La marche progressive du Cameroun vers son unité s’est opérée en plusieurs étapes qui correspondaient à la vision d’un dirigeant pour qui le système fédérale n’était pas une destination finale mais une étape décisive dans une longue marche vers un idéal synonyme aujourd’hui de joie de vivre ensemble sur un seul et même Territoire malgré les différences culturelles et autres problèmes socio-politiques.
Après les plébiscites de 1959 et 1961 organisés par l’Organisation des Nations Unies, la partie Sud du Cameroun britannique fit le choix de se rattaché à la république du Cameroun. Etant donné que pour mieux poursuivre un projet tout en respectant la liberté des autres il vaut mieux se contenter de ce qu’on a à défaut d’avoir ce qu’on voudrait, le régime du président Ahidjo a dû faire preuve d’une patience stratégique. C’est ainsi que de commun accord avec le leader du partie majoritaire de la partie Sud qui a opté pour le ralliement à la république du Cameroun, l’intégration de cette portion du Territoire camerounais se fit sans heurtes et s’inscrivait dans un projet à long terme d’unité qui prendra dans un premier temps la forme d’un système fédérale question de réunifier des frères qui pour des raisons ne dépendant pas de leur volontés furent séparés pour se retrouver dans une situation complexe qui nécessite de ne pas se précipiter mais d’agir avec prudence ou stratégiquement pour le bien du peuple et du Territoire camerounais.
De la république du Cameroun à la république fédérale
L’Etat camerounais ou la république du Cameroun du 1er janvier 1960 à régime présidentialiste notamment après l’élection d’Ahmadou Ahidjo comme président de la république par l’assemblée législative de 1957 le 5 Mai 1960, prit la forme d’un Etat fédéral en 1961 grâce notamment aux efforts concerté du feu président Ahidjo et du Dr John Ngu Foncha de regretter mémoire.
Il faut rappeler que le Sud Cameroun sous mandat et sous tutelle des britanniques sortait fraichement d’un système qui semblait accordé certains pouvoirs aux administrés. En effet, certains leaders politiques et tribaux qui étaient des points de relais entre les populations et l’administration jouissaient d’un certain pourvoir fortement influencé par l’administration britannique.
Il faudrait également noter qu’après que l’Allemagne eut renoncé à ses droits sur le Kamerun à l’issu du traité de Versailles le 28 Aout 1919 qui valida les limites du partage provisoire du Territoire initier le 6 Mars 1916 par les français et les britanniques, le Territoire fut mis sous mandat puis sous tutelle à la fin de la deuxième guerre mondiale.
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Les quatre cinquième du Territoire (4/5) qui variaient entre 425 000 km2 et 431 000km2 en termes de superficie ont été administré par la France. Les 1/5 à savoir 85.000km2 soit 43.700Km2 pour le Cameroun du Sud et 41.300km2 pour le Cameroun du Nord ont été administré par la Grande Bretagne. Le Southern Cameroon ou plutôt le Cameroun du Sud administré par les britanniques était donc en terme de superficie très largement inférieur au Territoire de la république du Cameroun. Ce point essentiel en lui-même suscite déjà une interrogation. Comment un Territoire plus vaste en termes de superficie et de surcroit administré par la France peut-il accepté devenir un régime fédéral sans arrière-pensée ?
De la république fédérale à la république unie du Cameroun
Le choix du fédéralisme dans un premier temps par le dirigeant d’un Territoire plus vaste et sous régime présidentialiste, n’était qu’une phase de transition vers un Etat plus centralisé et impulsé par un leader qui ne pouvait pas poursuivre son projet d’unité sans toutefois passé par une étape de réunification nécessaire pour construire un Cameroun Un et indivisible, incarné par un Homme qui avait autre conception de l’unité.
C’est la raison pour laquelle en outrepassant certaines closes de la conférence de Foumban de 1961 notamment le refus de la révision constitutionnelle de 1961 et surtout l’adoption de cette proposition à la majorité simple des membres de l’assemblé générale à condition que cette majorité comprenne une majorité des représentants de chaque Etats fédérés. Au lieu d’emprunter le moyen convenu pour atteindre son but, il proposa plutôt ce qui lui convenait le mieux à savoir la voie référendaire. C’était en effet le meilleur moyen pour lui de parvenir à un changement de la forme de l’Etat toujours dans l’optique d’une fédération ou d’une unité, mais sans Etats fédérés. Il s’agissait en réalité d’un retour à la dénomination république du Cameroun en passant par une autre qui ne rejette pas l’idée d’une fédération mais qui affiche manifestement une préférence pour une administration directe similaire à celle adoptée par l’administration française. Et puisque celui qui a le pouvoir peut se permettre d’avoir tous les droits bien évidement dans des contextes particuliers, il proposa la voie référendaire pour atteindre son objectif et sa proposition fut approuvée le 20 Mai 1972. Le Oui l’emportât à 99, 94%.
Ce Oui favorable à la suite de cette proposition facilita le Oui en faveur de l’établissement d’une nouvelle constitution qui insiste sur le fait que le peuple camerounais soucieux de parfaire son unité proclame l’existence d’une seule et même Nation. C’est clair qu’on n’était pas dans une logique d’achèvement mais plutôt de perfectionnement. L’article premier de cette constitution de 1972 précise que le Cameroun est un et indivisible. Peut-être que l’ancien système à savoir le fédéralisme n’incarnait pas vraiment cette unité ? Il était peut-être trop complexe et il fallait peut-être revenir à ce qu’on connait bien et qu’on comprend mieux c’est-à-dire, un Etat unitaire centralisé c’est-à-dire, un seul pays, une seule Nation, un chef d’Etat qui incarne l’unité national et non pas un pouvoir fédéral et des Etats fédérés ?
Depuis ce changement de la forme de l’Etat qui date de 1972, le 20 Mai de chaque année est devenu jour de fête nationale. C’est dire que pour les camerounais le plus important n’est pas l’indépendance mais l’unité du pays menacé par plusieurs conflits socio-politique qui nous l’espérons ne mettrons pas un terme à cette longue marche vers l’unité initier le 1er janvier 1960 et qui s’est poursuivie avec le successeur actuel du président Ahidjo à partir de 1982 notamment avec les multiples révisions constitutionnelles de 1984, 1996 et une autre par après.
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