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C’était entre 1910 et 1914 : Il a réalisé les premières représentations cartographiques du Cameroun

malumiereetmonsalut Par Le 28/04/2025 à 11:11 0

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Histoire

La carte du Territoire en lui-même en termes de superficie et de limite avec la propriété des autres États fut réalisée en 1912. Réalisation de la mosaïque : Françoise Bahoken et Muriel Same Ekobo, Yaoundé, 2022

Explication/Lorsque Gustave Nachtigal, explorateur allemand et envoyé spécial d’Otto Von Bismarck (1815 -1898) pour défendre les intérêts de l’empire en Afrique hissa le drapeau de son pays sur le plateau Joss au Kamerun et plus précisément à « comeroons town » qui prit par la suite le nom de douala le 1ER Janvier 1901, il montrait de manière officielle aux yeux du monde le 12 Juillet 1884 que le Kamerun est devenu une propriété de l’empire Allemand qui prit le prétexte du traité, pour imposer sa souveraineté sur l’ensemble du Territoire.

Tout comme les multiples nations impérialistes ou civilisations avancées qui avaient une haute estime d’elles-mêmes, l’Allemagne qui selon des chercheurs s’était engagée un peu plus tard que les autres dans l’exploration des nouvelles terres à privatiser, avait également pour intention d’occuper un territoire et d’en revendiquer la paternité. C’est dire que le fait que le Territoire et ses territoires soient habités par des indigènes n’était d’aucune importance pour ces surpuissances. Le fait même que le Territoire Kamerun soit officiellement reconnu sur la scène internationale à l’époque, après que le drapeau fut hissé à Joss, est une preuve formelle que c’est à ce moment-là, que le Territoire commençait d’exister. Les civilisations avancées jouissaient du pouvoir et du droit de donner une légitimité à un Territoire qui avant sa découverte et sa privatisation n’en était pas un.

Le Cameroun, un Territoire qui existait déjà avant le XVème siècle, et où les indigènes exerçaient des activités commerciales avec des étrangers, est donc véritablement né le 18 Juillet 1884, et il s’appelait Kamerun. Une privatisation de l’espace qui a donné lieu à une appropriation de cet espace par des représentations cartographiques car il faut le dire, le tout n’est pas d’avoir un Territoire et de lui donner un nom. Il faut se l’approprier notamment par des représentations imagées qui donnent une vue simplifiée du Territoire sur plusieurs aspects. C’’est l’une des raisons pour lesquelles pour les géographes, la géographie n’est pas qu’une science de description, mais surtout d’appropriation et de maitrise de l’espace par des outils qui permettent ou favorisent des exploitations sérieuses et précises. Et comme toute civilisation avancée dans les domaines de la science et de la cartographie notamment, l’empire allemand donna cette responsabilité à un cartographe qui avait déjà 20 ans d’expériences dans le métier, afin qu’il élabora un ensemble de cartes thématiques du Territoire, pour pouvoir être en mesure de mieux connaitre les potentialités et les caractéristique d’un Territoire qui était désormais le leur.  

Les représentations cartographiques ont été publiées entre 1910 et 1914; il ne s’agissait pas d’une carte en particulier, mais d’un ensemble de cartes thématique dont la carte du Territoire en lui-même en termes de superficie et de limite avec la propriété des autres États, fut réalisée en 1912.

Les géographes camerounais emploient le terme « Moisel » pour désigner l’ensemble des  représentations réalisées par cet auteur au Cameroun parce qu’il faut le dire, il en a fait d’autres en Afrique. À travers cet héritage qu’il a laissé au Cameroun en particulier, nous avons une vision approximative de ce qu’était le Territoire à l’époque. Il y avait en tout 31 feuilles, 3 annexes réalisées en couleurs au 1/300 000 (si c’est en cm, 1 cm sur la carte représente 300 000 cm dans la réalité ; soit 3000m et 3km dans la réalité) et composées d’un ensemble de cartes thématiques sur le climat, la végétation, et les voies de communication sur des échelles qui varient entre 1/100 000 et 1/5 000 000.

Un travail de longue haleine qui a nécessité un ensemble d’expertises car tout comme les autres sciences, la géographie et la cartographie en particulier à besoin de l’aide des sciences connexes afin de représenter le plus précisément possible, les caractéristiques du milieu d’étude. C’est la raison pour laquelle il bénéficia des expertises d’Eugen Zintgraff (1858 – 1897), un explorateur prussien (allemand) qui avait connaissance de tout le Nord du pays, des études géodésiques ou des études de la forme et des dimensions de la terre de Ersnt Ersch (1897-1899) dans le Sud-Est, et enfin entre autres, des travaux du Carl Ludwig Lederman (1875 – 1958), un botaniste et explorateur arrivé en 1908 au Cameroun pour faire l’inventaire de la flore du pays. Il faut également noter la collaboration des populations et des leaders locaux car selon des chercheurs, dans le département du Noun et plus précisément à Foumban, beaucoup plus de relevés d’itinéraire ont été relevés par rapport aux autres territoires parce que le sultan Njoya (1876 – 1933), avait déjà engagé une démarche cartographique qui consistait à répertorier des données dans le but d’établir une représentation cartographique.

La Moisel du Cameroun est un héritage qui rend compte de ce qu’était le Territoire camerounais avant, et ce que les multiples péripéties de son histoire ont fait de lui aujourd’hui. C'est un outil d’aide à la décision qui n’a pas uniquement servi en son temps, notamment celui des lutte d’influences qui nécessitaient des travaux d’appropriation de l’espace qui respectaient les règles définies par la conférence de Berlin (Novembre 1884 – Février 1885), mais qui a également été utile dans la résolution du conflit qui opposait le Cameroun au Nigéria au sujet de la péninsule de Bakassi (péninsule frontalière entre le Cameroun et le Nigéria dans la région du Sud-Ouest). En effet, en Mars 1913, avant le début de la première honte mondiale, fut signé à Londres, un traité entre le Royaume Uni et l’Allemagne relatif au tracé de la frontière entre le Kamerun et le Nigéria qui intègre l’extension de la péninsule de Calabar au Kamerun; c’est-à-dire, Bakassi. Et même si par après l’Allemagne perdit ses possessions à la suite du premier épisode honteux entre 1914 et 1918, le Cameroun Méridional qui s’est rattaché à la république du Cameroun est bien un territoire camerounais même si pour des ambitions égoïstes, on peut se moquer de cette réalité et poursuivre un conflit sanglant que les chefs d’États de l’époque à savoir Octobre 2002, ont fait le choix d’arrêter non pas uniquement pour se contenter des faits, mais préserver une paix que beaucoup sont prêt à avoir uniquement par la voie de la guerre.

Après le premier désastre mondial qui a également été effectif au Cameroun, l’Allemagne perdit son Territoire qui était sous un régime international de protectorat au profit des franco-britanniques sous la supervision de la Société Des Nations. Il ne s’agissait pas d’une histoire qui se déroulait ailleurs, et qui a uniquement eu des conséquences au Cameroun. Il y a également eut des affrontements sanglants au Cameroun entre alliés et allemands. En effet, selon les chercheurs, les français, britanniques et belges, n’avaient pas une carte précise de l’intérieur du pays. C’est la découverte de la « Moisel Camerounaise » ou la collection complète de plusieurs de ses feuilles qui leur permit de  poursuivre sereinement leur projet après s’être emparé de la compagnie commerciale allemande du Sud-Cameroun (Gesellschaft Süd Kamerun) dans les environs de Mulundu (Arrondissement actuel du Département de la Boumba-et-Ngoko dans la région de l'Est – Cameroun). C’est dans ce sens que la carte est aussi un outil permettant de définir des stratégies en contexte de guerre. Sans connaissance de l’espace, on navigue à vue; si la « Moisel camerounaise » permit aux allemands de s’approprier le Territoire, elle permit au alliés de mieux le connaitre afin de mieux se le réapproprier cette fois pour ramener une certaine accalmie qui leur a certes été bénéfique, mais qui l’a également été pour l’Allemagne et le Cameroun dans la mesure où les incidents malheureux du passé orchestrés par des Hommes qui ont une claire vision de ce qu’ils veulent, et qu’ils manifestent notamment par la réalisation des moyens qu’ils mettent en œuvre pour atteindre leur objectifs, sont des cas d’écoles pour des prochaines générations qui ont leur part à jouer dans la préservation de la paix dans le monde, et la défense continuelle d’un ensemble d’écosystèmes constamment mis à mal par les agissements inappropriés d’une existence avide de se satisfaire sans mesure.

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