À la question de Saint Pierre de savoir combien de fois faudrait-il pardonner à un frère si de nouveau il nous pose du tort tout en mentionnant dans ses déclarations le chiffre sept que nous assimilons de manière symbolique dans le cadre de cette méditation aux sept jours de la semaine, Jésus précisa par la suite comme nous le rapporte Saint Matthieu au 22ème verset du 18ème chapitre de son évangile : « Je ne te dis pas sept fois, mais soixante-dix-sept fois. » (La Bible des Peuples)
Il a peut-être donné cette réponse pour nous faire savoir qu’il peut ne pas seulement s’agir d’une offense au cours d’une journée, une semaine, un mois, ou une année, mais de plusieurs offenses à la fois au cours de ces mêmes périodes, et qu’il ne s’agit pas uniquement l’autre, mais de tout ce que nous faisons de mal de manière consciente ou non et auquel Dieu accorde toujours son pardon à ceux qui le lui demande parce que comme le dit le verset 3 du psaume 130, « Si tu gardais le souvenir des iniquités, Éternel, Seigneur, qui pourrait subsister? » (La Bible Louis Segond)
Le pardon : un don gratuit inaltérable
Les chiffres mentionnés dans ce dialogue ont une valeur symbolique qui ne limite pas le pardon qui vient de Dieu mais dépasse et surtout pas sans conditions les limites de ce que l’Homme peut qualifier d’impardonnable. Même s’il faut préciser que nous sommes dans le cadre d’une intimité avec Dieu indépendamment des considérations de la société dans laquelle nous vivons, l’Homme doit toujours se disposer à recevoir la grâce du pardon. Si Dieu en effet est Pardon, Miséricordieux et Compatissant, autrement dit, s’Il pardonne tout, s’Il est conscient de la fébrilité d’une existence humaine vouée à la mort sans une main secourable et s’Il a toujours un regard aimant qui appelle au repentir malgré le fait que les principaux concernés sont des individus détestables d’une part, et à ne surtout pas fréquenté d’autres part, cela ne doit pas être un prétexte pour Le prendre pour un idiot.
Les êtres humains ont pris pour habitude d’instrumentaliser les saintes écritures pour se consoler et calfeutrer en même tant leur manque de sincérité. Ils savent ce qu’il ne faut pas faire, mais ils le font qu’en même parce qu’ils se disent que Dieu est miséricordieux peut-être sans savoir que cette miséricorde est beaucoup plus bénéfique pour ceux qui font d’abord preuve de miséricorde envers eux-mêmes ; c’est-à-dire, avoir véritablement l’intention de changer ou être animé d’une réelle volonté de devenir une personne meilleure à travers les actes que nous posons. Celui qui n’est pas sincère avec lui-même ne mettra pas à profit et ne recevra même pas respectivement la grâce imméritée qu’il a reçu ou qu’il est prédestiné à recevoir.
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Tout en précisant que : malgré le fait que personne ne mérite un pardon que Dieu est toujours prêt et malgré tout à donner à tout le monde, il faut quand même se monter digne de le recevoir ou de l’avoir reçu en posant des actes sincères et non pas se contenter de rabâcher des paroles d’évangiles sans toutefois chercher à travailler sur notre propre personne, nous ajoutons ceci que : nous devons également nous en montrer digne par des actes de meilleures qualité qui attestent que nous voulons vraiment changer et non pas nous cacher derrière le prétexte de la faiblesse humaine pour persévérer dans les absurdités. Le bon sens voudrait que quand on commet des énormités on n’y persévère plus après avoir été pardonné. C’est une attitude scabreuse condamnable qui dénote une réelle volonté de ne pas soi-même vouloir changer. Dans la locution latine : « errare humanum est, perseverare diabolicum », ceux qui doivent s’y reconnaitre savent de quoi est-ce qu’il s’agit.
Si Dieu pardonne parce qu’Il est Lui-même le Pardon, nos manques de sincérité ou notre réelle volonté de ne pas vouloir changer peut nous amener à ne pas tirer profit de ce pardon qui est divin et qui ne doit pas être prit de manière désinvolte sans une réelle volonté de changement qui favorise l’extension inquiétante d’activités se rapportant au même adjectif. C’est dire que si Dieu est toujours disposer à pardonner, l’Homme n’est pas toujours disposer à mettre à profit cette grâce imméritée qui vient d’en haut. Raison pour laquelle beaucoup se retrouvent incarcérés parce qu’ils ont gravement offensés Dieu à travers le mal qu’ils ont eu à faire à leurs semblables. Et même au cours de cet épisode d’incarcération, la grâce du pardon est toujours présente pour permettre aux détenus de repartir sur des nouvelles bases après avoir sincèrement méditer sur leur sort. Mais même là, il y en a toujours qui prennent ces grâces pour des banalités parce qu’inconscients de la grâce qu’ils ont reçu ou qui se propose à eux dans le but de donner une nouvelle orientation à leur misérables existence.