La prévention de toutes les formes d'inconduite : l'objectif d'une éducation civique et morale de qualité.

malumiereetmonsalut Par Le 29/03/2023 à 11:40 0

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Dossier

Les valeurs républicaines contribuent à établir un ensemble de réformes initiées, revues, améliorées et actualisées par une succession de générations qui ont chacune leur part à jouer dans la construction d’une Nation qui commence toujours avec des pères fondateurs. Image d'illustration www.afd.fr

La réforme des programmes scolaires s’inscrit toujours dans une logique de prodiguer un savoir qui s’adapte mieux aux nécessités présentes d’un ensemble de sociétés en constantes évolutions où tous ce qui constitue un obstacle à la promotion des valeurs républicaine d’un vivre ensemble inclusif et pacifique, doit être dissipé progressivement par une pédagogie préventive, conciliatrice et tolérante, axée beaucoup plus sur le savoir-vivre, plutôt que sur un savoir-faire pratique qui est certes très important, mais qui manque de consistance sans un savoir-être essentiel notamment pour façonner le type d’Homme qu’on souhaite pour demain, dans un présent qui se caractérise par des problèmes d’incivismes et de mauvaises moralités, en éclairants davantage les principaux acteurs de la chaine éducative et en particulier les apprenants, sur les attitudes à ne surtout pas adopter pour ne pas, ou tout simplement, ne plus faire obstacle à cette longue marche vers un vivre ensemble plus harmonieux notamment à travers une valorisation pratique des valeurs que l’école recommande.

Quand Jules Ferry (1832-1893), ex- ministre de l’instruction publique et des Beaux-Arts sous la troisième république française réussit à rendre l’école primaire laïque et obligatoire chez les enfants de 6 à 13 ans en 1882[1] grâce notamment à l’adoption et la promulgation respectivement par le parlement et le président de la république des lois de 1881 et 1882 qui portent son nom, il permit l’introduction dans les programmes d’enseignements de l’instruction morale et civique dans un contexte où les établissements en majorité confessionnels, dispensaient une instruction religieuse qui ne permettait pas vraiment selon lui, de former des citoyens éclairés qui ont la vocation de défendre les idéaux de la république, la dignité de l’Homme, la solidarité, les libertés fondamentales, la primauté de la raison et le refus des dogmes qui sont certes essentiels pour ceux qui y croient, mais certainement pas pour tout le monde contrairement aux valeurs républicaines qui en plus de concerner tout le monde, contribuent également à établir un ensemble de réformes initiées, revues, améliorées et actualisées par une succession de générations qui ont chacune leur part à jouer dans la construction d’une Nation qui commence toujours avec des pères fondateurs, pour se poursuivre à travers les âges, grâce à des nouvelles générations qui se doivent d’être toujours prêtes à prendre le relais.   

Jules Ferry permit l’introduction dans les programmes d’enseignements de l’instruction morale et civique dans un contexte où les établissements en majorité confessionnels, dispensaient une instruction religieuse qui ne permettait pas vraiment selon lui, de former des citoyens éclairés qui ont la vocation de défendre les idéaux de la république, la dignité de l’Homme, la solidarité, les libertés fondamentales, la primauté de la raison et le refus des dogmes. Image: media.lesechos.com

Généralement quand on demande aux parents pourquoi est-ce qu’ils envoient leurs enfants à l’école ils répondent en disant que c’est pour qu’ils aient une bonne éducation et un bon travail demain c’est-à-dire, réussir socialement parce que, et il faut le préciser, l’école est un laboratoire de savoir, savoir-faire et savoir-être, au service d’une société dont la construction permanente dépendra toujours d’un ensemble de citoyens appelés à remplir telle responsabilité ou telle autre en société.

Un individu de mauvaise moralité ne peut pas vraiment être utile. Si cette affirmation peut paraitre paradoxale ou contraire à la normale pour ceux qui tiennent compte uniquement de la capacité de résolution d’un problème pratique donné, sans toutefois tenir compte de la moralité de la personne en elle-même, il faut dire ceci que, la fonction qu’on est appelé à exercer demande toujours un minimum de bon sens qui ne consiste pas uniquement à faire une tâche et attendre les fins du mois ou des heures de paie, mais servir avec qualité une société qui a soif de model et de service de qualité à moindre coût ou non, parce que l’objectif d’une éducation de qualité dans une république est de fournir à la société un capital humain conséquent, aussi bien sur le plan intellectuel que de la moralité. Il n’y a pas d’éducation de qualité sans exemplarité, et encore moins d’exemplarité sans bonne moralité. C’est justement pour illustrer ces propos que certains responsables d’établissements ont pour habitude de dire pour vanter la qualité des produits de leur formations ceci que : ce sont des têtes bien faites et bien pleines justement parce que, le savoir-faire seul ne suffit pas. Ce point de vue axé aussi bien sur le savoir-faire que le savoir être pour maintenir un juste équilibre, est inspiré d’un chapitre intitulé : « De l’institution des enfants » tiré de Les Essais, un ouvrage du philosophe et humaniste Michel de Montaigne (1533-1592) qui suite aux souvenirs mitigés de ses jeunes années au collège, déclara ceci que : « je voudrais qu’on fût soigneux de choisir [à l’enfant] un conducteur qui eut plutôt la tête bien faite que bien pleine, et qu’on y requît tous les deux, mais plus les mœurs et l’entendement [l’intelligence] que la science, et qu’il se conduisît en sa charge d’une nouvelle manière. […] Qu’il ne lui demande pas seulement compte des mots de sa leçon, mais du sens et de la substance. Et qu’il juge du profit qu’il aura fait, non par le témoignage de sa mémoire, mais de sa vie. Que ce qu’il viendra d’apprendre, il le lui fasse mettre en cent visage, et accommoder à autant de divers sujets, pour voir s’il l’a encore [dès lors] bien pris [assimilé] et bien fait sien.»[2]

La connaissance, l’expérimentation et les valeurs morales et éthiques sont le socle d’une très bonne éducation appelée à faire face aux caprices et habitudes nocives qui résultent de la dure réalité d’une vie gangrenée par des actes immoraux qui cependant n’enlèvent rien au fait que la vie mérite malgré tout d’être vécu, afin de valoriser davantage les valeurs requises en société, par la mise en pratique des enseignements de qualité prodiguer par une école au service d’un État qui a la responsabilité de mettre tout en œuvre, afin que la qualité des formations soit satisfaisante sur tous les plans. 

La mauvaise moralité : racine de tous les maux

En analysant les échecs scolaires dans le contexte camerounais, les principaux responsables du secteur évoquent pour le déplorer comme principales causes parmi tant d’autres, l’indiscipline et la consommation des stupéfiants. Les apprenants feraient donc preuve d’un manque de sérieux qui se traduirait par des actes déviant qui ont un mauvais impact sur leur avenir au point de nécessiter constamment des mesures fermes afin de changer cette mauvaise tendance, et tirer profit notamment d’un ensemble d’échecs qui ne sont pas mauvais en eux-mêmes en ce sens que, le caractère qualitatif d’une formation est le résultat d’un processus de perfectionnement qui tient compte des échecs précédent.

Dans un système éducatif comme dans beaucoup d’autres, il n’y a que des échecs et des réussites collectives. L’échec d’un élève au terme d’une année scolaire, ou celle d’un étudiant à la suite d’une année académique, est également celle d’un ensemble d'acteurs qui se doivent tous de se remettre en question en mettant en œuvre notamment de nouvelles stratégies susceptibles d’améliorer progressivement la qualité des résultats. « La science nous enseigne que tout progrès s’appuie sur des essais qui ne peuvent pas toujours réussir.»[3] Des expérimentations tangibles qui sont à la base des véritables changements qui se construisent sur la base des échecs collectifs du passé, qui ont toujours une utilité pour ceux qui sont disposé à faire preuve de plus de sérieux et de bon sens.

Le fait de redoubler, tripler voire même quadripler et plus, n’est jamais une mauvaise chose en elle-même. C’est une invitation à redoubler d’effort pour atteindre des meilleurs résultats en prenant soin d’entériner d’une part en fonction des contextes, les actes de corruption, la consommation des stupéfiants, le marchandage des notes par des « enseignants », et de procéder d’autres part, à des revalorisations salariales autant que possibles, à l’entretien et l’équipement des locaux tant en milieux urbains que ruraux, et enfin et surtout, insisté sur les cours d’éducation à la citoyenneté et à la culture d’une bonne moralité à tous les niveaux parce que, c’est tout un système qui est menacé par un ensemble d’acteurs qui par des actes scandaleux, ont chacun leurs part de responsabilités dans les échecs successifs. En effet, le système éducatif a des problèmes plus sérieux que les échecs en eux-mêmes. La question de l’éducation est tellement sérieuse pour qu’on se contente juste de donner un diplôme. La qualité du parchemin doit davantage tenir compte d’un savoir être respectueux aussi bien des valeurs républicaines que de la république en elle-même. Il faut être sûr de fournir un produit sur lequel on pourra vraiment compter car la manière déplorable avec laquelle certains jeunes se comportent dans les écoles, les universités et même en milieu professionnels, démontre concrètement le refus de faire la part des choses ou de dissocier exigences républicaines et dépravations des mœurs en milieu scolaires et professionnelles. Vous sanctionnez un élève, il ne vous écoute pas, il s’en fiche parce qu’il a une base solide, ou un parent en haut lieu qui soutien des énormités; vous demandez à un élève de faire le choix d’abandonner ce que la société considère comme étant une mauvaise vie du fait du mal que cela génère dans sa vie et celle des autres comme par exemple la consommation abusive de l’alcool et du tabac, il vous répond en disant que vous n’êtes pas son père ou sa mère qu’il ne respecte peut-être même pas ; vous rappelez à un individu ce à quoi ressemble un véritable service, il vous traite de chômeur, et que ce n’est pas à vous de l’apprendre à faire son métier; vous dites non à la corruption, on vous répond en disant d’aller plutôt interpeller les personnes en haut lieux, au lieu d’ennuyer le bas peuple parce qu’il faut le dire pour le déplorer que certains faits donnent à penser que les moyens mis en œuvre pour sanctionner les responsables d’actes immoraux ont pour objectif de malmener le bas peuple, et de museler, voire même punir d’éventuels « adversaires » ou anciens « collaborateurs », à travers des « dossiers compromettant » pour leur carrières.  

La question de l’éducation est tellement sérieuse pour qu’on se contente juste de donner un diplôme. Image: Daniel Maginot (2015)/commons.wikimedia.org

Tout porte à croire sur la base de faits concrets, que le devoir patriotique n’est pas la chose la mieux partagée. On est plus préoccupé par la satisfaction d’intérêts personnels parfois disproportionnés, alors que ce sont de tels actes qui contribuent davantage à un véritable mal-être économique et social. Peut-être faudrait-il envisagé des formations militaire pour de tels individus. Le soldat japonais nous dit le philosophe et humaniste Montaigne (1533-1592) dans un article publié par François Lagrange intitulé : Les combattants de la « mort certaine ». Le sens du sacrifice à l’horizon de la grande guerre, « combat pour une cause sainte, l’avenir de la patrie; il a derrière lui la presse, la nation toute entière; les siens l’engagent à se sacrifier pour son pays. » […] Aussi, avant de rejoindre l’armée, le soldat japonais a fait le sacrifice de sa vie, et il dit aux siens, en les quittant, non au revoir, mais adieu. Dans son fanatisme patriotique, il ne rêve pas de retour triomphant et d’acclamations enthousiastes, il rêve de mourir pour la patrie.»[3]

Lire aussi : Dérapages en milieu jeunes : quelles solutions ?

Le fait de ne pas se trouvé sur le champ de bataille ne signifie pas qu’on en ait dispensé. L’ignorance de cette réalité justifie le fait pour certaines personnes de faire n’importe quoi à des endroits où il ne faut pas. Quand on est en effet conscient de servir son pays et d’être appelé à le servir où qu’on soit, on se doit de se comporter avec patriotisme comme un soldat sur le champ de bataille. C’est de cet esprit patriote ou figthing spirit que beaucoup de jeunes doivent s’armer, afin de prendre plus au sérieux leur études pour les uns, et leur profession pour les autres, au lieu de jouir de manière illicite, ou d’abuser d’un ensemble de privilèges devant être utilisé en respectant les valeurs d’honnêteté, de service et de fidélité. Celui qui est conscient d’être au service de son pays ou d’avoir été formé pour véritablement le servir, ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi parce qu’il sait que s’il s’adonne aux stupéfiants par exemple, il court le risque de ruiner son avenir, et celui de beaucoup d’autres qui auront fait le même choix que Lui. En effet, ces produits composés en majorités de substances dépendogènes et toxiques, sont des véritables ennemis de la république contre lesquels il ne faut ménager aucun effort pour les éradiquer progressivement. Les experts précisent dalleurs que « la dépendance physique est la réaction naturelle du corps lorsque certaines substance sont utilisées pendant une période prolongée.»[4] Et il en est de même pour la corruption. Celui qui est conscient de se trouver sur un champ de bataille, refusera cette pratique surtout quand il en a les moyens car en acceptant de se faire corrompre, il empêche une société d’évoluer positivement. Dans son sixième document de travail sur la corruption publié en 2009, l’organisation de la société civile Transparency Internationale précise qu’« Engager les jeunes à dire non à la corruption, aujourd’hui et dans l’avenir, est une étape essentielle pour progresser de manière effective dans la lutte contre les abus de toute sortes : pots-de vin, fraude, collusion et clientélisme. Si l’engagement des jeunes n’est pas suffisant à lui tout seul, c’est toutefois un élément complémentaire indispensable du combat contre la corruption.»[5]  

La société a besoin de battants. D’hommes et de femmes qui se préoccupent de contribuer au développement de leur pays et non pas ceux qui se disent que si les autres n’ont rien fait, ce n’est pas eux qui changeront les choses. S’il faut avouer qu’en raisonnant de la sorte on décrédibilise la formation qu’on a reçu qui a pour but de nous permettre d’apporter un plus à une société qui en a vraiment besoin, il faut toutefois reconnaitre que c’est un raisonnement très souvent influencé par un ensemble de systèmes qui ont en quelque sorte normalisé la corruption. Si en effet, grâce aux efforts entrepris par certains États, il y a la possibilité de dénoncer de manière anonyme certains actes, il faut tout de même dire que le fait qu’il y ai des personnes qui commettent de tel actes mais qui demeurent intouchable, donne l’impression que les mesures anticorruption sont des stratégies taillées sur mesure, qui se limitent plus à sanctionner les petits maillons de la chaîne, tandis que les plus grands sont exposés et sanctionnés uniquement dans le but de régler des problèmes particuliers. Mais puisque ce n’est qu’une impression qui cependant ne provient pas d’ex-nihilo, nous préférons insister sur la nécessité de favoriser une éducation qui place l’esprit patriotique au cœur de tout ce que les citoyens exercent comme métier tout en tenant compte des apprenants et des étudiants qui comme tous les autres, doivent faire preuve d’un devoir patriotique qui est une nécessité dans une société où certains ont pris pour habitude de brigander délibérément les valeurs républicaines.

Pour permettre à un ensemble d’individus qui n’ont pas conscience de la tâche qu’ils ont à accomplir, ou qui prêchent par un manque de fidélité en commettant des actes qui décrédibilisent leur personne ainsi que celle du système auquel ils appartiennent, il faudrait peut-être les envoyés au front. C’est l’endroit où on prend la pleine mesure de la tâche qu’on a à accomplir. Ce sont de telles expériences qui rendent consciencieux ceux qui ne le sont pas. C’est à travers de telles expériences qu’on apprend le véritable sens de servir sa patrie et qu’on comprend que l’enfer ce n’est pas uniquement les autres, mais également nous parce que, chacun de nos actes ont une incidence bonne ou mauvaise dans la vie des autres et par conséquent, nous devons faire preuve de plus de responsabilité dans nos manières d’agir au quotidien.

Le figthing spirit ne concerne pas uniquement les sportifs de haut niveau et les militaires. C’est une faculté que chaque individu est appelé à développer et à exprimer dans tout ce qu’il a fait le libre choix de faire, ou au cours d’un ensemble d’expériences professionnelles au cours desquelles les modèles sont appelés à se perfectionner pour contribuer eux-mêmes à faire des êtres perfectibles car, les cas d’inconduites ne se retrouvent pas uniquement en milieu jeune ou chez les enfants en âge de scolarisation. Même les plus âgés font preuves très souvent d’un manque de civisme qui signifie qu’a un moment donné, nous avons loupé le coach.  

Le type d’Homme que nous sommes, que nous serons, ou que nous sommes appelés à être, dépendra toujours de la qualité d’enseignement que nous avons accepté recevoir, ou de l’éducation que nous avons reçu. Image: datacameroon.com

La question de la bonne moralité

L'éducation on ne le dira jamais assez, est la base de tout développement. Un citoyen qui par ses actes n'honore pas les valeurs républicaines, est le produit d'une mauvaise éducation, ou celle d'une société qui perd peu à peu le sens du droit et du devoir. Et quels sont ces droits et ces devoirs ? Il s’agit tout simplement de faire preuve de bon sens quand on fait le choix de servir une société qui attend beaucoup de nous car, chaque responsable quel que soit son domaine d’activité ou d’expertise, est un citoyen du peuple au service d’une citoyenneté qui elle-même est l’ensemble des droits et des devoirs réciproques. En d’autres termes, « Le citoyen réclame légitimement de l’État le respect de ses droits parce que l’État réclame légitimement de ses citoyens l’accomplissement de certains devoirs. »[6] En faisant bien ce qu’il a à faire, le Citoyen respecte les institutions et ses concitoyens qui sont également appelés à faire de même pour éviter autant que possible et parfois, des affrontements rudes à l’extrême qui favorisent des climats délétères. La citoyenneté comme le fait d’être reconnu officiellement comme membre à part entière d’un pays, est le propre d’un individu qui se sait membre d’une nation pour laquelle il se doit d’œuvrer pour le bien commun. Mais le type d’Homme que nous sommes, que nous serons, ou que nous sommes appelés à être, dépendra toujours de la qualité d’enseignement que nous avons accepté recevoir, ou de l’éducation que nous avons reçu. Le savoir-être est indissociable de tout style de savoir-faire qui contribue vraiment au bien être de celui qui l’exerce, et au développement de son pays. Il (en parlant du savoir-être) implique une bonne moralité dans un ensemble de sociétés qui en ont grandement besoin. En effet, « on parle de la moralité d’un acte ou d’une décision pour qualifier son adéquation à ce que l’on juge bon ou mauvais (…) et on parle de la moralité d’une personne, désignant ainsi non seulement la valeur de ses actes mais aussi et surtout sa capacité à en juger par elle-même. L’homme est en ce sens le seul dont on puisse juger la moralité, celle-ci renvoyant à sa conscience morale qui le met à part du réel. La moralité semble donc relever en priorité de l’intériorité de l’individu puisqu’elle ne concerne finalement pas tant les actes en eux-mêmes que les intentions qui leur prévalent ou le sens qu’on leur donne. » [7]  

Lire aussi : Education des consciences et prévention des gestes agressifs, désespérés et impudiques dans les lieux d'apprentissages.

Un Homme qui suite aux propos désobligeant et comportements vicieux de certain leader choisi faire de même, accepte de recevoir un enseignement mauvais, contrairement à celui qui choisit faire le contraire. Faire le mal comme ceux qui ont fait librement le choix de le faire, c’est accepter suivre la voie du mal ou des malversations qui ont largement contribuées à maintenir l’Afrique sub-Saharienne en particulier dans la précarité. « La gestion rentière de l’économie caractérise la manière dont les élites politiques et économiques des pays du tiers monde en générale et notamment des pays africains subsahariens conduisent les affaires dans leurs pays respectifs. Le pacte colonial accepté et pratiqué par les premiers chefs d’États africains de ces pays dits indépendants, les scandales économiques et financiers, liés au bradage des ressources minières, le gaspillage public, la gabegie, et la corruption des hommes au pouvoir sans vision d’avenir pour leur compatriotes et pour eux-mêmes, l’absence de gestion rationnelle de l’économie, l’extrême penchant à l’égoïsme des cadres intellectuels et le réel manque de volonté politique des gouvernants pour promouvoir la production et mettre en place une redistribution des fruits du travail sont respectivement et successivement évoqués dans leurs manifestations diverse mettant toujours à nu la connivence des élites au pouvoir dans leur tragique avènement.»[8] Être contraint de perpétuer de telles attitudes pour être bien vu par des semblables qui ont perdus le sens du devoir patriotique, c’est faire transparaitre malheureusement une image de nous qui ne correspond pas avec ce que nous sommes vraiment, et qui peut avoir une incidence désastreuse sur notre personne, y compris notre personnalité parce que victime d’une société où comme le dit Blaise Pascal dans ses Pensées, « le moi est haïssable»[9]

Faire le bien malgré le fait que ce soit ceux qui persévèrent dans le mal qui ont beaucoup de succès, c’est refuser de recevoir un enseignement en contradiction avec des valeurs éthiques qui voudraient qu’un citoyen agisse toujours dans la vérité de sa conscience. Un individu de mauvaise moralité est un citoyen dont les actes ne sont d’aucune utilité pour les peuples. Quel que soit le poste qu’on occupe ou la qualité de la quantité de notre rémunération, sans une bonne moralité, on constitue un obstacle au véritable développement qui doit toujours être bâti sur la transparence et la droiture. La citoyenneté n’admet pas de barrières entre les Hommes et encore moins l’instrumentalisation d’une fonction pour abuser de la liberté d’autrui. La citoyenneté s’inscrit dans une dynamique communautaire qui œuvre en faveur de l’intérêt général, et non pas celui d’un corpuscule d’individus à la solde d’individus malveillant et égoïstes. La manière avec laquelle les valeurs patriotiques sont bafouées, nous montre à quel degré se situe l’ingratitude et l’hypocrisie d’un ensemble de citoyen qui doivent beaucoup à un ensemble de pays qui leur ont tout donné, même s’ils estiment avoir des raisons d’en douter. La ruée vers le matériel en oubliant ou en mettant de coter son autre partie essentielle qui est le devoir patriotique, est le résultat du choix d’accepter suivre des mauvais models et devenir soi-même un mauvais model à la base des multiples cas d’inconduites reconduitent de générations en générations et de manières encore plus lamentables et pathétiques, dans un ensembles de contextes où chaque leader tout comme chaque citoyen, se doit d’être un patriote, soucieux de contribuer à la production d’individus dont les valeurs civiques et morales permettront à tous les peuples de se développer à tous les niveaux, pour l’intérêt général grâce notamment à une éducation civique et morale de qualité.

Français|Anglais

Références

[1] Gratuite, obligatoire et laïque : la sainte trinité de Jules Ferry

[2] 4/7 Montaigne : « une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine »

[3] Les vertus de l’échec

[3] Les combattants de la « mort certaine ». Les sens du sacrifice à l’horizon de la Grande Guerre

[4] À propos de la consommation de substance

[5] La jeunesse et la corruption

[6] État, citoyenneté et participation au Cameroun : un regard pluridisciplinaire (1946-2020)

[7] La moralité est-elle utile à la vie sociale ?

[8] Pierre Bamony, Pourquoi l’Afrique si riche est pourtant si pauvre ?

[9] pensées diverses II – Fragment N° 5 /

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Recommandation :

Les causes de l’échec scolaire évaluées par les enseignants

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