La tendance à attendre tout de l’Etat, ou de tout mettre sur le dos de l’Etat sans prendre en compte le devoir de chacune des autres composantes de ce même Etat en ce qui concerne le respect et l’application des mesures visant à assainir notamment les milieux urbains et ruraux, est la preuve concrète d’un élan patriotique mitigé.
Tout ce qui est produit, commercialiser, désemballer et consommer, a une destination finale qui dépendra toujours de l’importance que chaque individu accorde au maintien d’un environnement salubre. L’Homme accorde plus d’importance à son alimentation plutôt qu’à veiller à ce que ce qu’il ne consomme pas, ou qu’il trouve indésirable, se retrouve exactement où il se doit. Jeter des emballages ou des déchets ménagers n’importe où est devenu un reflex normal qui dénote le degré de considérations lamentables qu’une bonne tranche de la population accorde à l’activité des éboueurs.
L’épuration des drains entreprise par les communautés urbaine, les communes d’arrondissement, et parfois en collaboration avec certaines société anonymes est un acte responsable qui manquera toujours de consistance sans un activisme permanent des riverains ou des populations qui appartiennent à ces multiples subdivisions administratives. Les populations se doivent de collaborer avec les organismes compétents en matière d’assainissement en milieux urbain et rurale parce que l’engorgement des drains par exemple, est une conséquence de l’incivisme affiché par une population irrespectueuse ; d’où la nécessité des mesures répressives.
La nécessité d’épurer en permanence des milieux insalubre, requiert une implication de toutes les couches sociales. Réclamer un geste du gouvernement c’est être conscient soi-même de son rôle dans le contrôle et la préservation d’un environnement sain. Un projet d’intérêt communautaire qui ne s’accompagne pas de l’engagement de chaque ménage dans le strict respect des mesures élémentaires, ne peut que contribuer à enliser davantage une situation dont les effets néfastes sur l’environnement sont déplorables. Tout porte-à croire que l’Etat dans ses différents démembrements ne fait pas preuve d’assez de sérieux. Le décret n° 2008-0737-PM du 23 Avril 2008 fixant les règles de sécurité, d’hygiène et d’assainissement en matière de construction existe, mais les populations préfèrent persévérer dans une ignorance fictive, soutenue parfois par des fonctionnaires véreux et conscients des risques encourus par des populations qui font le choix de vivre sur des espaces où les constructions spontanées qui favorisent la promiscuité, ne permettent pas une bonne évacuation des eaux souillés, et encore moins une bonne gestion des ordures ménagères.
Mais bien qu’elles soient néfastes pour la société camerounaise en particulier, la prolifération des constructions anarchiques met en lumière l’incapacité d’une certaine classe de la population à se procurer un titre foncier, ou respecter les conditions techniques nécessaire en vue d’une construction dans un espace précis. Ceux qui sont dans l’incapacité de remplir toutes les exigences techniques que requiert la construction d’une habitation de qualité, doivent tout au moins bénéficier en attendant l’obtention d’un titre foncier pour ceux qui n’en ont pas encore, d’un soutiens technique et financier en vue de leur permettre d’avoir des habitations modestes qui obéissent à un schéma bien défini, et permettant une bonne évacuation des ordures, des eaux usées, en plus d’une bonne circulation de l’air.
Sans une politique d’aménagement concerté qui tient compte des difficultés des couches les plus basses de la société, l’insalubrité continuera de construire ses nids dans tous les coins et recoins du Cameroun. Les habitats à loyers modérés construits par le gouvernement répondront partiellement à la demande d’une catégorie d’individus qu’on ne peut pas classer parmi les plus vulnérables. Des catégories supplémentaires doivent être créés de concert avec ceux qui n’ont pas les moyens de construire, acheter, ou louer des habitations d’un tel standing et qui sont obligés d’aller s’installer dans des recoins favorable au développement d’un environnement nauséabond du fait de la promiscuité, l’absence de plan de construction préconçu et surtout la non-conformité des habitations ou installations, aux exigences d’un plan directeur d’aménagement.
L’assainissement des villes et des campagnes nécessite que chaque individu prenne ses responsabilités. Les élus doivent aider les populations à vivre décemment malgré le fait que certaines d’entre elles vivent dans la précarité. Vivre décemment ce n’est pas seulement avoir de quoi subvenir à ses besoins mais surtout faire tout son mieux pour vivre dans un environnement agréable.
Français|Anglais