Analyse/ La première maxime écologique de l’histoire qui est une transcription de la pensée du philosophe latin de l’antiquité Horas, a connu des mutations au cours du temps au point où aujourd’hui et surtout à partir du XVIIIème siècle notamment avec le comédien et dramaturge français Philippe Néricault, nous sommes passé de la nature au sens littéral du terme au naturel pour signifier le véritable tempérament d’une personne ou son véritable caractère.
Nous sommes donc passé du latin « naturam expelles furca, tamen usque recurret », en français « chassez la nature à coups de fourches, elle reviendra toujours en courant » pour montrer la prééminence de la nature sur les constructions humaines, à « chassez le naturel, il revient au galop » pour signifier que ce n’est pas en faisant transparaitre ce qu’on n’est pas, que ce que nous sommes vraiment ne finira pas par se révéler ou être révélé au grand jour.
En regardant aujourd’hui comment les Hommes en général et les camerounais en particulier sont des amoureux de la tricherie, on se demande bien si ce phénomène prendra fin un jour. En fait, plusieurs personnes ont toujours eu à décrier la corruption et ses corollaires c’est-à-dire, les autres pratiques qui gravitent tout-autour à savoir les détournements de fonds, le mensonge et la tricherie etc.
À la question de savoir pourquoi les détournements perdurent malgré les interpellations, Hubert Mono Ndjana, philosophe camerounais de regretter mémoire disait sur la base de sa « théorie de l’écart et de la norme », « qu’il est normal que les gens continuent à faire ce qu’ils considèrent comme normal » car nous sommes en fait dans une société qui se caractérise par « le fait d’avoir écarté la norme et d’avoir normalisé l’écart. »
Il n’y a donc plus rien à faire pour remédier à la situation ? Certainement pas ! Les actes concrets mis en œuvre pour résoudre ces problème prennent du temps parce que ces attitudes scabreuses ont pris le temps de s’enraciner dans nos habitudes au point où certains jeunes ont adoptés de telles attitudes parce qu’ils ou elles restent convaincu(e)s que c’est le meilleur moyen de réussir socialement. Mais puisqu’on ne peut pas continuer à cautionner le mensonge ou la tricherie pour être plus précis, les autorités semblent de plus en plus avoir mesuré l’ampleur du problème et cela se voit notamment à travers des candidats recalés pour faux diplômes à plusieurs reprises et à la suite d’un même concours. C’est dire que vous pouvez prendre des mesures au terme d’un concours en espérant des changements dans l’avenir mais les sessions suivantes vous êtes encore dans l’obligation de prendre les même strictes mesures parce que des individus se sont habitués au laxisme et à l’impunité. Inutile de demander comment de telles personnes se comporteront quand elles seront à des postes de responsabilités. C’est sûre que ce sera le chaos car ils ne feront que perpétuer ce qui a toujours été tolérer et qu’ils ont eux-mêmes copier parce qu’ils ou elles se sont rendu compte que c’est devenu en quelque sorte une norme et que tout le monde peut se permettre de faire ce qu’il veut et rien n’arrivera parce que le plus malin, le plus astucieux ou celui qui a le plus de moyens financiers a toujours raison. Et le problème ne se trouve pas uniquement aux niveaux des concours.
L’or de la cession d’un examen officiel, un professeur de l’enseignement secondaire général s’étonnait du fait que des candidats de la salle où il avait été affecté pour contrôler le déroulement d’une épreuve, sortaient à un temps plus rapides que la normale les uns après les autres. Ce constat le semblait encore plus bizarre parce que par expérience, il sait que les élèves ou les candidats au cours de cette épreuve précise prennent habituellement beaucoup plus de temps. Au terme de l’épreuve et à sa grande surprise, il s’avère que l’épreuve se trouvait déjà sur les réseaux sociaux à la veille. On pourrait dire par quelle alchimie mais il n’y a rien d’occulte là-dedans. L’art de la tricherie s’est enracinée dans les sociétés au point d’atteindre des proportions plus considérables avec le développement des réseaux sociaux. De plus, l’honnêteté qui est une véritable valeur manque de plus en plus de popularité. Et avec le développement croissant des réseaux sociaux, le mensonge ou la tricherie dispose de moyens encore plus sophistiqués pour mieux s’étendre et faire honte à un pays qui peut quand même se vanter d’avoir des formations de qualités malgré tout.
Même comme le naturel revient toujours au galop ou même comme nous avons normalisé l’écart pour écarter la norme, ce n’est pas à travers cette manière de procéder que nous deviendrons des véritables modèles de réussite sociale.
Le Cameroun a besoin de tous ceux qui sont prêt à le servir honnêtement et surtout qui sont prêt à combattre des attitudes qui ont assez perdurer et n’ont rien apporter de bon sinon pour les uns des pleurs et pour les autres une honte qui est aussi la nôtre puisqu’à plusieurs reprises et pour des motifs similaires, on a ici des cas de tricherie, là-bas des cas de faux diplôme, ici des cas de corruptions, là-bas des cas de détournements de fonds, ici des parents qui encouragent leur enfants à tricher, là-bas des cas de malhonnêtetés très inquiétants.
On pourrait se demander où est passer l’honnêteté mais elle est bien là et se perçoit à travers des efforts quotidiens de produire un service de qualité qui se traduit concrètement par la mise à l’écart des candidatures caractérisées par des diplômes falsifiés à cause d’une accoutumance avec des pratiques déplorables qui ont assez duré et assez torpillé ou détourné la conscience d’un bon nombre de jeunes Camerounais qui voient dans la voie du mensonge le meilleur moyen de réussir alors que c’est tout à fait le contraire.
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