Analyse/La préservation de l’unité dans la diversité est un travail de longue haleine qui concerne aussi bien les hauts commis de l’Etat que les couches les plus basses de la société. Si en effet nous venons d’horizons diverses, nous appartenons tous à un même Territoire dont nous nous devons de promouvoir les richesses à travers un savoir vivre respectueux de la culture de l’autre et de la recherche pacifique de la résolution de toute les formes de conflit dans un environnement où tout le monde est appelé à faire part de ses mécontentements et de ses aspirations pour une société plus équitable sur tous les plans pour ne plus assister voire continuer à dissiper peu à peu des élans tribaux n’ayant rien à voir avec un esprit nationaliste.
Mais tout comme la recherche et la préservation de l’unité nécessite des efforts constants, l’esprit nationaliste comme une prééminence des intérêts de la Nation sur ceux de l’individu n’est pas un acquis. C’est une quête permanente d’une meilleure identité et d’une meilleure intégration qui passe par le respect de la culture de l’autre et la mise en œuvre des mesures concrète permettant son insertion sociale ou son intégration au sein d’une société ou d’un peuple dont il n’est pas originaire mais auquel il appartient par essence parce qu’il y a un seul Territoire camerounais pour plusieurs voire des centaines de tribus qui ne sont pas au-dessus de la Nation ou de l’ensemble qui constitue ce seul et même Territoire, mais qui participent à sa construction et à son amélioration dans un monde menacé aussi bien par des élans racistes et tribaux que xénophobes.
La cohabitation avec l’autre qui comme Nous est appelé à vivre pacifiquement sur le même espace que Nous est très souvent menacé par des points de vus stéréotypés résultant des expériences passées et autres croyances qui constituent des obstacles à la cohésion nationale. Au Cameroun, à part des cas isolés et malheureux qui parfois résultent d’incompréhensions, de mal entendu ou d’une volonté avérée de ne pas cohabité avec l’autre parce qu’il est originaire d’une autre tribu, l’esprit nationaliste comme étant également une volonté de vivre pacifiquement ensemble malgré les différences sur un même Territoire tout en cherchant de manière permanente le moyen de mieux intégrer les autres sur un espace dont ils ne sont pas originaire pour le plus grand bien de la nation est une réalité. De plus, dans un contexte culturel à pluralité ethnique l’autre représentera toujours une richesse que nous avons en commun. En d’autres termes comme l’on fait savoir certains l’or d’un évènement festif national : « notre diversité est notre identité. » On ne peut donc pas dire à un camerounais qu’il ne l’est pas parce qu’il appartient à telle tribu. Il représente ce que Nous sommes. Il est l’un des multiples aspects d’une culture plurielle. L’une des cartes postale d’un continent miniaturisé en un seul Territoire. En effet, on est camerounais avant d’être de tel tribu ou de tel autre. L’esprit nationaliste passe avant l’esprit tribal qui est appelé à œuvrer de manière raisonnable pour un intérêt national. En d’autres termes, l’esprit tribal est une ferme conviction d’avoir une identité singulière appelée à épouser les valeurs nationaliste d’un Etat-Nation. Et quelles sont ces valeurs ? Il s’agit de la paix, le patriotisme, l’honnêteté, la solidarité, l’inclusion sociale et la fraternité. Cela suppose un nationalisme de consommation que nous précisons se traduit notamment par la consommation des mets et produits venant d’ailleurs et non pas uniquement ceux qui sont principalement connus comme étant des mets du Terroir parce que dans un Territoire à pluralité ethnique, tout le monde est appelé à s’épanouir et à se réaliser partout. Et cet esprit nationaliste ou d’intégration, et de multi culturalité ou d’inclusion social et d’acceptation de l’autre comme un membre à part entière de la Nation prédispose à la gestion rationnelle des conflits.
« La diversité culturelle fait la promotion de l’inclusion et la cohésion sociale. » Ce n’est pas tous ce qui est produit généralement dans une Région qui est originaire de cette Région. La noix de Kola ou cola par exemple qui est commercialisée en milieu sahélien pousse généralement en milieu forestier. Cultiver, consommer et commercialiser ce qui est habituellement cultivé et consommer ailleurs est aussi un signe d’unité national qui dénote un véritable esprit nationaliste.
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Le vivre ensemble est un concept qui dépasse le stade de la tolérance. Tolérer c’est être indulgent. Dans un environnement à pluralité ethnique on est appelé à dépasser le stade de la tolérance pour ne pas se contenter de vivre avec l’autre par contrainte. L’inter culturalité suppose le dépassement de la tolérance qui n’est pas un signe de joie de vivre ensemble mais une étape nécessaire pour construire une réelle volonté de cohabiter ensemble pacifiquement sur un Territoire où tous les ressortissants des multiples Régions de ce contexte géographique partagent les mêmes ancêtres et sont appelés à avoir un esprit nationaliste ou d’ouverture qui permet à tous les « étrangers » de se sentir à l’aise et ne pas se sentir en Territoire étranger ou ennemis. Respecter la culture des autres c’est mettre tout en œuvre afin que quel qu’en soit l’endroit d’où ils viennent, ils soient à l’aise chez Nous.
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