Motivée par les injustices dont étaient déjà victime les femmes dans le monde avant le XIIIème siècle, La promulgation par les Nations Unies d’une journée internationale de réflexion sur l’évaluation de l’état des lieux des droits de la femme dans le monde en vue d’impulser de nouvelles perspectives de développement centrée non pas sur un sentiment de dominance ou d’asservissement, mais sur une complémentarité au service d’un intérêt commun indispensable dans le développement harmonieux de la société, est une initiative louable encore gangrenée par des actes odieux perpétré par des individus cantonnés dans leur égoïsmes.
Au Cameroun, on observe de plus en plus des semaines de réflexions et culturelles couronnées par des parades en couleurs qui dénotent vraiment un degré de conscientisation appréciable. La journée internationale des droits des femmes n’est plus une occasion de s’adonner à toutes les formes de folies mais plutôt une journée de célébration précédée par une ou plusieurs semaines de réflexions en vue d’améliorer le statut de la femme en société.
Esprit d’entreprenariat et autonomisation des femmes au Cameroun
Comme la plupart des pays en voies de développement, le secteur économique camerounais est caractérisé par les activités du secteur informel qui en 2020, aurait contribuées à hauteur de 57% au produit intérieur brut (PIB) du pays (nkafu policy institu – 2020). Mais qu’est-ce qu’est concrètement le PIB ? Qu’est-ce qu’un bien et qu’est-ce qu’un service ?
Prenons cet exemple du cas de l’utilité d’une activité informelle dans un marché situé au sein d’une commune urbaine, d’arrondissement ou rurale. Le propriétaire d’une unité de production ou vendeur d’un produit W sur un marché Y, fourni un service payant à un acheteur Z, puis paie une taxe journalière ou annuelle issue de son revenu à l’administration du marché, contribuant ainsi au produit intérieur brut du pays calculer par l’institut nationale des statistiques.
Le produit W est un bien. La vente du produit est un service payant qui s’obtient grâce à un moyen d’échange qui est une monnaie dont une côte part issue du revenu du vendeur X, permettra de régler les factures journalières, mensuelles ou annuelles de cet acteur du secteur informel auprès des autorités compétences au niveau de la commune d’arrondissement ou de la ville.
Le calcul du produit intérieur brut est une activité qui tient compte de plusieurs facteurs et acteurs. c'est un indicateur économique permettant de mesurer la production de richesse d’un pays ou la valeur de tous les biens et services produit dans un pays au cours d’une année. Pour le secteur formel, les biens et les services sont l’ensemble des produits créés par une entreprise qui contribue au PIB du pays en payant des taxes au ministère des finances. En ce qui concerne les activités du secteur informel qui se caractérisent par une gamme d’activités à savoir l’informel de production urbain et périurbain (agriculture, menuiserie bois et métal, BTP etc…), l’informel d’art (bijouterie, sculpture, tissage, couture, cordonnerie etc.), l’informel de service (restauration, transport urbain, coiffure, couture, réparation mécanique ou électrique) et informel d’échange ( distribution, commerce, etc.), malgré le paiement de certaines taxes aux communes, la plupart d’entre elles ne sont pas assujettis aux impôts et taxes ; raison pour laquelle, les budgets au niveau des collectivités locales ne correspondent pas au dynamisme économiques réel de villes.
La troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel au Cameroun publiée en 2021 par l’institut national des statistiques précise que tout comme en 2010, le secteur informel au Cameroun est caractérisé par des unités de production informelles concentrées dans le secteur du commerce. Plus de la moitié d’entre elles, soit 56,1%, sont dirigés par des femmes et dans le cadre de leur activités, 6 Unités de Production Informelles sur 10 ne disposent pas de locaux professionnelles, et trois d’entre elles sur 10 travaillent à la maison. Ces chiffres démontrent à suffisance qu’aucune activité génératrice de revenu n’est inutile et qu’un meilleur encadrement de ces activités pratiquées de manières arbitraires et informelles permettrait de booster d’avantage le PIB du pays.
Mais l’autonomisation des femmes par l’entreprenariat ou à travers une activité génératrice de revenue est une bonne option si elle obéît deux principes : Premièrement le principe de la duosuffisance dans une vie de couple ou un mariage sérieux, et celui de l’autosuffisance dans une vie prémarital. Le premier suppose que la vie de couple ou mieux encore le mariage soit sérieux. L’instrumentalisation d’une position sociale ou d’une activité très rentable afin de soumettre l’autre ou de le prouver qu’on peut se passer de lui est un acte de défiance à éradiquer autant que possible dans une union sérieuse où la complémentarité est requise. Si l’on doit continuer une aventure ensemble, elle doit pouvoir obéir à ce principe. Sinon, la séparation n’est pas à exclure. Le deuxième principe est un moyen de lutte contre la course au mariage à tout prix pour montrer aux autres qu’on est aussi marié ou en couple. Si en effet le mariage est une chose merveilleuse, il n’est pas une fin en soi. Il est tout aussi possible de réussir socialement sans être marier.
Le fait pour une femme ou une jeune fille de courir après le mariage est un manque de confiance en soi qui entraine des agitations inutiles et favorable à la prolifération des unions inappropriées et désastreuses pour la plupart. On doit se marier par amour et non pas juste pour avoir un statu de femme marier et sévir des sévices corporelles et psychologiques permanents par la suite. Et même s’il faille mettre la condition de l’amour au premier plan, il faudrait qu’il soit partagé et que le projet de mariage soit pensé et porté par les deux conjoints.
Le travailleur n’est pas uniquement Celui qui rapporte de l’argent à la maison mais également Celui qui s’occupe de toutes les autres nécessités qu’implique une vie en famille. Le fait d’inciter les femmes à l’entreprenariat afin qu’elles soient autonomes devrait également être une manière de lutter contre les fausses conceptions qui limitent le rôle de la femme à la procréation et à la course à une vie de couple gangrené par des sévices corporels émanant d’un sentiment de supériorité exécrable.
une autonomisation à travers une activité génératrice de revenue vise aussi à démontrer qu’il n’y a pas d’activité ou de rôle qui convienne uniquement aux femmes au sein d’une famille mais que tout doit être pris dans le sens d’une complémentarité qui voudrait que l’utilité d’une femme ne se résume pas seulement au niveau de la cuisine ou derrière une activité génératrice de revenue qui ne ferait plus d’elle uniquement une « consommatrice ».
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Toute initiatives visant à amener les femmes à avoir ou à créer une activité génératrice de revenus autre que les tâches à accomplir au sein de la cellule familiale sont louables si elles s’inscrivent dans une dynamique de cohésion au sein d’une famille où les individualités devraient se mettre au service de la famille de plusieurs manières afin de permettre un juste équilibre favorable à l’épanouissement de tous les membres de la famille.
La véritable autonomisation est d’abord une question d’éducation et de mentalités. On a souvent coutume de dire que le rôle de la femme se limite au niveau de la cuisine en omettant parfois le fait que c’est à la cuisine que tout se prépare et se réalise. La notion de cuisine voudrait que nous voyions au-delà de nos considérations machistes pour rechercher et nous contenter du juste équilibre c’est-à-dire, ce qui concourt au bien-être de tout le monde.
Chaque année ou chaque 08 Mars devrait donc être une occasion de mettre en œuvre un plan d’action dont les réalisations devront être évaluées au cours d’une année et après une ou plusieurs années. Chaque femme est par nature un entrepreneur. La gestion d’une famille est une activité entrepreneuriale qui implique de nombreux efforts ou sacrifices au quotidien pour le bon fonctionnement de la famille. On n’incite pas une personne qui a déjà un esprit entrepreneuriale à le devenir. La personne a seulement besoin d’être encouragé et accompagné pour le bien du plus grand nombre.