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Coups-d ‘État militaire en Afrique : entre éveil de consciences et satisfactions des ambitions égoïstes

malumiereetmonsalut Par Le 01/11/2023 à 08:11 0

Dans Éditoriaux

Éditorial

 Le processus de décolonisation des Territoires africains porte de plus en plus de fruits. Si dans le passé la liberté était contrainte ou assujettie par des forces externes qui la manipulait à sa guise en définissant les conditions de son exercice, la multiplication des coups d’Etat dans certains Territoires africains est la preuve concrète de la conscience d’un pouvoir qui appartient vraiment au peuple, et qu’il peut se permettre de donner à qui il veut non pas seulement dans des conditions démocratique, mais aussi dans des circonstances particulières pouvant justifiées l’usage de la force pour rompre avec une philosophie qui n’a aucune incidence positive sur le quotidien des populations.  

Mais s’il faut se réjouir, il ne faut surtout pas se réjouir très vite ! En effet, qu’est-ce que l’Homme ne ferait pas pour atteindre ses objectifs ? Si les grandes prouesses réalisées dans tous les domaines nous démontrent qu’il est capable de tous, les conflits armées, les guerres, tout comme les ritournelles  formes d’hypocrisies dans les relations interhumaines ne disent pas le contraire. L’Homme est capable de tout et c’est justement la raison pour laquelle son savoir théorique et pratique l’incite toujours à entreprendre des œuvres plus grandes, utiles ou non pour le milieu dans lequel il vit.

Si rien ne justifie le recours aux armes, et si certaines circonstances peuvent justifiées une option militaire qui découle des véritables aspirations du peuple ou d’une partie du peuple en majorité militaire peut-être parce que l’autre partie vie continuellement dans la peur d’être réprimer, la réalité que nous vivons au quotidien nous enseigne également qu’un désir disproportionné, ou motivé par des ambitions égoïstes, peut très vite se transformé en une insatiable avidité destructive au-dessus de la compréhension du commun des mortels.

Quand ce sont les intérêts du peuple ou de la nation tout entière qui sont mis en avant, il y a de quoi être fier. Mais si par contre, ce sont des velléités opportunistes qui se faufilent dans la masse, afin de profiter des véritables aspirations du peuple ou d’une partie du peuple pour atteindre des objectifs scabreux, il y a lieu de s’inquiéter.  

Lire également : La souveraineté des Etats sous l'emprise et l'influence des grandes puissances économiques, militaires et technologique.   

Les Hommes encouragent des conflits armés sournoisement parce qu’ils y trouvent leur comptes. Les guerres sont alimentées par l’industrie de l’armement. Le droit qu’ont certains Etats d’ordonner à d’autres de ne pas utiliser des armes qui leur ont été donné ou vendu sur des espaces précis n’y changera rien. La bonne volonté de l’Homme se trouvera toujours obliger de riposter face à sa propre obsession expansionniste.

Derrière de bonnes intentions il peut y avoir des ambitions démesurées susceptibles de plonger le Territoire dans le chaos. Si un coup-d ‘Etat militaire est consommé et maitrisé, c’est-à-dire, s’il est officialisé, assumé et accompagné par des mesures visant à ne pas faire sombrer le pays dans la détresse, il y a de quoi espérer un avenir radieux malgré les pressions. Mais s’il est motivé par des élans égoïstes, il ne pourra que créer une atmosphère favorable à une succession d’insécurité similaire, préjudiciable pour le développement du pays.  

Le processus de décolonisation de l’Afrique qui se traduit par la déstructuration progressive des barrières néocolonialistes a fait du continent Africain un mauvais élève en matière de respect des normes internationale. Sur les plus de 486 tentatives de coups d’Etat dans le monde entre 1950 et 2020, 214 dont 106 réussi et 108 ratés ont eu lieu sur le continent Africain (source : voanews.com). Et la liste n’est pas exhaustive ; les coups d’Etat en Afrique ont l’allure d’une file indienne. Entre 2021 et 2023 il y a eu simultanément sept coups d’Etats militaire. Vivement le moment où ils ne seront plus la solution privilégiée pour apporter les véritables solutions aux véritables préoccupations des populations. Ces chiffres démontrent à suffisance que les démocraties africaine et notamment subsaharienne sont encore très fragiles. Les institutions sont faibles avec des dirigeants qui se sont laissé endormir dans un fondamentalisme exaspérant, caractérisé par le musèlement d’un peuple dont le salut dépendrait uniquement des initiatives militaires qui ne seront salutaire que quand elles se seront montrer en mesure de mettre en place des conditions favorables à un véritable développement et un véritable processus démocratique décentralisé. 

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