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Interdiction des emballages plastiques non biodégradable au Cameroun et réticence des vieilles habitudes

malumiereetmonsalut Par Le 30/07/2024 à 00:00 0

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Dossier

Les plastiques non biodégradables sont très utiles mais très nocifs. Image : natila.mondoblog.org

Après avoir précisé, spécifier et donner des ordonnances claires à respecter à travers un arrêté conjoint du ministère de l’environnement de la protection de la nature et du développement durable et le ministère du commerce sur la règlementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages plastiques non-biodégradable datant du 24 Octobre 2012, une note circulaire 18 mois plus tard le 10 Avril 2014 conformément aux prescriptions de l’arrêter de 2012 a été rendue public ou portée à l’attention de l’opinion publique et des autorités administratives afin de lancer le processus d’extinction d’un problème social dont l’ampleur dans le quotidien des camerounais est de plus en plus catastrophique.

Plus de dix années après le lancement de cette opération musclée qui a toujours pour objectif au-delà de l’interdiction entre autre des emballages plastiques non biodégradable inférieurs à 60 microns et de les faire disparaitre du paysage camerounais, fort est de constater que les vieilles habitudes persistent grâce notamment aux réseaux de commercialisation illicites appelés marché noire.

Des opérations musclées pour éradiquer un problème qui persiste

Le déploiement des équipes opérationnelles sur le terrain depuis Avril 2014 permet de faire d’importantes saisies qui loin d’avoir enrayé le phénomène l’on quelque peu affaibli car bien que ces emballages plastiques non biodégradables continuent d’affleurer dans les marchés et d’être commercialisés parfois par des commerçants ambulants dans les rues, les mesures d’interdictions et de sanctions qui planent sur ces produits sont connues de tous. Personne ne peut dire qu’il ignore que la commercialisation des emballages plastiques non biodégradables est interdite. Même si on est plus occupé à se faire de l’argent, on est tout de même conscient d’être dans l’illégalité. Le fait de ne pas avoir été interpellé personnellement en tant que vendeur ambulants ne signifie pas qu’on est autorisé à les commercialiser. En effet, habitués aux activités mal ordonnées, insalubres, déplorables et à l’impunité, une bonne majorité des camerounais ont été surpris par ces mesures de 2012 et de 2014. Certains se posaient la question de savoir quelle alternative a été apportée pour remplacer ces produits parce qu’habitués à les utilisés quotidiennement. D’autres sachant ce qui est préconisé s’inquiétaient du prix qui selon eux était exorbitant, pas accessible par toutes les couches sociales, et même inconvenable parce que selon eux, ce n’est pas tout qui peut par exemple être emballé dans des emballages en papiers. Ces points de vus normal relavant d’une volonté de ne pas rompre avec des vielles et mauvaise habitudes dénotaient déjà une ignorance des dégâts environnementaux causés par ces produits.

Les acteurs de la filière plasturgie ont dénoncés la précipitation de cette mesure. On se demande bien ce qu’une patience de dix années supplémentaire aurait engendrée de bon sur l’environnement quotidien des camerounais ? S’il ne faut cependant ne pas négliger le fait que cette mesure perturbe un secteur d’activité lui-même menacé d’extinction à cette période précise, il fallait tout de même prendre en compte les enjeux environnementaux d’une patience supplémentaires dans un environnement où les habitudes sont têtues et parfois d’une insolence ou d’un manque de respect criard.

En bon professionnel il faut certes défendre son activité en se basant sur des points remarquables non négligeable, mais il faut également tenir compte de l’impact négatif de cette activité sur l’environnement. Le gouvernement a le devoir de protéger les entreprises camerounaise tout en tenant compte des efforts à fournir sur le plan environnemental car les acteurs de la filière plasturgie précisaient que le Cameroun est un pays importateur de produits plastiques et que l’arrêt de certaines importations aurait des conséquences sur les revenus en termes de taxes et de douanes sans toutefois oublier de noter les pertes d’emplois dans un environnement où les emplois précaires et indécents se chiffrent en termes de millions.  

Mais les raisons n’ayant pas toujours raisons dans des contextes où il y a une hiérarchie de priorités, les enjeux environnementaux sont plus importants. Les emballages plastiques non biodégradables de même que les déchets du même nom obscurcissent les drains, contribuent aux inondations, à la prolifération des maladies hydriques, au développement des odeurs asphyxiantes et mortelles issues parfois des incinérations ne respectant aucunes normes écologiques. De plus, les emballages plastiques non biodégradables accentuent l’insalubrité et le désordre urbain. Elles transitent d’un point à un autre sous l’effet du vent et des eaux de pluies pour se retrouvé n’importe où sauf où elles doivent être c’est-à-dire, dans des poubelles et des incinérateurs. Les dépôts arbitraires de déchets plastiques ne cessent de créer des reliefs artificiels et de demeurer dans la nature inutilement. Encore plus gave selon les experts, les nanoplastiques (petites particules de plastiques) et les plastiques peuvent avoir des effets néfastes sur la qualité des sols. Ils peuvent empêcher la croissance des plantes en bloquant la circulation de l’eau et des nutriments vers les racines, contenir des substances toxiques pouvant être absorbées par les plantes et nuire à la santé de l’Homme, entrainer l’accumulation des métaux lourds qui affectent la qualité des cultures.

Document

Emballages plastiques non-biodégradable. Illustrative image: lavoixdupaysan.net

La mesure gouvernementale était donc urgente et elle ne pouvait plus attendre car l’ignorance et l’insouciance des consommateurs avaient déjà engendrée des conséquences considérables qu’il ne fallait surtout pas prendre à la légère car les plastiques utilisés et rejetés dans la nature sont devenus incontrôlable. Et puisque le contrôle ou plus précisément la maitrise des circuits de fabrication est nécessaire pour mieux combattre le phénomène il valait mieux agir le plus tôt possible. L’arrêter conjoint du 24 Octobre 2012 définie clairement les termes dégradable, plastique, non-biodégradable, emballage, métal, verre, et granulés pour préciser par la suite dans une suite d’articles et notamment l’article 3 alinéa 1 ceci que: « tout fabricants, importateur ou distributeur des emballages non-biodégradables autorisés est responsable de la gestion de ses déchets. » L’alinéa 2 précise qu’il (c’est-à-dire l’importateur, le fabricant ou le distributeur) prévoit des mesures visant à limiter la production, et à promouvoir le recyclage, la réutilisation et d’autres formes de valorisation des déchets issus de ces emballages.

Dans un article précédent nous avons déjà précisé que la capacité de recyclage du Cameroun était nulle. Cette ferme mesure visant à contraindre les acteurs de la filière plasturgie à limiter les productions et promouvoir le recyclage et plus loin comme le précise la deuxième partie de l’alinéa 2 de l’article 5, assurer les opérations de tri, de collectes, de transport, d’élimination finale ou de valorisation des déchets d’emballages non biodégradable, était vraiment nécessaire dans un environnement où le paysage urbain et même rurale est infesté de plastique à cause des attitudes irresponsables et inciviques.

Pour arriver à mettre un terme à ce problème environnemental, il faudrait déjà que ceux qui ont des autorisations légales maitrisent ce qu’ils proposent aux consommateurs. Maitriser c’est être en mesure de dire que dans cette zone il y a tel nombre d’emballages plastiques écoulés et à récupérer en vue de détruire ou revaloriser. Si déjà aux niveaux des entreprises on en n’est pas capable, qu’en sera-t-il au niveau des consommateurs ? Chacun fait ce qu’il veut et accuse l’Etat. Et il s’agit effectivement du vrai coupable puisqu’il s’agit de tout le monde. S’il faut accuser le gouvernement il faudrait donc déjà être en mesure de faire preuve de civisme en évitant de jeter des déchets plastiques n’importe où.

Document

dépôt anarchique d'ordures. Illustrative image: afrik21.africa

L’Afrique n’est pas une poubelle

Aujourd’hui on se plaint du fait que certaines boissons étrangères ont envahies les marchés de mêmes que les contenants dans lesquels sont conditionner ces produits alors que le fait que ces déchets se retrouvent dans la nature c’est parce que nous avons accepté qu’il en soi ainsi. Pourquoi toutes ces entreprises ne collectent-elles pas leurs déchets? Pour répondre à cette interrogation il faudrait peut-être d’abord répondre à la question de savoir pourquoi les camerounais crée des dépotoirs d’ordures n’importe où? C’est parce que nous avons adoptés des attitudes inciviques que des emballages plastiques et des contenants de boissons alcoolisés se retrouvent n’importe où. Les attitudes sont déplorables au point de friser la stupidité. Sous d’autres cieux ceux qui déversent des ordures dans des points non règlementaires encourent des amendes et des poursuites judiciaires ; mais au Cameroun chacun fait ce qu’il veut et se sent uniquement concerné par ce problème quand il s’agit de son terrain. En d’autres termes, Vous pouvez faire ce que vous voulez ailleurs mais pas sur mon terrain. C’est certainement parmi tant d’autres raisons à cause de ce genre de mentalités réductionniste qu’on a du mal à régler ce problème de déchet plastique de manière efficace.  

Dans une société à peu près normale on ne se préoccupe pas uniquement de savoir qui s’occupe de collecter les ordures, mais aussi la destination des ordures et de la revalorisation de certains déchets. On dira peut-être tant qu’il n’y a pas de problème il n’y a pas de quoi se préoccuper mais même dans ces cas précis qu’est-ce qui sera mis en œuvre pour que les camerounais ne vivent plus des crises de gestion de déchets plastiques ou des déchets ménagers ? Comment on n’y arrivera quand des individus ont pris pour habitude de jeter ce qu’ils veulent n’importe où? Peut-être que les premières ordures dont il faudrait prendre soins sont les mauvaises mentalités c’est-à-dire, des attitudes qui persistent malgré les interdictions au point de nécessité des brigades opérationnelles qui n’arriveront certainement pas à mettre fin au problème parce que des individus ont fait le choix scabreux de poursuivre malgré tout la fabrication des emballages interdites qu’ils entendent bien écoulés également dans des pays où ils sont interdits. La plupart des tonnes d’emballages de plastiques saisies au Cameroun proviennent d’un pays voisin point d’encrage d’un vaste réseau de fabrication et de commerce illicite des emballages non biodégradable.

Lire aussi : Emballages plastiques : entre nécessité d'usage et utilisations excéssive des produits non-biodégradable au Cameroun

Malgré les efforts déployés en vue d’éradiquer totalement les emballages non biodégradable du paysage camerounais des cargaisons continuent de transiter pour alimenter un réseau auquel appartient certainement un bon nombre de camerounais ayant fait le choix de préserver cette activité rentable et à la fois dévastatrice. Tandis que les douaniers qui représentent le gouvernement accusent la contrebande, Les commerçants et certains camérounais accusent les douaniers, et les consommateurs accusent le gouvernement. Chacun se renvoie la balle d’un problème qui ne cesse de perdurer et dont les responsabilités sont communes.

Préserver la nature c’est lutter contre les déchets plastiques non-biodégradable et maitriser la traçabilité des produits tout en mettant en œuvre des organismes de collectes d’ordures dans tous les coins et recoins du Territoire. Et puisque certains camerounais ont une mentalité inquiétante il serait peut-être temps d’envisager la mise en œuvre des mesures de censures à l’encontre de ceux qui à l’intérieur des taxis ou sur des motos taxis jettent des déchets plastiques dans les rues et sur les trottoirs après consommation. Ce n’est pas parce que la plupart des rues en Afrique sont dégradées et enclavées qu’il faille se comporter comme si  l’Afrique est une poubelle.

Les vieilles habitudes persistent d’une part parce que les autorités publiques n’en ont pas encore fait assez et d’autres part parce que les populations et les consommateurs en particulier n’ont pas encore mesuré l’ampleur des conséquences de leur méfaits dans leur environnement de vie. Les opérations musclées devraient se poursuivre pas uniquement pour saisir mais également pour sensibiliser davantage tout en prévoyant des mesures de censure à l’échelle des quartiers. La note circulaire 2014 adressée principalement aux gouverneurs, préfets, sous-préfets, délégués régionaux et départementaux pour mieux se déployer sur le terrain est une invitation faite également au niveau de chaque commune d’arrondissements et chaque quartier et sous-quartiers dont les habitants sont habitués à la promiscuité et aux moustiques à prendre leur part de responsabilité dans cette lutte car il en va de notre bien-être à tous.

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Recommandation:

Où en est-on avec l’interdiction des emballages non-biodégradable au Cameroun ?

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