Qualifiés de dangereux et considérés comme une des grandes causes de mortalités dans le monde et en Afrique subsaharienne en particulier où leur impacts négatif dans la croissance des économies locales est non négligeable, les médicaments d’origines douteuses sont des solutions de santé proposées par des mains expertes ou non, et adoptés par un consommateurs attirés par tout ce qui s’ajuste au niveau de son porte-monnaie.
Cette situation satisfaisante pour certains est quand même à déplorer car, le prétexte du coût est inapproprié quand il s’agit de privilégié un traitement de qualité qui ne se limite pas qu’à procurer satisfaction aux malades et aux vendeurs mais à tout une chaine à savoir : le malade, le personnel soignant, les pharmacies, les vendeurs, les revendeurs, les acheteurs et les pouvoirs publics.
Le consommateur s’accroche à ce qui le soulage immédiatement tout en étant conscient de la potentielle dangerosité des médicaments d’origines douteuses. La responsabilité dont il est appelé à faire preuve pour contribuer à enrayer ce phénomène se résume à mettre tout sur le dos des autorités publiques qui selon lui ne feraient pas bien leur travail car si c’était le cas, les points de vente de médicaments non agrées ne proliféreraient pas dans les rues. Mais si l’éradication de tous les points de vente de médicaments illicites dépend uniquement d’une volonté politique, une telle initiative doit prendre en compte le contexte de précarité dans lequel vivent les camerounais pour ne pas enliser davantage un malaise social qui justifie la prolifération de ces points de vente.
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les faux médicaments le 12 Octobre 2023, le ministre de la santé publique du Cameroun fit une descente préventive sur le terrain non pas pour s’enquérir d’une situation qu’il connaissait déjà, mais rappeler plutôt à ses compatriotes qui ont fait le choix de subvenir à leur besoins en vendant des médicaments dans la clandestinité qu’ils sont dans l’illégalité et qu’il serait préférable pour eux de trouver un autre moyen de gagner leur vie.
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Cette réaction préventive qui respecte le choix de tout un chacun tout en demandant un sens de responsabilité plus accru de la part de ces vendeurs et revendeurs se justifie par le fait que les médicaments d’origines douteuses ou ceux vendus dans des points de ventes non agrées sont dangereux pour la santé des Hommes et l’économie d’un pays. Et ce ne sont pas que des mots. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En Afrique, ces médicaments causent la mort de plus de cent mil personnes par an.
Celui qui consomme des médicaments issus d’un circuit illégal de fabrication et de commercialisation court le risque de développer des cancers ou des intoxications parmi tant d’autres problèmes de santé.
Sur le plan économique, selon le ministre de la santé public, le Cameroun perdrait près de 33 milliards de francs CFA par an à cause de l’impact négatifs de ces réseaux illicite de la commercialisation des médicaments.
Mais malgré ces mesures préventives en préludes des interventions musclées au cours desquels plusieurs tonnes de médicaments douteux sont parfois détruits, les points de ventes non agrées continuent d’affleurer dans les rues au grand mépris des uns et au grand bonheur des autres.
La situation est tellement complexe qu’une intervention musclée sans prévention serait inhumaine. Elle l’est tellement qu’un déguerpissement à la va-vite sans proposition d’alternatives pour ces petits commerçants serait pour l’Etat un moyen de manquer à une de ses obligations à savoir contribuer au bien-être des camerounais en leur proposant des moyens concrets de subvenir à leur besoins ou de gagner leur vie honnêtement. La sous-traitance dans la vente des produits pharmaceutique pourrait répondre à cette préoccupation car la vente illicite des médicaments dans des points de ventes non agréés répond à la demande d’un consommateur qui s’est ajusté au laxisme des pouvoirs publics et fait de la lutte contre les faux médicaments et les points de ventes non agrées une affaire des autorités compétentes et non pas une affaire des consommateurs.
Cette tendance pourrait s’inverser si le gouvernement associait ces vendeurs dans la lutte contre les médicaments d’origines douteuses et les points de vente frauduleux en régularisant non pas la vente des médicaments contrefaits mais plutôt ceux qui ne souffrent d’aucune contestation du point de vue de la qualité.
Tout ce qui est vendu dans des points de ventes non agrées n’est pas forcément mauvais. Il y en a qui sortent du circuit légal pour se retrouver dans des points de ventes non agrées suite à un changement de traitement sur avis de médecin pour un autre plus efficace, ou parce qu’un particulier à fait le choix de vendre des médicaments de qualité dans une propriété privée ou un point de vente non agréé.
L’automédication peut être permise à titre préventif tout en respectant le circuit légale de commercialisation des médicaments grâce à une politique de valorisation renforcée et de proximité des médicaments génériques non seulement pour sensibiliser davantage sur les danger de la consommation des médicaments dont la conservation et la commercialisation ne répond pas aux norme internationale, mais aider également ceux qui ont fait le choix de vendre des médicaments en dehors des pharmacies à continuer dans leur activité tout en respectant les normes requises.
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