Le choix de la Société des Nation et à sa suite l’Organisation des Nations Unis de confier l’administration du Territoire camerounais aux français et aux britanniques était la conséquence légitime d’une guerre supplémentaire remporté par les alliés et qui signifiait qu’ils devaient entrer en possession et maintenir leur positions ou leur souveraineté sur un espace jadis sous protectorat d’un ennemis commun.
L’administration britannique adopta la politique de l’indirect rule sur la base de laquelle, le Cameroun Méridional fit le choix de se rallier à l’ancien territoire d’outremer sous tutelle de la France et devenu république du Cameroun en 1960 après de fortes oppositions notamment entre administrateurs français et nationalistes camerounais qui se sont prolongé après l’indépendance de la jeune république du Cameroun notamment par la répression des maquisards de l’union des populations du Cameroun avec l’aide des forces françaises entre 1960 et 1971.
Le régime du feu président Ahidjo et ses alliés était hostile à toute forme de contradiction. En effet, l’influence de la pensée unique incarné par le premier président et son successeur après lui pendant les neufs premières années qui ont ponctuées son accession à la magistrature suprême, a commencé à être plus manifeste en 1966 par la fusion de l’Union Camerounaise avec la majorité des partis d’opposition pour former l’Union Nationale Camerounaise à l’exception du partie des démocrates camerounais (PDC) d’André Marie Mbida et de l’union des populations du Cameroun (UPC) de Osendé Afana et Ernest Ouandié.
Cette fusion ou plutôt cette absorption facilita la triple réélection d’un feu président, seul candidat à sa propre succession de 1965 à Avril 1980 après les victoires du 28 Mars 1970 et du 5 Avril 1975. Un président pour qui l’opposition n’était d’aucune utilité pour le Cameroun et encore moins un système fédéral qui a été abrogé par le référendum du 20 Mai 1972 qui permit la création de la République du Cameroun.
L’accession du président Biya au pouvoir le 6 Novembre après la démission de son prédécesseur le 4 Novembre 1982, était la suite d’une même logique de domination qui a cependant connu un tournant décisif après les multiples tentatives de coups d’Etat qui ont certainement motivés le changement de la dénomination Union Nationale Camerounaise le 24 Mars 1985 par le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais déterminer à donner un souffle nouveau au paysage politique.
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Cette nouvelle dynamique impulsé par le président du parti du renouveau permit l’instauration d’un multipartisme new-look en 1990, trente ans (30), et trente-quatre ans (34) respectivement après les législatives de 1960 et 1964. Cela permit premièrement l’organisation non pas seulement de la première élection présidentielle multipartiste du 11 Octobre 1992 après le règne du président Ahidjo, mais surtout la première et plus disputé élection de l’histoire du Cameroun avec des pourcentages inédits et sans pareil jusqu’à l’heure. Et deuxièmement, elle permit aussi l’organisation de l’élection législative la plus disputée et où, pour la première fois, la suprématie du parti au pouvoir à l’assemblée nationale dépendait d’une fusion avec un des multiples parties d’oppositions. En effet, le RDPC remporta 88 Sièges sans une majorité absolue qu’il obtient grâce à une alliance avec le Mouvement pour la Défense de la République du feu Dakolé Daïssala. Cette première fusion du nouveau partie au pouvoir lui permit d’avoir 94 voix contre 86 pour les parties d’oppositions à savoir : l’Union National pour la Démocratie et le Progrès de Bello Bouba Maïgari et l’Union des Populations du Cameroun d’Augustin Frédéric Kodock ; soit une différence de 7 sièges (4,5%).
Il importe toutefois de noter que le 10 Avril 1960 des élections législatives sont organisées au Cameroun et remportées par l’Union Camerounaise d’Ahmadou Ahidjo. Un parti politique né à Garoua en 1948, qui remporta 51 sièges sur 100. Les 49 autres sièges étaient partagés entre un groupe parlementaire d’origine bamiléké et ayant en son sein des députés originaires d’autre parties politiques qui ensemble formaient le Front Populaire pour l’Unité et la Paix (19 siège), le Partie des Démocrates Camerounais d’André Marie Mbida 12 sièges, l’Union des Populations du Cameroun (UPC) 8 sièges, le groupe des progressistes 7 sièges, et les indépendants d’Alexandre Ndumb’a, Marcel Bebey Eyidi, et Hans Dissake 3 sièges.
C’était aux élus qui formaient la majorité parlementaire que revenait la responsabilité d’élire un président de la république. Le scrutin du 5 Mai 1960 fut remporté par le candidat de l’Union Camerounaise avec 89 voix sur 99. L’ex vice premier ministre du gouvernement du Cameroun autonome du 16 Mai 1957 devient le premier président de la république du Cameroun après l’éjection savamment orchestrée du premier et premier ministre du Cameroun autonome André-Marie Mbida.
Il en est de même pour les législatives fédérales du 24 Avril 1964. Elles ont largement été remportées par l’Union Camerounaise qui obtint 40 des cinquante sièges grâce à une alliance UC-KNDP qui permit au Partie Démocratique National du Kamerun d’obtenir les 10 sièges restants.
L’homme du renouveau était conscient d’appartenir à un système où le pouvoir n’appartenait pas vraiment au peuple et c’est la raison pour laquelle dans les débuts de son mandat il fit savoir qu’il veut qu’on se souvienne de lui comme étant celui qui a amené la démocratie dans son pays. Même si l’effectivité de la démocratie au Cameroun peut être discutable, il a tout de même permit l’initiation d’un processus qui nous l’espérons aura une meilleure allure dans les années à venir car la liberté de la presse est mitigé, les marches non violentes pour le changement son réprimés, Certains résultats de scrutins de renouvellement des organes de base au sein du parti au pouvoir son douteux, les initiatives des partis d’opposition en vue de contribuer à l’amélioration voire au changement du code électorale sont mal vus. Si de 1960 à nos jours il y a eu des changements notables, ils ne représentent rien par rapport aux efforts qui restent à faire.
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