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La démocratie au Cameroun et en Afrique : Une force ou une faiblesse qui dépend du nombre de voix qui s’expriment

malumiereetmonsalut Par Le 03/10/2024 à 00:00 0

Dans Translations

Éditorial

Plusieurs pays africains ne se sont pas encore totalement approprié un système qu’ils ont fait le choix d’adopter. Image : bbc.com/afrique

La souveraineté qui émane du peuple ou tout simplement le fait pour le peuple d’être détenteur d’un pouvoir qu’il a le devoir pour ne pas dire l’obligation de confier à un de ses membres pour un nombre de temps renouvelable ou non, est un moyen d’expression qui a toujours fait ses preuves mais dont l’efficacité en Afrique notamment et au Cameroun en particulier dépend du nombre considérable non pas uniquement de ceux qui participent aux scrutins, mais aussi ceux qui au fil des années font le choix de s’inscrire sur des listes électorales. Si en effet, du point de vue de ceux qui ont fait le choix de l’adopter il est le meilleur système qui soit, c’est au peuple de lui donner non pas uniquement de la crédibilité, mais surtout une plus grande efficacité car, on ne peut pas parler d’un système politique fort quand le nombre de suffrage exprimé est largement inférieur à l’effectif total de la population.

Même si à la suite des scrutins on assiste parfois et par endroits à des contestations de résultats parfois injustifiées majoritairement dans les faibles démocraties, il faut tout de même noter qu’à travers le taux d’abstention et celui de ceux qui ne s’inscrivent même pas sur les listes électorales, le peuple montre clairement qu’il n’utilise pas l’essentiel de son pouvoir. Si ce choix fait le bonheur des uns et le malheur des autres, c’est une preuve supplémentaire qu’il y a encore beaucoup de chose à faire pour avoir un système démocratique de meilleur qualité qui dépend beaucoup plus du choix du peuple de s’inscrire et voter massivement. Même s’il faut noter d’une part le fait que certains parties d’oppositions accusent celui au pouvoir de fraude parfois sans preuves tangibles même si ce sont parfois et par endroits des réalités, et d’autres part le fait pour certains partis au pouvoir d’accuser ceux de l’opposition de mauvais perdants et de plutôt se remettre au travail pour convaincre les électeurs justement parce que le faible taux de ceux qui participent aux scrutins comparé à l’effectif total de la population est une autre dure réalité qui avantage plusieurs parties au pouvoir, ce ne sont pas ces interminables jeux de ping-pong qui font un système politique fort. C’est le peuple qui fait réellement le système même si certaines personnes l’empêchent parfois de s’exprimer comme il se doit pour se donner les moyens d’améliorer la qualité de ses conditions de vie voire même parvenir à un changement très satisfaisant à court terme.

Systèmes démocratique faibles et coups d’États

Les récents coups d’États en Afrique notamment montrent que plusieurs pays africains ne se sont pas encore totalement appropriés un système qu’une bonne majorité d’entre eux ont fait le choix d’adopter. Si c’était le cas, on ne prendrait plus les armes pour conquérir le pouvoir. Et même s’il faut prendre le système démocratique comme un processus au cours duquel la transparence électorale s’améliore, de même que les mouvements de contestations bien encadrés et la liberté d’expression, le fait de se trouver dans l’obligation de mettre arbitrairement terme à un mandat à la suite d’un coup-d ’État pour mettre un terme à ce que certains considèrent comme des influences paralysantes qui ont toujours fragilisées un système démocratique fort en lui-même mais considéré comme fébrile pour certaines tranches de la population ou toute la population en fonction des contextes à cause des réalités détestables qui nécessitaient des initiatives militaire pour permettre à ces pays de repartir sur de nouvelles bases et surtout donner naissance à un régime meilleur que le précédent, même si c’est le meilleur qu’on puisse souhaiter à ces États qui sont dans des contextes particuliers, il demeure que recourir aux coups-d ’États pour destituer un régime et en installé un autre, est une voie alternative de sortie de crise qui montre que les systèmes démocratique adoptés et mis en œuvre ne sont pas encore arrivé à maturité. Quand une institution se trouve dans l’obligation d’utiliser les armes contre une autre institution pour rétablir une vérité qu’elle est la mieux placée pour connaitre, ce n’est plus l’exercice de la démocratie. Ce sont certes des initiatives personnelles que les circonstances imposes, mais elles n’ont plus rien à voir avec une voie démocratique qu’elles ont la responsabilité de rétablir sur des bases plus solide surtout pas sans l’approbation du véritable détenteur du pouvoir à savoir le peuple.

Les temps des tripatouillages électoraux doivent laissés leur place à la vérité incontestée et incontestable des urnes. Dans les pays où les élections sont constamment contestées le peuple est de plus en plus conscient de l’importance de ses voix. Si certaines personnes ont fait le choix des armes pour un temps, il est préférable de tout mettre en œuvre présentement pour ne plus recourir à de telles options qui donnent une mauvaise image à un pays sur la scène international. De plus, on ne peut pas dire que ce qui arrive aux autres ne nous concerne pas! Ce qui se passe chez les autres nous interpelle toujours directement surtout quand il s’agit d’une prise du pouvoir par les armes.

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Les États africains doivent faire preuve de plus de sérieux dans la gestion de leurs affaires. En effet, même si d'autres facteurs peuvent justifiés le choix de prendre le pouvoir par les armes, c'est toujours l'accumulation d'actes de malversations, le laxisme de certaines autorités face à la recrudescence des injustices et le sentiment d'avoir des gouvernements incapables de répondre efficacement aux préoccupations des populations qui justifient l'opérationnalisation de la prise du pouvoir par les armes. Quand on est conscient du fait que certaines personnes ont tendance à prendre ce qui ne leur appartient pas, on met tout en œuvre pour qu’il n’y parvienne plus et le peuple est toujours mieux placé en fonction des contextes pour savoir évaluer comme il se doit les efforts entrepris pour résoudre ces problèmes.

Le peuple veut bien descendre dans les rues pour montrer son mécontentement mais pas sur la base de rien. On ne défit pas une institution. On lui rappelle tout simplement ce qu'elle devait faire et qui est même prévu par la loi et qu'elle n'a pas fait. Si dans certains États ces actes de contestations et de protestations légitimes se terminent par des coups-d ‘États, c'est parce que les démocraties ne sont pas matures. Dans les démocraties matures on connait et on respecte les droits de ceux qui font le choix de protester publiquement et massivement. Si ces actes de protestation violents ou non brisent les limites de la légalité, les auteurs seront punis conformément à la loi. Mais quand les faits sont avérés et justifient des mouvements de protestations violents, les autorités n'ont d'autres choix que de respecter la volonté du peuple qui est légitime et s’appuie sur des faits avérés. Dans ce cas, pas besoin d'en arriver aux coups d'Etats. Le régime en place sait quoi faire pour remédier rapidement à la situation.

Si aucune institution ne doit se permettre de confisquer ce qui ne l’appartient pas, il faut tout mettre en œuvre pour qu’elle n’y arrive pas arbitrairement parce que même si les phases de transition à la suite des coups-d ‘États militaires sont nécessaires, elles doivent contribuées à ce qu'il n'y en ait plus dans le future et les institutions indépendantes spécialisées ont la responsabilité de veiller à ce que la loi soit respectée en plus de prendre au sérieux les recours surtout pas sans les preuves qu’il faut car la victoire d’une élection dépend et dépendra toujours du nombre de suffrages qui se sont réellement exprimés. Quand on sait en effet que les populations ne votent pas assez, il ne faut pas les plonger dans un imaginaire chaotique qui est une manière de fuir la réalité de la nécessité de plus s’inscrire sur des listes électorales parce que tandis que certains cri victoires parfois sur la base de rien, d’autres sont déjà en train de comparer leur propres fichier électoraux à celui de ceux de l’opposition pour les élections à venir. On a beau dire qu’il y a eu fraude ici ou là, ce qui n’est pas toujours faux et il faut le reconnaitre, mais ce n’est pas toujours vrai et il faut également le reconnaitre au lieu d’instrumentaliser ces opportunités pour satisfaire des ambitions politiques qui seront malheureusement misent à mal par une ruée d’abeilles vers des foules en signe de contre-offensive. Le peuple est prêt à se révolter mais pas sur la base de rien. Tant qu’il n’y a pas de preuve tangible, documentée et même archivable, il vaut mieux que ce qui se passe sur les plateformes digitale s’arrête à ce niveau pour ne pas peupler davantage des établissements pénitentiaires aux aspects macabres.

Les défis des démocraties africaines

Le plus grand défi des pays africains qui adoptent des systèmes démocratique est celui d’avoir des fichiers électoraux consistant. On ne peut pas parler de système électoral fort quand le nombre de suffrages exprimés est considérablement inférieur à celui du nombre d’inscrits et encore plus de la population totale. C’est la raison pour laquelle au Cameroun en particulier on invite ceux qui ont fait le choix de se réfugier dans les maquis pour des revendications légitimes à sortir et s’inscrire sur des listes électorales pour changer les choses par la voix des urnes comme dans ces pays où le système démocratique est dans une phase d’achèvement notamment parce que les populations sont plus conscientes du fait que l’or des prochaines élections, elles vont se débarrasser d’une ou plusieurs personnes qu’elles ne veulent plus.

« Le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple » ne peut pas être puissant sans une participation massive des populations. On ne peut pas réellement se vanter d’être dans un système démocratique quand le fort taux d’abstention et le nombre de personne qui font le choix de ne pas s’inscrire donne à penser que ces personnes ne s’intéressent même pas à des élections qu’elles considèrent comme étant l’affaire des autres alors que c’est également la leur. S’il faut tout de même reconnaitre que celui qui a gagné a vraiment gagné, le travail à faire reste immense parce que la majorité qui a fait le choix de ne pas s’exprimer manifeste déjà des mécontentements qui malheureusement ne seront pas comptabilisés. Une victoire est une victoire même si elle est contestée. Et même s’il faut insister sur le motif des contestations, il doit être clair et tangible sinon, il est irrecevable. Que vous votiez ou pas, les élections seront organisées et les résultats nous l’espérons, seront conformes à la vérité des urnes exprimée par ceux qui auront fait le choix de voter pour donner corps à un système démocratique qui bien que très fort en lui-même, demeure très fébrile dans une grande majorité des pays africains en général et au Cameroun en particulier à cause du faible taux de suffrages exprimés qui fait le bonheur des uns et le malheur des autres tout en nous montrant non pas le chemin qui nous reste à faire, mais les efforts supplémentaires que nous devons fournir.

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