L’article 22 fixant disposition relative aux recettes issues de l’apposition du visa sur le contrat des travailleurs de nationalité étrangères au Cameroun précise dans son alinéa 3, un prélèvement fixé à l’équivalent de deux mois de salaire et traitements brut pour les travailleurs non africains et l’équivalent d’un mois de salaire et traitements brut pour les travailleurs africains et abattement (déduction faite sur une somme à payer) de 50%.
Le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle Issa Tchiroma Bakary, déclarait au cours de sa visite de travail dans la région de l’Est-Cameroun en Août 2023, « qu’une bonne appropriation du dispositif juridique en vigueur en matière d’emploi du personnel de nationalité étrangère et son application effective permettra au Cameroun de faire bouger les lignes et les objectif que le gouvernement s’est fixé dans le cadre de l’emploi des jeunes et du développement des compétences nationales ». Mais sur les 14 milliard espérer de cette collecte, nous n’en sommes qu’a 20% (source : Business in Cameroon). Il y a donc encore des efforts à fournir dans ce sens, surtout du coter des investisseurs étranger afin que le Cameroun renforce d’avantage son système éducatif indispensable dans la poursuite de sa marche vers une professionnalisation plus effective par la multiplication des centre de formations professionnelles à moindres coût et accessible à une grande partie de la population camerounaise.
Le sens des responsabilités de la jeunesse camerounaise
La population camerounaise en général et jeune en particulier est consciente de l’importance du savoir-faire dans la réalisation de leur vie. La preuve, le nombre croissant d’enfants et de jeunes qui se trouvent dans des mines à la recherche des matériaux précieux comme l’or par exemple. Le fait de trouver un jeune ou un enfant en âge de scolarisation dans une mine plutôt qu’à l’école est la preuve concrète qu’il est conscient que ce n’est pas en se rendant à l’école qu’il aura à manger. La conscience du potentiel minier d’une localité influe sur le comportement et les habitudes des résidents.
Comment arriver à persuader les jeunes et les enfants en particulier à prendre ou rejoindre le chemin de l’école quand ils sont conscients que ce n’est qu’en travaillant et en gagnant de l’argent qu’ils auront de quoi subvenir à leurs besoins, ou aider leur parents dans la résolution de leur problème quotidien ? Qu’attendent vraiment les populations de leurs dirigeants ?
Nous-nous souvenons d’une école construite dans une toute petite localité du Nord-Cameroun et sans aucuns apprenants à ses débuts parce que ces derniers préféraient plutôt aller s’adonner à l’agriculture (élevage et culture des plantes). En fait, le géniteur qui est lui-même un agriculteur, éduque son enfant et le forme à devenir agriculteur tout comme lui. La génitrice qui est une très bonne ménagère, enseigne à sa fille comment devenir une bonne femme et comment faire la cuisine. Quand il y a déjà tout ce savoir, ce savoir-vivre et ce savoir-faire, pourquoi aller encore à l’école ?
La conscience africaine du développement est ancrée dans ses traditions que la mondialisation et ses multiples réalisations ne cessent d’influencé tant positivement que négativement. Les populations sont conscientes de l’importance d’un savoir-faire pratique et n’attendent que des soutiens soi des pouvoirs publiques ou d’autres partenaires qui vont dans le sens d’optimiser la rentabilité de leur activité, ou de leur savoir-faire, et non pas les obligé à faire ce qu’ils ne veulent pas ou ce qui obéi uniquement à une activité théorique dénuée de toute pratiques.
S’il y a plusieurs décennies avant et même de nos jours après plusieurs décennies on pouvait qualifier d’absurde le fait de ne pas se rendre à l’école et d’aller plutôt faire paitre un troupeau ou travailler dans des mines entre autre, la difficulté des camerounais à subvenir à leur besoins au quotidien nous montre que ceux qui font ces choix n’ont pas tort. Ils ont plutôt besoin d’une assistance adéquate. On ne peut pas obliger des parents à inscrire leurs enfants à l’école et ne pas leur proposer une alternative aussi pratique que l’option qu’ils ont choisie. Le dynamisme des camerounais nous enseigne qu’ils ont davantage besoin d’écoles de tourisme de proximité, d’écoles de mine de proximité, d’écoles d’élevage de proximité, d’établissements professionnelles de proximité et à moindre coup parce que le terrain d’expérimentation se trouve à proximité. On ne peut pas impulser un développement uniquement sur la base de ce que nous pensons, mais surtout sur ce que ceux pour qui nous avons entrepris ce projet pensent de ce projet.
Le partenaire et les partenaires
Le premier partenaire des camerounais ce ne sont pas les étrangers mais les camerounais eux-mêmes. Nous savons ce dont nous avons besoin et c’est sur la base de cela que nous invitons les autres à travailler avec nous parce que notre potentiel économique a besoin d’une expertise technique et des financements conséquent pour mieux être valoriser ou se transformé en richesses. Un étranger ne peut pas se permettre de faire ce qu’il veut si les camerounais eux-mêmes ne l’encouragent à agir comme il veut. Comment un étranger ne va-t-il pas faire travailler des camerounais dans des conditions déplorables quand ils acceptent eux-mêmes d’être martyrisé de la sorte, ou quand leur gouvernants font la sourde oreille à leur réclamations ? Si des accidents il y en aura toujours, on peut tout au moins les prévenir et les éviter en prenant des mesures adéquates.
Les normes environnementales doivent être respectées. Les partenariats que nous nouons avec l’extérieur doivent tenir compte des intérêts particuliers des populations camerounaises sur les plans économique, social et environnemental. Une exploitation nous permettra surement d’avoir beaucoup d’argent mais, quelles sont les garanties que notre écosystème ne sera pas pollué suite à une exploitation arbitraire et excessive, motivé uniquement par le gain des milliards de F CFA. Comment faire pour ne plus avoir des incidents malheureux comme celui qui s’est produit dans le troisième arrondissement du chef-lieu de la région de l’Ouest-Cameroun Bafoussam qui est Bamoungoum et plus précisément la localité de Chipou où des populations ont eu et ont de la peine à s’alimenter convenablement à cause des conséquence désastreuses de l’exploitation d’une carrière dans leur environnement par une entreprise étrangère? Comment des exploitants vont-ils respectés les périmètres de sécurités si le partenaire ne s’en préoccupe que quand les conséquences tragiques se présentent ? Et c’est la même situation dans la plupart des pays africains et en particulier dans le secteur minier. Tout nous porte à croire que c’est en Afrique qu’on peut se permettre de faire n’importe quoi. En 2020, une étude de la commission européenne a révélé que les compagnies minière et extractive en Afrique son responsable de 65% des fraudes fiscales. Comment pourraient-elles s’adonner à de telles pratiques si le laxisme des gouvernements n’était pas un facteur galvaniseur de pratiques obscures et scabreuses ? Les pays africains et le Cameroun en particulier profiteront mieux de leur potentiel minier s’ils restructurent le secteur en prenant en compte les besoins réels des populations, le contrôle de l’activité des exploitants, le respect des normes environnementales et la promotion d’une éthique gouvernementale en termes de gestion nécessaire pour donner une bonne image du pays sur la scène internationale.
Partenariats, renforcement de capacités et segmentation du secteur d’opération
Les étrangers ne peuvent pas venir au Cameroun et traiter les camerounais comme ils veulent tout simplement parce que leur pays contribue au processus de développement du Cameroun. Terre d’accueil et d’hospitalité ne signifie pas territoire d’acceptation des absurdités. Les étrangers ne doivent pas être satisfaits au détriment des locaux. S’il y a des étrangers dans un Territoire c’est parce que ce pays à des potentialités dont une exploitation raisonnée pourrait contribuer au développement des deux partenaires. Mais quand des partenariats semblent s’assimiler à une forme d’expropriation au profit d’un partenaire étranger, il y a lieu de s’inquiéter.
Une entreprise étrangère ne doit pas décourager les efforts des petits commerçants locaux. Ce qu'on attend d'un partenariat c'est qu'il soit profitable aussi bien pour le bas-peuple que pour les étrangers sans toutefois constitué une entrave pour le développement de l'activité des locaux. On ne peut par exemple pas être vendeur et revendeur à la fois dans un périmètre précis. Le périmètre d’opération devrait être segmenté de telle sorte qu’il y ait un espace pour les vendeurs et un autre pour les revendeurs. Laissé les deux sur un même périmètre c’est favoriser d’une part des concurrences déloyales et d’autres part l’insécurité, l’insalubrité et les pratiques frauduleuses.
Les pouvoirs publics et les municipalités doivent donner la priorité aux intérêts des Camerounais en mettant en place des mesures qui satisfont à la fois les locaux et les étrangers. Si les étrangers sont fabricants et vendeurs, ils ne doivent pas être aussi revendeurs. Ce sont les locaux qui doivent plutôt jouir du privilège d'être à la fois producteurs, vendeurs et revendeurs même si le processus d'industrialisation du Cameroun est à la traîne.
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