Défini généralement comme un moyen de communication entre les Hommes, la langue est l’un des plus grands traits caractéristiques d’une ou plusieurs identités culturelles appelées à cohabiter pacifiquement afin de constituer une nation ou la pluralité des singularités n’est pas une faiblesse mais un atout qui favorise une intégration nationale qui préfigure la nécessité de ne pas demeurer en autarcie dans un environnement mesquin où la croissance sur tous les plans dépend de la qualité des liens que nous avons avec les autres.
Les africains ont toujours eu des moyens d’expressions identitaires que même l’épisode malheureux de la colonisation n’a pu entériner. À partir de 1845 par exemple, il nous ait rapporté que des missionnaires de la Baptist Missionary Society de Londres, utilisèrent le douala comme langue véhiculaire c’est-à-dire, utilisé pour les échanges entre les différentes communautés de la côte camerounaise. Ils entreprirent également la traduction de la Bible en cette langue. Il nous ait également rapporté sans prétention aucune, susceptibles de créer des tensions entre peuples frères, qu’à cette époque, la langue douala avait le dessus sur les autres langues camerounaises. Cette supériorité qui fait désormais partie du passé n’était que l’étape préliminaire d’un projet plus grand à savoir : permettre à tous les peuples du Cameroun de recevoir la parole de Dieu dans leur contexte culturelle et s’approprier également ce que nous considérons comme un héritage colonial pour mieux s’intégrer dans le processus de mondialisation.
Le rôle des langues co-officielles dans l’unité nationale d’un pays
L’unité nationale est un processus qui nécessite des efforts constant de chaque membre de l’ensemble pour être plus significatif. Si nous considérons que l’unité est essentielle pour garantir et rétablir la paix, on pourrait penser que les pays où les habitants parlent tous la même langue locale ont plus de chance de demeurer uni. Mais chaque pays a ses réalités qui en fait, sont des défis à relever pour garantir une cohabitation pacifique et permanente, synonyme de la joie de vivre ensemble. En Afrique par exemple, il n’y a qu’en Somalie (le somalie) et en Ethiopie (l’amharique) que les langues africaines sont exclusivement officielles. Mais cela n’empêche pas que la paix soit toujours menacée et que l’effectivité d’une unité nationale soit douteuse. L’unité est donc dans ce cas de figure, un idéal qui nécessite un combat contre tout ce qui pourrait compromettre ou empêcher son évolution. Les pays à pluralité ethnique doivent prévoir ou légiférer davantage de lois qui donnent un statut juridique aux langues locales tout en mettant toute les formes de singularité qui composent l’ensemble au même pied d’égalité. Il ne peut pas avoir d’unité sans sentiment d’appartenir à une même nation et de poursuivre le même idéal. L’unité d’un pays dépend plus de lui que de toutes autres influences étrangères.