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L’union française : un concept géographique fédérateur et de préservation des intérêts stratégiques d’une puissance tutrice au Cameroun

malumiereetmonsalut Par Le 30/07/2024 à 00:00 0

Dans Histoire

Histoire

territoires membres de l'Union Française. Image source curtiswrightmaps.com

Analyse/ Comme une suite logique de la période sous mandat de la Société Des Nations (SDN) confiée aux français et britanniques pour le cas du Cameroun en particulier, la période sous tutelle de l’Organisation des Nations Unies (ONU) confiée à ces mêmes deux puissances était celle du processus d’émancipation d’un peuple jugé incapable de se prendre lui-même en charge et qui devait par conséquent suivre un processus d’autonomisation notamment au cours de la période sous tutelle qui devait se terminé par une indépendance qui implique l’atteinte d’une autonomie complète qui elle-même prend en compte l’autonomie politique et administrative qu’il a fallu tout de même se battre pour avoir car en dotant le Cameroun par exemple d’institution politique, le statu de la loi cadre Defferre n’accordait pas une autonomie complète à un Territoire sous tutelle aux potentialités économiques énormes.

Après la deuxième guerre mondiale, une phase importante dans le processus de décolonisation des Territoires africain est lancée. En effet, à la suite de la conférence qui s’est tenue à la capitale de l’Afrique française libre à savoir Brazzaville du 30 Janvier au 10 Février 1944 et organisée par le comité français de libération nationale (CFLN) afin de définir l’avenir de l’empire coloniale français en Afrique, fut créé et mentionné dans la constitution de la quatrième république française un concept géographique fédérateur permettant à la France de mieux assoir son hégémonie sur ses dépendances extérieures à travers une réforme de son système colonial qui nécessitait notamment une mise en exécution des promesses issues de la conférence de Brazzaville à savoir :  la libéralisation du système coloniale, la représentation politique des autochtones, et le développement économique et social du Territoire.

Le préambule de la constitution de 1946 précise que la France forme avec les pays d’outre-mer une union fondée sur l’égalité des droits et des devoirs sans distinction de race ni de religion. L’article 60 de la même constitution précise que l’union française est formée d’une part, de la république française qui comprend la France métropolitaine, les départements et les territoires d’outres mers et d’autres parts, les territoires et Etats associés.

Contrairement aux Etats associés qui regroupent les Etats antérieurement placé sur le régime de protectorat à savoir : premièrement l’empire de l’Annan-Tonkin et la Cochinchine qui faisaient partie de l’Indochine française, deuxièmement la régence de Tunis et troisièmement l’empire marocain, les territoires associés étaient le Cameroun et le Togo, dont le mandat avait été donné à la France.  

Lire aussi : Le Cameroun et les autres colonies françaises en Afrique dans la première et la deuxième guerre mondiale

L’objectif de la France à travers l’union française était de maintenir sa souveraineté et son autorité sur les territoires d’Afrique noir en particulier à travers des techniques colonisatrices des peuples jugés inférieurs à savoir l’association et l’assimilation qui sont respectivement « la reconnaissance de l’originalité des colonies et la volonté d’établir des liens entre des entités perçues comme fondamentalement différentes pour la première, et une volonté de réduire les écarts existants entre la métropole et les colonies, avec pour limite la fusion complète pour la deuxième. »  En effet, même si l’union s’inscrivait dans une logique de décolonisation, il a fallu se battre pour cette liberté qui n’était pas acquise. Même s’il fallait réformer le système colonial pour permettre aux ex-colonies de s’émanciper peu à peu jusqu’à l’obtention de leur indépendances respectives qui ont commencées à s’officialiser au début des années 1960 en Afrique noir française notamment, il s’agissait plus de réformer l’empire colonial pour mieux le conserver c’est-à-dire, préserver les acquis et retarder au maximum l’accession aux indépendances. Même si au terme des deux grandes guerres, français et britanniques se sont vu octroyés l’administration d’un Territoire jadis sous protectorat Allemand, le Cameroun n’était pas officiellement reconnut comme une extension du Territoire français. La période sous mandat et celle de la tutelle avaient pour but de conduire le Cameroun à son indépendance. Mais la France a fait tout son possible pour considérer officiellement ce territoire comme sien. Certaines sources précisent que ce projet (à savoir l’intégration du Cameroun dans l’Union Française) ne s’est pas achevé après l’échec de cette demande auprès de l’Organisation des Nations Unies. L’empire colonial à travers sa constitution de 1946 a reconnu ce territoire comme un membre à part entière de son Territoire bien que suivant un processus d’autonomisation qui devait se conclure par une indépendance. Un choix qui correspondait au projet du mouvement républicain populaire (1944-1967) qui partageait le même projet que le docteur Louis-Paul Aujoulat, député français du Cameroun à la suite de la création en 1946 de l’assemblée représentative du Cameroun (ARCAM) à savoir nier la spécificité des autres peuples et les convertir à notre image c’est-à-dire à l’image de la France. Un point de vue plus favorable à une idée d’assimilation.

L’Union Française était certes une étape décisive dans le processus de décolonisation des territoires africains mais elle n’avait pas pour but d’accorder aux territoires d’Afrique noire une compétence générale. Il a fallu attendre dix années plus tard et notamment à partir de 1956 et 1957 au Cameroun grâce notamment à des initiatives nationalistes pour assister à la nomination d’un gouvernement autonome qui annonçait le terme d’une longue période d’assujettissement. L’Union Française elle-même fut dissoute par la constitution française toujours en vigueur du 04 Octobre 1958. Ce régime constitutionnel de la cinquième république révisée 25 fois à ce jour était déjà plus favorable à la souveraineté des territoires et du droit des peuples de gérer eux-mêmes leurs Territoires.  

Le processus de décolonisation avait certes des objectifs voilés qui visaient notamment a renforcé l’empire coloniale mais il a tout de même abouti à une succession d’indépendance en Afrique française en général et au Cameroun en particulier où comme partout en Afrique il a fallu se battre pour ses droits pour véritablement parvenir à une indépendance totale que la communauté française créée en 1958 pour remplacer l’union française favorisait plus car elle reconnaissait aux territoires africains le statut d’Etat même si leur degrés de souveraineté demeurait restreint.

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Recommandation :

 Fiche d’information sur l’évolution de l’union française depuis 1946 (Septembre 1958)

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