante, du fait notamment d’une croissance démographique à l’échelle mondiale favorable au développement progressif de la commercialisation des vêtement de seconde main dans le monde et en Afrique sub-saharienne en particulier.

Une demande sans cesse croissante

L’un des multiples avantages de la mondialisation est ceci qu’elle est au service d’une complémentarité indispensable en relations internationales. Pour se transformer en richesse, la potentialité a toujours besoins de financements et inversement. Et même quand on est un pays producteur de matières premières, il faut encore avoir une capacité de transformation qu’une grande majorité des pays d’Afrique sub-saharienne n’ont pas, et se contentent plutôt de la vente des produits bruts dont la commercialisation ne représente pas grand-chose par rapport à la plus-value générée par les industries de transformation. Le fait pour les pays développés de dépendre des matières premières en provenance d’Afrique sub-saharienne notamment, profite plus à ces pays qui ont une forte capacité de transformation et de commercialisation qui favorise une autre dépendance aux allures d’interdépendances entre pays pauvres et riches, qui est tout simplement la conséquence d’une libéralisation commerciale plus avantageuse pour les pays riches. Le fait d’être des producteurs de coton ne suffit donc pas à répondre quantitativement et qualitativement à une demande locale qui ne cesse de croitre. Les vêtements de la friperie trouvent une unième vie en Afrique où ils permettent la création d’emplois, la satisfaction des demandes et des rentrées fiscales. Les États-Unis d’Amérique est un leader de la vente de vêtements de seconde main grâce notamment à la Secondary Materials and recicled textiles association (SMRTA). L’Afrique est une des destinations ultime des invendus des soldes dans d’autres continents et à des prix très abordables qui permettent aux commerçants locaux de faire des bonnes affaires grâce à une activité qui perdure à cause d’une demande sans cesse croissante à l’échelle de la planète et notamment en Afrique sub-saharienne, aussi bien pour des activités caritatives que commerciale. En 1854 déjà selon des chercheurs, 1270 tonnes de vêtements neufs et vieux indifférencier ont été exportés à partir de la France ; treize années plus tard, c’était 1838 tonnes pour satisfaire non seulement des demandes africaines, mais aussi celles des États Sartes et Hanséatiques qui sont respectivement le produit de la fusion des populations iraniennes antiques avec des guerriers et colons de tribus turco-mongoles dans un empire qui s’appelait Turkestan russe pour le premier, et l’association historique des villes marchandes de l’Europe du Nord autour de la mer du Nord et la mer Baltique pour le deuxième. Aujourd’hui avec la poussée démographique et surtout le faible pouvoir d’achat de certaines populations du monde et d'Afrique sub-saharienne notamment, les demandes sont de plus en plus nombreuses. Selon le centre international de commerce ou l’international trade center (ITC) qui est une organisation qui milite en faveur d’un commerce international pour le bien de tous, la France exporte chaque année des centaines de tonnes de friperie. En 2018, sur les 171.000 tonnes de fripes exportées par la France, 69.000 tonnes sont partis vers l’Afrique, 50.000 vers l’Europe, et 47.000 vers l’Asie. Un cas de figure qui édifie sur l’importance considérable d’une activité mercantile internationale qui cependant contribue grandement à fragiliser les économies locales d’Afrique sub-saharienne notamment au point où le Rwanda fit le choix à partir de Juillet 2016, de surtaxer les vêtements importé et d’interdire progressivement les vêtements de la fripe. Une initiative courageuse que ne peut pas se permettre tous les pays face aux sous-emplois des populations et aux demandes constantes. De plus, dans un contexte économiques caractérisé par des intérêts, on comprend pourquoi le Rwanda ne figure pas dans la liste des bénéficiaires de l’African Growth and Opportunit Act, une loi qui régule les relations de libres échanges commerciaux entre les États-Unis et les pays africains qui dans une grande majorité ne sont pas assez structurés pour se passer d’un accord qui favorise les plus gros exportateurs.

En 2021 selon un rapport de B2B, une agence spécialisée dans l’habillement et le textile, les importations africaines de vêtements de seconde main ont enregistrées une augmentation de 28,84% soit plus de 1,73 milliard de dollar qui équivoquerait à 34% du total des exportations mondiales. Des vêtements majoritairement en provenances de la Chine, de l’Union Européenne, du Royaume Uni, des États-Unis, et de la Corée du Sud avec des taux d’exportations qui dépassent les 100% notamment ceux en provenance de la Chine. Ce qui rend davantage difficile le développement d’une industrie de l’habillement en Afrique à cause notamment d’une mauvaise concurrence qui est venue s’imposée dans des contextes géographique où les populations sont attirées par les prix très modérés que leur leaders ne peuvent pas toujours leur offrir à travers des productions locales infimes et encore moins favoriser un nationalisme de consommation dans un monde où les excédents d’ailleurs, ont toujours des millions de preneurs à l’extérieur dans des économies qui ne peuvent que s’en contenter pour le moment.    

Les vêtements de la friperie trouvent une unième vie en Afrique où ils permettent la création d’emplois, la satisfaction des demandes et des rentrées fiscales. Image : Alison Mckellar

La surproduction et la surconsommation des vêtements a entrainée des problèmes environnementaux à l’échelle mondiale. Image: greenpeace.fr

Une activité incontournable; mais ?

La friperie est aujourd’hui indispensable notamment en Afrique sub-saharienne. Cette activité qui se développe partout dans le monde arrive à relancer dans un nouveau cycle de consommation, des vêtements déjà utilisés ailleurs en leur donnant une nouvelle valeur marchande qui fait aussi bien l’affaire des économies locales qu’internationales. C’est dire qu’on peut faire du neuf avec du vieux, si celui qui l’a déjà utilisé ailleurs n’en veut plus, même s'il faut tout de même précisé que le premier véritable problème de cette activité avant la mauvaise concurrence qu'elle génère en Afrique notamment demeure sont impact négatif sur les écosystèmes. En effet, entre une demande croissante et une satisfaction sujettes à controverses, il y a l’impact environnemental de cette activité en Afrique. Outre le transport des marchandises qui contribue à polluer davantage l’atmosphère via les camions, navires et avions, il y a le flux de vêtements usagés qui terminent dans des poubelles à ciel ouvert, aggravant ainsi davantage, la difficulté de gestion des ordures ménagères. 

La surproduction et la surconsommation des vêtement a entrainée des problèmes environnementaux à l’échelle mondiale qui prouvent que la protection de la nature est avant tout une affaire collective avant d’être individuelle parce que le développement d’une activité génératrice de revenue à l’échelle de la planète comme celle de la friperie, entraine toujours des conséquences qui nécessitent également d’autres investissements à la hauteur des fonds récoltés, pour diminuer davantage l’impact environnemental de cette activité à l’échelle mondiale.  À noter que le travail de tri amorcé à l’extérieur se poursuit à l’intérieur du continent. Si en effet ceux qui ont amorcé ce travail en amont et à l’extérieur estiment que ces vêtements sont tous de qualités, l’acheteur-revendeur qui se trouve en Afrique sub-saharienne notamment ne perçoit pas toujours les choses de la même manière. Raison pour laquelle après réception, certains finissent directement à la poubelle. D’autres subissent des modifications et les déchets sont déversés dans des poubelles ou des décharges, tout comme ceux que certains acheteurs ne veulent plus après plusieurs années d’utilisations. S’il y aura toujours des vêtement qui finiront à la poubelle notamment en Afrique, ou recyclés ailleurs, étant donné que ce sont les destinations finales de tout vêtements qui fait l’objet ou non des multiples voyages transatlantique, on peut tout de même atténuer l’impact sur l’environnement en pensant aussi bien à mettre davantage de moyens pour limiter l’émission des gaz à effet de serre et la dégradation des sols et de l’environnement notamment par la création en Afrique, des filiales des entreprises productrices de vêtements, et en prévoyant des fins de cycle par des incinérations respectueuses des normes écologiques. Une telle initiative permettra dans un ensemble de contextes où les industries de transformations sont moindre ou quasi inexistence, de sortir progressivement, voire même totalement du modèle traditionnelle économique et linéaire qui repose sur le principe du prendre-fabriquer-consommer- jeter, pour celui qui implique moins d’utilisation de matières premières, moins de déchets, et moins d’émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la planète. Les surproductions doivent se limitées à alimenter davantage les marchés locaux afin de  limiter l’émission des gaz à effet de serre grâce aux sous-traitances, et permettre également aux entreprises locales de prospérer car, quand ce sont uniquement les grandes industries situées à l'étranger qui produisent de manière arbitraires pour satisfaire l’instant présent sans vraiment penser à l’instant d’après, les impacts environnementaux seront davantage considérables. Précisons que les plus gros pollueurs de la planète, à savoir la Chine, l’Europe et les Etats-Unis entre autres, sont les premiers exportateurs de vêtements de seconde main vers l’Afrique. Cela signifie qu’il ne s’agit plus d’un problème local, mais global qui nécessite des mesures urgentes. Il faut se donner les moyens de gérer les dégâts environnementaux générés par une recherche effrénée du profit.

La mondialisation combinée à la croissance démographique contribue à générer des problèmes environnementaux à l'échelle de la planète pouvant être résolus par la création d'usines de production en Afrique notamment, afin de gérer au mieux les déchets, et ne plus prendre l'Afrique pour une décharge universelle génératrice de revenus sans prendre en compte l’impact de cette activité sur la santé des populations. Quiconque contribue à générer davantage des problèmes environnementaux en dehors de son espace géographique, doit automatiquement participer activement à la lutte contre la dégradation des écosystèmes extérieurs et en Afrique subsaharienne notamment en fournissant les moyens nécessaires. Et même si la réalité d’une menace globale nécessite beaucoup plus d’efforts notamment financiers de la part des États, il ne faut surtout pas perdre de vue que s'il n'y avait pas ces demandes en vêtements de seconde main à l'échelle mondiale et en Afrique notamment, il aurait fallu trouver le moyen de satisfaire des demandes sans cesse croissante. En augmentant la période d’utilisation d’un vêtement, on contribue à réduire l’effet de plusieurs problèmes environnementaux et sociaux. Il ne faut donc pas se contenter de dire que l'Afrique est un dépotoir de vêtements déjà utilisés ailleurs, mais se demander ce qu'apporte à nos économies cette activité marchande, et ce que nous nous devons de faire pour éradiquer davantage les déserts artificiels et nocifs qu'elle génère?

Français|Anglais

__________________________________________________________________________________

Recommandation:

Reportage : L’Afrique: dépotoir de la fast fashion

Ajouter un commentaire

Anti-spam