Analyse/Qu'il s'agisse d'établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ou encore de résidences pour personnes âgées autonomes, ce sont toutes des mesures sociales mises en œuvre sur la base d'un constat : le vieillissement de la population mondiale qui ne date pas d'aujourd'hui, a imposé au fil des années la gestation et le développement croissant d'un ensemble d'espaces de restauration destinés à assurer une existence paisible d’une part aux personnes âgées qui le souhaitent et qui en ont les moyens, et ceux qui sont réellement dans le besoin au point d'avoir besoin d'autres part, d’une aide de l'État ou de toute initiative privée à but lucratif ou non . En effet, selon un article publié par l’Organisation mondiale de la santé en octobre 2024 sur le vieillissement et la santé, « tous les pays du monde connaissent une croissance tant du nombre que de la proportion de personnes âgées. D’ici 2030, une personne sur six dans le monde aura 60 ans ou plus et dans le même temps, la population âgée de 60 ans et plus passera d’un (1) milliard en 2020, à 1,4 milliard.»
Vivre en maison de retraite : un projet de vie
Même s’il s’agit d’une tendance plus développée chez les Occidentaux ou tout simplement en dehors du continent africain, il faut dire que vivre dans ces espaces très bien aménagés pour certains, est un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre. Même sur des espaces de références situés aux États-Unis ou en Europe, tout le monde n’a pas les moyens de séjourner dans une maison de repos ou de retraite. En Europe et en 2020 selon Emeis, anciennement appelé Opéra et spécialisé dans le domaine des maisons de retraite et l'accompagnement des personnes âgées ou vulnérables, les prix d’un séjour d’une journée variaient entre 55 euros en Espagne, et 305 euros au Luxembourg ; Soit entre 35 000 F CFA et 210 000 F CFA/jour. C’est dire que les soins sont coûteux quel que soit le contexte, et encore plus en Afrique où seule une minorité de privilégiés peut se permettre de telles dépenses.
Considérées par une bonne majorité des populations africaines comme une habitude européenne et américaine qui brise les liens familiaux, les maisons de retraite ou de repos, sont en réalité des lieux apaisant. Le point de vue selon lequel il s'agit d'une opportunité pour certains enfants de se débarrasser d'un parent devenu encombrant est une affirmation simpliste limitée par des considérations africaines qui ne tiennent pas compte de plusieurs réalités. En effet, on ne se demande pas toujours si tout le monde peut se permettre 2.200 euros par mois, ou 1.436. 000 francs CFA/ mois. L’aménagement d'un ensemble d'infrastructures afin de répondre à des besoins spécifiques que certaines personnes peuvent se permettre après des années de travail, n'a pas pour but de rompre des liens familiaux, mais prendre en charge un ensemble de personnes qui nécessitent une attention particulière, dans des établissements où les visites sont permises. Vivre dans une maison de retraite doit plutôt être perçu comme un projet de vie. Les mots utilisés pour préciser concrètement de quoi il s'agit sont eux-mêmes très significatifs : maison de retraite, maisons de repos, maison de retraite de service hospitalier, maison de retraite ou résidences pour personnes âgées autonomes. Une offre de services variée qui répondent à un ensemble de besoins spécifiques. Et si ces services existent, c'est parce qu'il y a une demande notamment de ceux qui ne travaillent plus, et qui se sont donnés au cours de leur vie active, les moyens de s'y installer pour une durée limitée ou non. Ce sont des établissements réservés à ceux qui ont volontairement ou non fait le choix de s'installer dans des lieux qui nécessitent toujours une ou plusieurs expertises qui ont un coût car, il s'agit en fin de compte de contribuer au bien-être de celui qui choisit de s'y installer, et qui en a surtout les moyens. Ce ne sont pas des endroits où on abandonne un parent. Pour pouvoir y être, il faut déjà s’en donné les moyens.
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Que ce soit en Afrique ou ailleurs, une personne âgée a toujours besoin d'une attention particulière et surtout d'un cadre de vie approprié qu'elle est appelée à se construire au cours de sa vie active grâce notamment aux cotisations, à une pension retraite, ou la construction d'une maison qui est aussi une maison de retraite à la seule différence qu'elle n'est pas au service de ceux qui en ont le plus besoin comme la maison de retraite « la référence », située dans la région du Littoral au Cameroun, qui propose un service limité et gratuit à ceux qui n'ont personne pour s'occuper d'eux, et des services payant qui nécessitent un effort mensuel d'environ 80 000 francs CFA par mois, pour ceux qui ont des moyens, ou des proches qui peuvent leur payer un séjour dans cet établissement. Ce sont des initiatives à encourager car elles ne représentent rien comparées à certaines maisons de retraite en Afrique où il faut compter près de la moitié de cette somme pour une seule journée. Nous avons l'exemple d'une maison de retraite en Côte d'Ivoire, citée dans un article du monde.fr qui précise qu’un séjour d’une journée vaut 35 000 francs CFA. En fin de compte, tout est une question de moyens. Même si vous avez construit une maison, ce n’est pas cette maison qui vous nourrira, ce n’est pas elle qui prendra soin de vous, vous habillera et paiera vos factures. C'est la même chose dans une maison de retraite où Il existe un ensemble de services payants de qualité qui correspondent ou non, à un ensemble de besoins spécifiques au sein d’établissements qui ont également besoin de moyens financiers pour mieux fonctionner.
Il est très simpliste de dire que mettre une personne dans une maison de retraite c'est se débarrasser d’elle. Un enfant peut ne pas toujours avoir le temps qu’un expert en soins et accompagnement des personnes âgées est prêt à accorder à plein temps, à des patients notamment dans des maisons de retraite ou de repos qui dans une grande majorité et en fonction de leur moyens, ont pour objectif de fournir des soins de qualité ou des services payants que tout le monde ne peut pas se permettre. C'est la raison pour laquelle il existe des initiatives publiques et privées en vue de prendre en charge les personnes âgées incapables de se prendre en charge elle-même avec le poids de l’âge. Des personnes qui ont besoin d’une attention particulière, mais qui n’en ont pas les moyens.
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