Une activité incontournable; mais ?
La friperie est aujourd’hui indispensable notamment en Afrique sub-saharienne. Cette activité qui se développe partout dans le monde arrive à relancer dans un nouveau cycle de consommation, des vêtements déjà utilisés ailleurs en leur donnant une nouvelle valeur marchande qui fait aussi bien l’affaire des économies locales qu’internationales. C’est dire qu’on peut faire du neuf avec du vieux, si celui qui l’a déjà utilisé ailleurs n’en veut plus, même s'il faut tout de même précisé que le premier véritable problème de cette activité avant la mauvaise concurrence qu'elle génère en Afrique notamment demeure sont impact négatif sur les écosystèmes. En effet, entre une demande croissante et une satisfaction sujettes à controverses, il y a l’impact environnemental de cette activité en Afrique. Outre le transport des marchandises qui contribue à polluer davantage l’atmosphère via les camions, navires et avions, il y a le flux de vêtements usagés qui terminent dans des poubelles à ciel ouvert, aggravant ainsi davantage, la difficulté de gestion des ordures ménagères.
La surproduction et la surconsommation des vêtement a entrainée des problèmes environnementaux à l’échelle mondiale qui prouvent que la protection de la nature est avant tout une affaire collective avant d’être individuelle parce que le développement d’une activité génératrice de revenue à l’échelle de la planète comme celle de la friperie, entraine toujours des conséquences qui nécessitent également d’autres investissements à la hauteur des fonds récoltés, pour diminuer davantage l’impact environnemental de cette activité à l’échelle mondiale. À noter que le travail de tri amorcé à l’extérieur se poursuit à l’intérieur du continent. Si en effet ceux qui ont amorcé ce travail en amont et à l’extérieur estiment que ces vêtements sont tous de qualités, l’acheteur-revendeur qui se trouve en Afrique sub-saharienne notamment ne perçoit pas toujours les choses de la même manière. Raison pour laquelle après réception, certains finissent directement à la poubelle. D’autres subissent des modifications et les déchets sont déversés dans des poubelles ou des décharges, tout comme ceux que certains acheteurs ne veulent plus après plusieurs années d’utilisations. S’il y aura toujours des vêtement qui finiront à la poubelle notamment en Afrique, ou recyclés ailleurs, étant donné que ce sont les destinations finales de tout vêtements qui fait l’objet ou non des multiples voyages transatlantique, on peut tout de même atténuer l’impact sur l’environnement en pensant aussi bien à mettre davantage de moyens pour limiter l’émission des gaz à effet de serre et la dégradation des sols et de l’environnement notamment par la création en Afrique, des filiales des entreprises productrices de vêtements, et en prévoyant des fins de cycle par des incinérations respectueuses des normes écologiques. Une telle initiative permettra dans un ensemble de contextes où les industries de transformations sont moindre ou quasi inexistence, de sortir progressivement, voire même totalement du modèle traditionnelle économique et linéaire qui repose sur le principe du prendre-fabriquer-consommer- jeter, pour celui qui implique moins d’utilisation de matières premières, moins de déchets, et moins d’émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la planète. Les surproductions doivent se limitées à alimenter davantage les marchés locaux afin de limiter l’émission des gaz à effet de serre grâce aux sous-traitances, et permettre également aux entreprises locales de prospérer car, quand ce sont uniquement les grandes industries situées à l'étranger qui produisent de manière arbitraires pour satisfaire l’instant présent sans vraiment penser à l’instant d’après, les impacts environnementaux seront davantage considérables. Précisons que les plus gros pollueurs de la planète, à savoir la Chine, l’Europe et les Etats-Unis entre autres, sont les premiers exportateurs de vêtements de seconde main vers l’Afrique. Cela signifie qu’il ne s’agit plus d’un problème local, mais global qui nécessite des mesures urgentes. Il faut se donner les moyens de gérer les dégâts environnementaux générés par une recherche effrénée du profit.
La mondialisation combinée à la croissance démographique contribue à générer des problèmes environnementaux à l'échelle de la planète pouvant être résolus par la création d'usines de production en Afrique notamment, afin de gérer au mieux les déchets, et ne plus prendre l'Afrique pour une décharge universelle génératrice de revenus sans prendre en compte l’impact de cette activité sur la santé des populations. Quiconque contribue à générer davantage des problèmes environnementaux en dehors de son espace géographique, doit automatiquement participer activement à la lutte contre la dégradation des écosystèmes extérieurs et en Afrique subsaharienne notamment en fournissant les moyens nécessaires. Et même si la réalité d’une menace globale nécessite beaucoup plus d’efforts notamment financiers de la part des États, il ne faut surtout pas perdre de vue que s'il n'y avait pas ces demandes en vêtements de seconde main à l'échelle mondiale et en Afrique notamment, il aurait fallu trouver le moyen de satisfaire des demandes sans cesse croissante. En augmentant la période d’utilisation d’un vêtement, on contribue à réduire l’effet de plusieurs problèmes environnementaux et sociaux. Il ne faut donc pas se contenter de dire que l'Afrique est un dépotoir de vêtements déjà utilisés ailleurs, mais se demander ce qu'apporte à nos économies cette activité marchande, et ce que nous nous devons de faire pour éradiquer davantage les déserts artificiels et nocifs qu'elle génère?
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