La gestion des infrastructures sanitaires éducatives et sportives par les communes
Demander un transfert de compétences et de ressources, c'est demander l'autonomie dans la gestion des ressources et des biens transférés, sous le contrôle du conseil national de la décentralisation et du comité interministériel des services locaux tels que définis par la loi sur le contrôle des institutions prévues par la réglementation en vigueur dans le fonctionnement des collectivités territoriales décentralisées, et non pas une autonomisation; c’est-à-dire, une rupture avec le pouvoir centrale. Elles (les communautés territoriales décentralisées) restent et demeurent des institutions au service de la république et par conséquent doivent être muni de tout le nécessaire pour atteindre leur objectifs à savoir l’amélioration des conditions de vie des populations. Si les collectivités territoriales décentralisés ont besoin de l’aide de l’Etat pour être plus efficaces, l’Etat a encore plus besoin d’elles pour se développer davantage dans tous les domaines ; d’où la nécessité de transférer les ressources pour permettre aux communes de prendre en mains d’autres priorités notamment sur les plans sanitaires éducatif et sportif tout en nouant également des partenariats avec l’extérieur. Est-ce qu’il ne serait pas mieux de transférer la gestion de toutes les infrastructures aux communes ? En tant que partenaires clés au développement intégral d’un Territoire, les communautés territoriales décentralisées et notamment les communes rurales ont davantage besoin de moyens nécessaire pour impulser le développement local et contribuer au développement du Territoire. Un transfert de compétences qui ne s’accompagne pas d’un transfert de ressources est incomplet. Au Cameroun tous les projets sont importants. La priorité donnée à certains est une volonté politique qui s'inscrit dans la dynamique d'un processus lent et efficace qui ne peut résoudre tous les problèmes d'un coup. Les communes attendent que leur budget soit augmenté pour pouvoir jouer pleinement leur rôle, mais l'Etat n'est pas encore prêt à leur accorder ces faveurs dans l'immédiat. Pendant ce temps, les professeurs continuent d'enseigner en plein air. Le manque d'électrification rend l'apprentissage encore plus pénible. Ceux qui ne disposent pas d'infrastructures sanitaires de qualité sont contraints de parcourir de longues distances parfois au péril de leur vie. Le manque d'eau facilite la prolifération des agents pathogènes. Certains fonctionnaires refusent de se rendre dans des endroits éloignés parce qu'ils n'ont aucun intérêt à s'y rendre ; certains n'ont même pas de salaire.
Si les municipalités procèdent elles-mêmes aux recrutements et établissent elles-mêmes les contrats de travail, le problème de la rémunération serait réglé. Pourquoi ne pas construire des infrastructures scolaires, sanitaires et éducatives et les confier aux municipalités ? Lorsqu'une collectivité locale décentralisée gère ses propres infrastructures et ressources, l'optimisation du développement est plus élevée. Tout développement qui part du bas et qui a tout le nécessaire sera toujours très efficace malgré le fait qu'il y aura toujours des attitudes déplorables inhérentes à un problème de mentalités qu'il faudra toujours corriger. Même si l'effectivité de la décentralisation au Cameroun est douteuse, la volonté politique affichée depuis plusieurs années par certains actes concrets qui loin de répondre à toutes les aspirations des populations permettent au moins de comprendre qu'un processus sérieux dans un contexte en proie à de multiples malversations répondra progressivement à toutes les attentes au fil du temps.
Les populations doivent donc continuer à faire preuve de patience. Malgré le fait que la fin du calvaire de certains d'entre elles n'est pas pour maintenant, ils doivent faire preuve de résilience dans un Territoire dont le processus progressif de décentralisation avance lentement, conscients des principales préoccupations des populations à savoir permettre aux communautés territoriales décentralisées et en particulier aux communes de mieux stimuler la développement de tout le Territoire, à partir du développement local, pour ne plus dépendre principalement du pouvoir central.
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