Inventaire générale du patrimoine culturel et meilleure mise en valeur des territoires au Cameroun

malumiereetmonsalut Par Le 30/08/2024 à 00:00 0

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Hutte Mousgoum-Etrême-Nord-Cameroun. Image reddit.com

Analyse/Comme presque partout dans le monde les éléments de la culture camerounaise sont d’une richesse incommensurable. Du nombre de tribu évaluées à plus de six cent au nombres de langues équivalents au même nombre bien que certaines ne soient plus pratiquées, et entre autre sans toutefois être exhaustif, les traditions vivantes de la musique et des danses, les sites archéologiques, les connaissances et savoir-faire, les instruments de musique traditionnelles, les artefacts, les parcs naturels, les festivals traditionnels, et les sites touristiques, personne ne peut vraiment connaitre le Cameroun s’il n’y a pas un inventaire générale du patrimoine culturel.

Nous n’avons qu’une connaissance partielle de ce que nous sommes. Et même cette connaissance que nous avons de nous-même c’est-à-dire de nos cultures camerounaises est infestée de préjugés et stéréotypes qui constituent des menaces à l’unité parce qu’il y a une mauvaise conception des symboles ou de certains traits caractéristique de certaines cultures locales. De plus, nous savons que nous avons des croyances et qu’une bonne partie d’entre nous sont animistes, mais nous ne connaissons pas grand choses sur nos religions et encore moins nos spiritualités. 

C’est parce que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) est consciente de ces manquements qu’elle accompagne ses partenaires et notamment les pays dans cet effort culturel qui s’inscrit dans la durée car aussi importants pour les générations présentes qu’avenirs.

Avant les récentes cérémonies de lancement de l’inventaire général du patrimoine culturel et notamment celle de 2001 qui a été infructueuse, les premiers travaux entrepris dans le sens de répertorier les éléments de la culture du Cameroun datent de 1930 et ont été entrepris par des expatriés. Aujourd’hui depuis 2017 et de manière concertée avec  les communautés locales pour une meilleure intégration nationale et de ce fait une meilleure valorisation de la destination Cameroun, les travaux en cours permettrons certainement aux camerounais de mieux connaitre qui ils sont car c’est en inventoriant que nous nous connaissons mieux.

Selon la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui est un traité de l’UNESCO adopté par la conférence générale de l’UNESCO le 17 Octobre 2003, « l’identification est un processus consistant à décrire un ou plusieurs éléments spécifiques du patrimoine culturel immatériel dans leur contexte et à les distingué des autres. » En effet, c’est un travail qui encourage l’estime de soi surtout dans des contextes culturels où on est parfois tenté de banaliser la culture des autres ou d’établir des hiérarchies de considérations en totale contradiction avec les valeurs d’intégration et d’unité national.

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Une communauté locale à laquelle on accorde de l’attention à travers une focalisation sur ce qu’elle considère comme faisant réellement partie de son patrimoine culturel se sent vraiment comme un membre à part entière d’une Nation.

La culture et l’environnement

Aujourd’hui les enjeux environnementaux sont venus s’ajoutés aux enjeux culturels. La destruction de la faune et de la flore ont des impacts négatifs sur nos cultures. En effet, militer en faveur de la préservation de la nature c’est aussi militer en faveur de la préservation de nos cultures. Mais pour agir il faut connaitre et respecter la culture des autres qui se pratique certes dans un autre milieu mais dans une maison commune; c’est-à-dire, un même Territoire dont la compromission de l’environnement de vie affectera tout le monde. « Nous ne pouvons pas comprendre et protéger la diversité biologique sans comprendre les cultures et sociétés qui l’ont créées, maintenues, et gérée, dont la langue, les savoirs faires, sont les outils et le cadre de référence »

Le fait que nos coutumes ont toujours été protectrices du milieu de vie de l’Homme par souci de préserver un équilibre est une preuve tangible non seulement de leur importances pour nos sociétés et surtout de leurs contributions dans une meilleure appropriation par l’Homme d’un patrimoine communs grâce aux savoirs locaux.

En inventoriant on ne s’approprie pas uniquement sa culture mais aussi son histoire. Cet effort de recherche permet de connaitre l’histoire et l’évolution des quartiers et des villes. De plus, on enrichie et on impulse les projets touristiques locaux et on participe à l’aménagement des territoires et à la prises des décisions publique. C’est dire que la sauvegarde d’un patrimoine culturel après un exercice d’identification n’est pas un exercice abstrait mais d’une très grande utilité aussi bien pour la planète, les Territoires et leurs territoires.

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