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Emballages plastique : Entre nécessité d’usage et utilisations excessive des produits non-biodégradable au Cameroun

malumiereetmonsalut Par Le 30/06/2024 à 00:00 0

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Dossier

Collecte de déchets plastique. Image source: fairplanet.org

la révolution industrielle qui s’est opérer à partir du XIXème siècle et notamment l’utilisation des combustibles fossiles, en plus d’avoir permise et de permettre jusqu’à l’heure la croissance des économies à travers le développement dans plusieurs secteurs d’activités rentable grâce notamment aux produits dérivés du pétrole en Afrique notamment, a également engendrée un désastre écologique aux ampleurs encore plus considérables à l’échelle mondial.

Les plastiques ont envahis le monde. « La biodiversité marine est la première victime de la pollution plastique des océans. » Tous les écosystèmes sont impactés. En Afrique et au Cameroun en particulier, ils sont devenus envahissant au point d’avoir colonisé le sol dans une indifférence qui indique une insouciance relevant parfois d’une ignorance qui fait penser à un problème sans gravité qui a malheureusement des impacts très désastreux sur le plan environnemental.

Les emballages plastiques dans le quotidien des camerounais

Comme partout dans le monde, les emballages plastiques sont indispensables dans le quotidien des camerounais. Tout est emballé pour permettre un service agréable qui malheureusement est la cause d’un désastre environnemental qui résulte d’un défaut de prise de conscience qui favorise des attitudes irresponsables qui se traduisent par une présence éparpillées des déchets plastiques sur l’espace. En effet, les plastiques issus des marchés terminent leur route dans les rues, les ruelles, les caniveaux, les marécages, les sols, et enfin dans les lieux de dépôts règlementaire d’ordures dont l’insuffisance entraine la création de moyen alternatif à même le sol, d’où les déchets plastiques transitent pour achever leur course dans des sols où ils demeureront pendant des centaines de millions d’années.    

Le paysage naturel camerounais est infesté de déchets plastiques. En milieu Soudano-Sahélien par exemple, on les retrouve dans le sol aussi bien en saison sèche qu’en saison pluvieuse. Les animaux domestiques les consomment comme des herbes. En essayant de les enlever, vous remarquerez que chacune des couches de terre superficielles est colonisée par ces déchets plastiques qui s’y sont déposées successivement au cours du temps au point où le phénomène est devenu normal.  

En milieu humide la tendance est la même. Celles qui ne sont plus des emballages plastiques mais des déchets plastiques sous l’effet du vent, des précipitations, de la chaleur terminent leur course sur des arbres, dans les sols, les caniveaux, les drains, les rues, les ruelles, les rivières et même les lacs accentuant ainsi les processus d’érosion et inondations causées en partie par ces attitudes inciviques et insalubres.

La satisfaction d’un besoin ou service est un détail auquel les consommateurs accordent une importance considérable par rapport à la destination finale d’un contenant utile devenu un déchet dont on peut se débarrasser comme on veut, où on veut et quand on veut et sans courir le risque d’être poursuivi ni même blâmer.

A l’étape de l’emballage, la nécessité est grande ; à celle du déchet, l’inquiétude est extrême. Dans les pays en voie de développement comme le Cameroun, pour répondre aux problèmes des populations en leur proposant des articles plus accessibles financièrement, plusieurs sociétés optent pour des produits à moindre coûts dans les emballages plastiques.

Celui qui ne peut par exemple pas se procurer un article qui coute entre 300 et 400 F CFA et plus, peut se le procurer en sachet de 50 F CFA. La fabrication des prix s’est ajustée au niveau du porte-monnaie du bas peuple. La qualité importe peu ; du moment que c’est accessible on achète, on consomme et on se débarrasse de l’emballage qui devient un autre problème de société encore plus dangereux que le premier.

Plastic et dégradation de l’environnement et de la santé

Les emballages plastiques à moindre coût ont envahis les marchés. Leur caractère envahissant se traduit par une utilisation dont les conséquences sont palpables sur l’environnement et la santé de l’Homme. Certains mets sont cuit dans des plastiques, consommés dans ces même plastiques, et rejeter dans la nature à l’emporte-pièce. En effet, il est plus facile de vendre un produit à moindre coût à des consommateurs qui se préoccupent peu d’un conditionnement qui va à l’encontre des méthodes traditionnelles de cuisson avec des produits de la nature comme des feuilles de bananiers par exemple qui n’ont aucun impact négatif sur le sol même s’ils sont déversé sur la nature de manière arbitraire. Les déchets plastiques issus des emballages du même nom contribuent au changement des habitudes traditionnelles au point d’avoir créé une dépendance avec laquelle il est difficile de rompre à cause d’une accoutumance à un produit à moindre coût dont l’utilité instantanée entraine toujours une dégradation qui s’échelonne sur plusieurs siècles.    

Produit dérivé du pétrole, les plastiques sont des outils incontournables tout comme l’énergie fossile dont-ils sont issus. Tellement utile et indispensable que plusieurs personnes en profitent pour faire de la contrebande. En effet, si la gestion des déchets ménagers est elle-même déjà problématique, celle des plastiques issus de la contrebande rend cette équation encore plus difficile car il ne s’agit plus uniquement des dépotoirs spontanés et l’insuffisance des dépotoirs réglementaires, mais des dégâts environnementaux et sanitaires encore plus considérables.

Les spécialistes recensent deux principaux types d’emballages plastiques à savoir : les bio dégradables et les non biodégradables. Les premiers sont plus respectueux de l’environnement et permettent une réutilisation non seulement par le consommateur mais aussi le recycleurs en vue de produire le même produit qui a été utilisé pour ne pas permettre qu’il perdure dans l’environnement inutilement. L’usage n’est pas unique et s’inscrit dans une chaine qui permet une gestion plus rationnelle des déchets plastique très développés chez des pays qui ont des politiques très rigoureuses en ce qui concerne la gestion des déchets ménagers. Le consommateur est associé à la gestion d’un problème et la prospérité d’une industrie dont les employés n’ont pas nécessairement besoin de faire un travail de tri le consommateur ayant déjà pris le soin de le faire.

La deuxième catégorie des plastiques est celle qui cause le plus de problèmes particulièrement en Afrique. C’est celle des non-biodégradable c’est-à-dire, ceux n’étant pas produit dans le but d’être utilisé pendant longtemps mais d’être utilisé exactement comme un produit jetable qui va perdurer dans l’environnement de vie de l’Homme occasionnant de ce fait des inondations, le développement des odeurs nauséabondes et des maladies tel que le paludisme et le choléra.

La complexité de la gestion est telle que les riverains se débarrassent de ce qu’ils ne veulent plus dans les rivières. En Septembre 2021, la délégation régionale de l’environnement du Nord-Cameroun a eu à détruire 42,5 tonnes d’emballages plastiques non biodégradables à Garoua (Chef-lieu de la Région du Nord-Cameroun [mediaterre.org]). Mais malheureusement le phénomène ne cesse de perdurer et d’inonder les marchés pour terminer sa course dans des lieux contre-indiqués. De plus et du fait de l’insuffisance des contenants destinés à recevoir les ordures ménagères, les odeurs nauséabondes obligent parfois les riverains à procéder parfois à des incinérations qui ne respectent aucunes normes écologiques.

Les responsabilités des consommateurs

Le problème de la gestion des emballages plastiques en particuliers et des déchets plastiques en général est venu se greffé à la difficile gestion des ordures ménagères au Cameroun.

Les emballages interdites inondent les marchés dans l’indifférence totale. Des bouteilles d’eau et de jus en plastiques plus accessible financièrement ou non sont rejetées n’importe où après utilisation en attendant que l’Etat prenne ses responsabilités sur un domaine national qui appartient au peuple.

Avec les bouteilles cassables il n’y a pas le même problème. Tout est vraiment bien encadrer parce qu’elles sont non seulement réutilisables mais payantes. Mais avec les emballages plastiques et les bouteilles la situation est hors contrôle. Une solution serait de mettre en place des mesures strictes d’interdiction de jeter des déchets plastiques à l’air libre et de les déposer individuellement ou en communauté dans des points précis aménagés à cet effet et dont le contenu est destiné au recyclage contre une bonne somme d’argent ou non. Mais quel est la capacité de recyclage du Cameroun ?

Selon le rapport national sur la situation des plastiques au Cameroun datant de 2023 et réalisée par l'ONG camerounaise Association des Femmes pour une Planète Bio, le taux de revalorisation (recyclage) du Cameroun est de l’ordre de 1% soit 99% de déchets qui restent dans l’environnement sur les millions de tonnes de plastiques produit chaque année.

La réutilisation des bouteilles pour y revendre d’autres produits à l’intérieur est louable mais selon les experts, il n’est pas conseiller d’utiliser ces bouteilles pendant longtemps et il serait mieux d’utiliser des gourdes car avec le temps les bactéries s’accumulent sur la matière qui a servi à la fabrication de ces bouteilles. Elles doivent donc être recyclées. Mais comme la capacité de recyclage du Cameroun est moindre, on ne peut qu’assister à des dépôts spontanés qui favorisent des collectes spontanées non pas pour être recyclé mais pour retourner dans les marchés tout comme les emballages plastiques issues de la contrebande qui inondent les marchés.

L’Etat dit-on c’est tout le monde. Un ensemble d’individus responsables ayant des responsabilités mutuelles et distinctes dans la gestion des choses publics. Tout comme le gouvernement et les parlementaires ont leurs responsabilités à remplir, le peuple a également les siennes. Chaque mesures fermes prise par le gouvernement est toujours la conséquence d’un constat qui nécessite des mesures appropriées devant être accompagné par une collaboration active des populations ou plus précisément des consommateurs qui n’exercent aucune pression en termes de revendication de qualité de l’emballage sans doute parce que les gouvernements eux-mêmes n’exercent aucune pression dans ce sens. Conséquence, les emballages plastiques non biodégradables continuent d’affleurer dans les marchés.  

Les camerounais n’ont pas une culture du plastique à usage unique biodégradable. Tant que l’interdiction ne sera pas suivie par une approbation des consommateurs, ou un engagement en vue de mettre un terme à cette situation, l’ampleur de l’inquiétude continuera de croitre avec le temps. Tout le monde continuera à se comporter comme si de rien n’était tandis que les impacts négatifs de ces produits dérivés du pétrole et produits pour certains dans des conditions illicites continueront d’impactés gravement sur la santé des êtres vivant à court et surtout à long terme.

Dans un pays en majorité dominé par les activités du secteur informel au sein duquel se camouffle des activités illicites de la contrebande et de la contrefaçon, rien ne peut être éradiqué totalement sans une implication active des consommateurs. Certains en ont fait leur activité pour se faire de l’argent et permettre à leurs clients de proposer « un service de qualité. » Mais à quel prix ?

Si jeter des ordures devant une propriété privée peut être considérer comme un acte de provocation dans des sociétés de plus en plus individualistes, qu’en n’est-il de ces emballages qui sont déversées n’importe où après usage ? Tant qu’on est en bonne santé on peut se permettre de faire ce qu’on veut ! Tant qu’on a des moyens pour se procurer certains produits on peut se permettre de jeter les emballages n’importe où. Mais quand les emballages se retrouveront dans les coins et les recoins de nos villes et causeront des maladies hydriques nous accuserons des responsables qui ont certes leurs part de responsabilités sans toutefois nous demander ce que nous pouvons faire à notre niveau ? Les consommateurs paient également le prix de leurs propres turpitudes. 

 La recrudescence des emballages plastiques dans les rues de même que les déchets est la conséquence d’une approbation qui encourage un manque d’attitudes responsables. Si ce n’est pas le consommateur qui va totalement éradiquer les déchets plastiques de nos villes il peut quand même y contribuer en s’imposant lui-même des mesures de censures car il a également sa part de responsabilité dans cette situation d’insalubrité qui persiste malgré les nombreuses mesures misent en place en vue d’amoindrir l’ampleur de ce phénomène en société.

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Recommandation:

Rapport national sur la situation des plastiques au Cameroun – 2023

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