La communauté française : Une phase déterminante dans le processus de décolonisation des Territoires africains

malumiereetmonsalut Par Le 30/08/2024 à 00:00 0

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Histoire

"Affiche de propagande pour le Oui dans un village". Image: radiofrance.fr

Analyse/Le changement tout comme la volonté de changer les choses pour quelque chose de meilleur qui arrange tout le monde ou non, est la conséquence d’une volonté de mieux faire les choses en acceptant des discussions, des concertations, en faisant des propositions et surtout en donnant des clarifications sur une politique que l’on estime être un projet d’intérêt commun. En effet, indépendamment du fait qu’en plus des objectifs visés et rendus public il puisse avoir d’autres inavoués, tout projet sérieux aboutit toujours à des résultats satisfaisants. Si au bout d’une dizaine voire même dans les cas extrêmes une vingtaine d’années et plus il n’y a pas de changement, il est toujours nécessaire d’envisager d’autres alternatives non seulement pour maintenir une certaine influence sur un ou plusieurs territoires mais surtout proposer à ces territoires un ou plusieurs moyens de parvenir à ce qu’il désirent le plus.

Après dix années dans l’Union française créé en 1946, les peuples africains aspiraient à quelque chose de mieux. En regardant de près les multiples coups-d ‘Etats militaires en Afrique ces dernières années et la volonté pour certains dirigeants de briser et/ou de revoir dans le sens de renégocier toutes relations politiques, économique et même militaire avec un partenaire historique et notamment la France, on dira certainement que c’est un des signes du réveil de l’Afrique et des africains alors que ce dont il est question date de plusieurs années avant notamment avec des revendications panafricaines et nationalistes qui démontraient et présageaient déjà une envie de rupture avec toute politique d’asservissement.  

Dans le but de maintenir son hégémonie sur ses dépendances extérieures et surtout africaines, la France met en œuvre la loi Cadre Gaston Deffere pour lancer en 1956 le processus d’une phase déterminante de la décolonisation des territoires africain qui avaient certes été amorcé en 1946 après la deuxième guerre mondiale notamment avec la création de l’Union Française mais qui n’était pas satisfaisante car les territoires ne jouissaient d’aucune autonomie dans la gestion de leur affaires internes et n’étaient même pas véritablement structuré de l’intérieur politiquement et même administrativement car tout était contrôlé par la France.

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La loi cadre Gaston De Deffere vint donc répondre au problème de l’autonomie des territoires africain qui sera partielle dans un premier temps avec la nomination des autochtones comme ministres, pour être complète officiellement avec les déclarations d’indépendances même si le sentiment anti-français qui règne dans certains Territoires africains laisse croire que c’est maintenant que ces Territoires autrefois colonies françaises ont vraiment montré qu’ils sont des Territoires indépendants. En effet, accéder à l’indépendance sous la conduite de la France impliquait des compromis bilatéraux dans plusieurs secteurs d’activité qui ont amenés certains à développer le concept de néocolonialisme pour signifier cette mainmise de la France ou plutôt son influence constante sur des Territoires dits indépendants qui ne le sont même pas en réalité. Mais avant d’arriver à ce constat que certains qualifie d’honteux, il a fallu que cette puissance tutrice prenne ses responsabilités en proposant une solution de liberté concrète à laquelle la plupart de ses ex-colonies à part le Cameroun et le Togo qui avaient des statuts particuliers, ont fait le choix d’accepté c’est-à-dire, devenir des membres de la communauté française créé par le Générale de Gaulle et préparé par Gaston Deffere et sa loi cadre de 1956.

L’intégration à la communauté française

Cette association politique inscrite dans la constitution de la Vème république de la France du 4 Octobre 1958 donne la possibilité à ceux qui choisiront intégrer la communauté de garder leur autonomie et de parvenir à une autonomie complète après une indépendance « négociée et accompagnée. » Ces termes traduisaient déjà le fait que même si les peuples auront le droit de gérer eux-mêmes leurs affaires, ils demeureraient en quelque sorte des propriétés de la France.  

Accompagnement parce que la France était une puissance tutrice, et négociation parce que si vous voulez jouir d’une certaine liberté, vous devez nous donner quelque chose en retour. Raison pour laquelle votre processus d’émancipation doit se faire selon nos méthodes malgré le fait que le projet de constitution soumis au referendum de Septembre 1958 pour la création de la communauté Française était aussi une solution apportée pour mettre un terme à la guerre d’indépendance Algérienne conséquence d’une volonté d’autodétermination déjà manifestée par la plupart des ex-colonies française et notamment l’un des grand partis africains de l’époque, le parti du regroupement africain (PRA) qui réclamait en 1958 une indépendance immédiate. Ce point de vu contradictoire ou qui allait à l’encontre de l’intégration à la communauté française, justifia la croisade africaine du générale de Gaulle afin de mieux défendre son choix ou son projet africain du 28 Septembre 1958 et encouragé les territoires africains à intégrer l’union française tout en précisant qu’ils ont également la liberté de refuser et d’être indépendant immédiatement comme le faisait savoir le parti du regroupement africain. Il obligeait en quelque sorte les territoires africains à intégrer la communauté puisqu’il savait ce qu’impliquait le choix de refuser.

Mais la rupture totale de toutes relations avec le pays qui choisirait de ne pas intégrer la communauté ne fit pas peur à Ahmed Sékou Touré de la Guinée française qui devint indépendante dès le 2 Octobre 1958 sous le nom de république de Guinée. Ce choix courageux est peut-être à l’origine des initiatives militaires actuelles en Guinée Conakry, au Burkina Faso, au Mali et au Niger qui ont fait le choix pour la plupart de rompre plusieurs pans de leurs relations avec la France dans un monde multipolaire où il y a encore plus de partenaires. En effet, si avant et notamment en 1958 vous aviez parmi tant d’autres la possibilité de nouer des alliances avec l’union soviétique comme l’avait fait Sékou Touré, aujourd’hui les possibilités de partenariats sont encore plus nombreuses aussi bien en Afrique que dans le reste du monde. 

Contrairement à la Guinée française qui a fait le choix de refuser d’intégrer l’Union Française et d’assumer son choix avec toutes les difficultés que cela impliquait, le Tchad, le Dahomey (Benin), le Soudan français (la république du Mali) actuellement en révolte, la Côte d’ivoire, Madagascar, la Mauritanie, le Moyen Congo (République du Congo), le Gabon, le Niger (actuellement en révolte), le Sénégal (qui veut actuellement revoir la qualité de ses relations avec son partenaire historique), l’Oubangui Chari (Guinée Equatoriale), et la Haute Volta (Burkina Faso) actuellement en révolte, ont fait le choix de poursuivre un processus d’indépendance « négocié et accompagné.» Ceci entraina de facto la disparition des deux fédérations d’Afrique Occidental (1895-1958) et Equatoriale française (1910-1958).

Au début de l’année 1960, tous ces Etats membres de la communauté accèdent à leurs indépendances toujours en laissant planer une incertitude sur l’effectivité d’une autonomie sur le plan politique, économique, militaire, éducatif et judiciaire. Si les plus sceptiques ont été réconfortés par le sentiment anti français qui s’est développer dans certains pays ces dernières années, il faut tout de même reconnaitre que l’accession aux indépendances à la suite de l’intégration à cette association politique entachées d’hypocrisies dont les dispositions constitutionnelles ont été abrogées en 1995, était tout de même une phase importante dans le processus d’émancipation de plusieurs Territoires africains qui ont depuis lors la responsabilité de continuellement mettre dans ce contenant qu’est le statut d’Etat ou de pays indépendant un véritable contenue à travers des actes ou des choix correspondants véritablement à leurs aspirations ou leur liberté de s’autogérer ou d’être véritablement indépendant en répondant activement et de manières continue à travers des actes concrets et véritablement constructifs aux multiples problèmes des populations africaines et notamment les tranches les plus vulnérables de la société.

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