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Développement inclusif : Le salut de l’Afrique se trouve-t-il dans la vente de friperies ?

malumiereetmonsalut Par Le 30/03/2025 à 06:06 0

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Dossier

Partout où il y a une demande, il y aura toujours de plus en plus d’importations, d’emplois formel et informel, et la croissance d’une activité qui fera toujours les choux gras d’une chaîne industrielle qui prend en compte les pays exportateurs, importateurs, les revendeurs et les centres de tri. Image: mitumbaassociation.com

La conscience de la nécessité de faire preuve de créativité, de prises d’initiatives et de compétitivité afin de se procurer des moyens de subsistance, est une exigence qui s’inscrit dans le prisme du plan stratégique établi sous l’égide de l’Union Africaine qui vise un développement inclusif et durable à l’horizon 2063 à l’échelle du continent, tout en tenant compte des efforts que chaque pays a le devoir de mettre en œuvre, pour un développement plus significatif tant au niveau local qu’international, grâce à des hommes et femmes ayant le devoir d’œuvrer ensemble pour un développement plus harmonieux et véritablement inclusif. En effet, voir l’égalité des genres dans le cadre d’une condition féminine aux rabais par rapport à celle des hommes, c’est s’inscrire dans un processus d’amélioration qui nécessite des efforts, aussi bien du coter des hommes que des femmes. Il ne s’agit pas uniquement d’un militantisme féminin au service d’une cause féminine mais inclusif, en vue d’un développement qui tient compte de plusieurs contextes qui ont leurs réalités, en plus de l’importance des efforts cumulés des hommes et des femmes dans l’amélioration des conditions de vie de l’Homme en société, et des africains en particulier car, quand il y a des insécurités alimentaires et autres, ce ne sont pas uniquement les femmes qui souffrent. C’est un ensemble de Territoires qui sont dans le trouble, et dans le besoin de solutions de sortie de crise qui passent en partie par l’industrialisation car comme le fait savoir des courants économistes, l’Afrique doit-être très compétitive sur le marché de l’exportation. La diversification de la production, la compétitivité des exportations, et l’augmentation de la productivité pour ne citer que ces exemples, sont d’une extrême importance pour la croissance. C’est dire que si vous n’êtes pas des grandes puissances industrielles ayant des politiques strictes qui favorisent plus les économies locales et africaines en particulier, vous serez envahis par la mise en œuvre des politiques extérieures qui s’imposent notamment dans les pays en voie de développement et à revenus intermédiaires, par la commercialisation des vêtements de seconde main.

hommes et femmes s’en donnent à cœur joie parce qu’ils et elles y trouvent leur compte. L’activité a même favorisée le développement d’une ingéniosité qui valorise les vêtements de seconde main à travers la confection d’articles plus attractifs et lucratifs, en procédant d’une part, à des ajustements et réajustements de plusieurs de ces vêtements de seconde main, et en misant d’autres part sur des stratégies marketings attractives, qui valorisent la qualité d’un produit de seconde main que plusieurs sont prêt à acheter à un prix aussi bien satisfaisant pour le revendeur que l’acheteur. Entre prestation des mannequins, techniques de marketing sagement orchestrées et reconditionnement, afin d’ajouter une originalité supplémentaire à un ensemble d’articles importés qui retrouvent une nouvelle valeur marchande dans un secteur informel qui contribue au produit intérieur brut (PIB) des pays en voie de développement, tout en favorisant davantage le déficit des balances commerciales des économies africaines, les acteurs de la chaîne ne manquent pas d’imagination pour se faire le plus d’argent possible.

La commercialisation des vêtements de seconde main dans les lieux éloignés est plus lucrative que le recyclage de ces vêtements. Image source: bbc.cm – ANDREW ESIEBO

Selon Mitumba Consortium Association of kenya, une association qui fait la promotion du développement du commerce des vêtements de seconde main au Kenya et dont le premier vocable (Mitumba) signifie paquet en swahili pour désigner la vente des vêtements d’occasion, la filière représente environ 200.000 emplois directs et indirects. Cette information relayer par le media digital généraliste et indépendant marocain le360 dans sa publication d’Août 2024 sur le top 5 des pays importateurs de fripe, tient compte des multiples acteurs qui interviennent dans cette activité commerciale; à savoir, les importateurs, les revendeurs et les centres de tri auxquels nous ajoutons les chargeurs, les agents de sécurité, les tireurs de chariots, les tailleurs, les repasseurs, les distributeurs, les vendeurs ambulants, et les agents marketing qui interviennent tous dans une activité qui fait vivre des millions de kenyans. Mais si en effet cette activité satisfait les attentes des populations africaines majoritairement démunies et vivant dans un ensemble de contextes où les conditions de vies sont des plus déplorables, elle est beaucoup plus satisfaisante pour les grandes puissances car on ne le dit jamais assez, ce n’est pas en recyclant des vêtements usagés qu’on fait le plus de profit, mais en faisant entrer ces vêtements dans un circuit de distribution commerciale, surtout dans des espaces éloignés. Si en effet le recyclage permet la réutilisation d’un déchet, la commercialisation des vêtements de seconde main est encore plus lucrative. Partout où il y a une demande, il y aura toujours de plus en plus d’importations, d’emplois formel et informel, et la croissance d’une activité qui fera toujours les choux gras d’une chaîne industrielle qui prend en compte les pays exportateurs, importateurs, les revendeurs et les centres de tri. Les revenus varient en fonction des personnes et au prix de multiples efforts. hommes comme femmes s’y retrouvent peut-être pas toujours par amour, mais avec le souci d’avoir des moyens de subsister pour les uns, et même de réussir socialement pour les plus ambitieux, grâce à une activité commerciale qui navigue également entre activités caritatives et activités génératrices de revenus dans la mesure où les invendus et ceux recueillis dans les lieux de dépôts pour ceux qui n’en veulent plus notamment en Europe, finissent dans les réseaux des activités caritatives à but non lucratif pour une minorité, et dans le circuit international du business de la seconde main et notamment en Afrique pour une grande majorité. En effet, la commercialisation des vêtements de seconde main permet à des organisations non gouvernementales de poursuivre les œuvres sociales, grâce aux revenus générés à la suite de la collecte, et de la vente des vêtements. Une responsable d'Emmaus international faisait savoir en 2018 que les bénéfices générés par la vente des vêtements de seconde main profitent à des gens qu’ils accueillent; plus ils font du chiffre d’affaire, plus ils sont en mesure d’accueillir des gens, leur donné un logement, les aider, ou mieux encore, leur offrir un travail. (Source : France 24 - reporters le doc - 2018).

Une activité pourvoyeuse d’emploi qui favorise plusieurs autres activités connexes comme celle des rafistoleurs, des transporteurs avant et après chaque journées de ventes, et le développement d’une activité artistique et ingénieuse, grâce à la récupération des déchets textiles et autres vêtement usagés. Image source: bbc.cm – ANDREW ESIEBO

Le volet commercial de cette activité génératrice de revenue est également particulièrement important parce que dans les Territoires où l’on parle généralement de chômeur sans tenir compte de l’acquisition d’une formation professionnelle comme en Afrique subsaharienne notamment, la vente des vêtements de seconde main est une opportunité d’emploi et de création d’entreprise qui ne nécessite pas forcément des études en commerce. Tout s’acquiert sur le terrain avec l’aide des plus anciens, et des réseaux sociaux où des nouvelles techniques marketings qui s’ajustent aux développements technologiques sont constamment vantées par ceux qui estiment avoir réussi dans le secteur, ou qui se sont rendu compte que c’est un secteur grâce auquel on peut vraiment réussir socialement. Une activité qui nécessite un très grand investissement humain certes rentable, mais pouvant s’assimiler bien des fois à une tâche ingrate vue les pertes ou les invendus qui peuvent ne pas trouver preneurs. De plus, si en effet les prix dépendent d’une qualité qui varie des premiers choix aux troisièmes, il faut également noter que les prix des balls ou ballots connaissent parfois des hausses insatisfaisantes tant pour les vendeurs que les revendeurs. Une vendeuse confiait au micro de jolibatv news de Bamako au Mali en 2022 que les livreurs de vêtements de seconde main augmenteraient quotidiennement les prix à cause des problèmes de dédouanement. Mais quoi qu’il en soit, les africains semblent avoir fait leur choix, et il est perceptible par la forte demande en vêtement de seconde main. Selon un article de jeune afrique publié en Octobre 2023 sur la mode africaine face à ses défis, 80% de la population africaine s’habillerait avec des vêtements de seconde main. Une activité pourvoyeuse d’emploi qui favorise plusieurs autres activités connexes comme celle des rafistoleurs, des transporteurs avant et après chaque journées de ventes, et le développement d’une activité artistique et ingénieuse, grâce à la récupération des déchets textiles, et autres vêtements usagés, pour produire des articles nouveau, augmentant ainsi la valeur marchande de plusieurs vêtements.

hommes ou femmes, ils en ont fait un moyen d'autonomination. Diplômés ou non, ils y trouvent tous ou presque leur compte. Image: zagumi.com

L’activité est rentable et l’Afrique notamment en a besoin en attendant d’être en mesure de proposer mieux, et d’être en mesure de concurrencer les grandes industries du vêtement. Pour le moment, nombreux sont ceux qui disent y trouver leur compte malgré les multiples difficultés du secteur. Une vendeuse confiait au micro de la radio et télévision Gabonaise en 2021 ceci que c’est grâce à cette activité commerciale à temps plein, qu’elle arrive à subvenir aux besoins de ses enfants. Pour elle en effet, pas question de cesser cette activité mais plutôt trouver le moyen de l’agrandir. Beaucoup comme elle en ont fait leur métier ou leur business dans tous les recoins du continent africain en particulier. hommes ou femmes, ils en ont fait un moyen d’autonomisation. Diplômés ou non, ils y trouvent tous ou presque leur compte, grâce à leur volonté de ne pas se laisser abattre par les difficultés d’un ensemble de contextes économiques où les populations vivent majoritairement dans la précarité.

Et le soutien des gouvernements africains ?

La friperie est une voie d’autonomisation parmi tant d’autres aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Cette activité en partie informelle a également besoin d’un soutien des gouvernements pour mieux se faire valoir. Et à quoi ressemblerait ce soutien spécifique? Il ne s’agit pas d’un financement en particulier, mais plutôt selon certains vendeurs, une diminution des prix de dédouanement non pas dans le but d’encourager les importations, mais diminuer tout en insistant sur la qualité des produits importés. Si en effet l’Afrique a besoin de ces articles de provenance étrangère, elle doit également se permettre d’exiger la qualité, afin de faire davantage sortir cette activité du stade de la débrouillardise, propre à un ensemble d’activités informelles et précaires, exercées dans des environnements mal entretenus, et favorables au désordre urbain.  

L’activité comme toute les autres a besoin d’être mieux structurée, et le respect les droits de ceux qui l’exercent doit être plus significatif, afin qu’ils puissent continuer dignement une activité qui contribue également dans le paiement des taxes quotidienne. On ne peut pas se contenter de dire que la vente des friperies fait du mal aux productions locales quand on ne met rien en œuvre pour mieux la structurer localement, et empêcher aux vendeurs d’importer n’importe quoi. Le non contrôle des importations et la tendance à beaucoup plus se focaliser sur le paiement des droits de douanes et des taxes quotidiennes, contribuent à précariser davantage un secteur pourtant très riches, mais qui faute de suivi particulier et adéquat, favorise le développement des points de ventes arbitraires, qui accentuent l’insalubrité des villes qui à la base, n’est pas qu'une conséquence de la mauvaise mentalité des commerçants et même des clients, mais également celle du laxisme des autorités qui ont le devoir de structurer une activité avant son fonctionnement, ou de procéder à des améliorations progressives et accélérées, tout en respectant les droits de ceux qui ont fait le choix de faire de cette activité leur métier. En Février 2024, les commerçants de friperie du marché de Nkoulouloun (Douala-Cameroun) se plaignaient d’une destruction de leurs espaces marchands arbitraires, sans mesures alternatives enviables et accessibles financièrement. Même si des raisons d’insalubrités peuvent justifiées des casses, rien ne justifie le fait de banaliser volontairement une activité génératrice de revenue exercée dans la légalité malgré des problèmes d’incorformités liés aux longues périodes de laxismes, ayant permis aux vieilles habitudes de se construire des nids ayant contribués au bien-être des ménages et des municipalités, jusqu’au jour où l’insalubrité atteigne des limites qui justifient des mesures musclées qui devenaient une évidence, étant donné le degrés d’insalubrité de l’environnement, même s’il faut tout de même reconnaitre que quand on demande aux populations africaines en particulier de contribuer à la croissance pour vaincre la précarité du chômage, il faut davantage les accompagné de manière progressive et raisonnée, et non les détruire.  

C'est par une amélioration constante à travers des concertations et concessions qu'on arrive à mettre en place des plateformes qui contribuent non seulement à la croissance, mais aussi un développement qui tient compte des points de vue, et des nécessités réelles et immédiates des populations, tant en milieu urban que rural. Image:sharonang/pixabay.com

Le salut de l’Afrique ne dépendra pas d’un secteur d’activité en particulier, mais d’un ensemble de secteurs et sous-secteurs d’activités devant être valorisé et amélioré davantage parce que c’est par une amélioration constante à travers des concertations et concessions qu’on arrive à mettre en place des plateformes qui contribuent réellement non seulement à la croissance, mais aussi un développement qui tient compte des points des vue, et des nécessités réelles et immédiates des populations, tant en milieu urbain que rural. En effet, tant qu’on se préoccupera uniquement de vendre sans prendre soin de l’environnement, et sans demander des conditions de travail satisfaisantes qui nécessitent également que nous acceptions des travaux de rénovation qui sont des exigences pour ceux qui ont le devoir de mettre tout en œuvre pour le bien-être des populations, on demeurera toujours dans une insalubrité qui ne favorise pas un véritable développement, mais plutôt la précarité du chômage et des emplois précaires exercés n’importe où, sans tenir compte des règlementations qui sont en fait des mesures misent en œuvre non pas dans le but de satisfaire des particuliers, mais les populations d’un ensemble de territoires des Territoires Africains en particulier.

Le salut de l’Afrique passera par la commercialisation des vêtements de seconde main quand l'Afrique arrivera à gérer d’une manière durable ses déchets, à imposer la qualité des articles contenus dans les ballots, quand les ventes s’effectueront dans des lieux sécurisés et biens entretenus, quand les importations de vêtements vers l’Afrique seront en deçà des quantités d’exportations de vêtements africains produits en Afrique, et enfin quand les secteurs informels seront mieux encadrés, répertoriés, plus rentables et identifiables. Ce qui n’est pas le cas actuellement. La précarité du chômage et des emplois continue de gagner du terrain de même que l’insalubrité. Peut-être quand ces difficultés d’ordres politiques, socio-économiques et environnementaux seront surmontées à travers des efforts constants d’hommes et de femmes dans tous les secteurs et sous-secteurs d’activités, on pourra dire que l’Afrique subsaharienne notamment est sur la bonne voie.

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