Le milieu dans lequel l’Homme vit est, et sera toujours à son image. Dieu crée l’espace et en confie la gestion rationnelle à l’Homme afin que le nom de Celui qui Lui a accordé cette grâce soit glorifier à travers les bienfaits qui résulteront d’une bonne gestion des choses de la cité.
C’est sur la supervision de Celui qui Lui a donné autorité sur l’espace dans lequel il vit que l’Homme établi un contrat social stipulant qu’un des siens soit à la tête de chaque institution créée pour le bien de tous. Celui qui a le pouvoir est donc libre de l’exercé comme il veut en fonction des prérogatives que le contrat social lui donne, sans toutefois perdre de vue qu’il a le devoir de répondre aux multiples préoccupations de l’ensemble qui l’a élu, et dont il est issu.
Il ne faut donc pas demander des comptes à Dieu quand les choses vont mal. C’est aux intendants de Dieu élus et nommés par l’Homme par des « voies démocratiques » qu’il faut premièrement demander des comptes. L’Homme ne peut pas demander des comptes à Dieu sans se demander des comptes à lui-même. Un voleur ne peut pas demander à Dieu de mettre un terme aux injustices sans toutefois reconnaitre au préalable sa part de responsabilité dans la prépondérance des injustices en société, et sans avoir prît lui-même la ferme résolution de ne plus appartenir à un tel système. Accepter une telle prière, c’est cautionner les injustices. Dieu donne autorité à l’Homme et le met en face de ses responsabilités. Avant qu’il ne nous accorde cette grâce on pouvait se plaindre à Lui directement. « Mais maintenant » qu’il nous « a donné le roi que » nous avons-nous-même « choisi », si nous lui obéissons sans nous « révolter contre ses ordres », si nous-même et le roi qui règne sur nous suivons Yahvé notre Dieu, tout ira bien. Mais si nous n’obéissons pas à Yahvé, si nous-nous révoltons contre ses ordres, la main de Yahvé pèsera sur nous et sur notre roi.
Avant de se plaindre devant Dieu il faut d’abord se demander ce qu’on a soi-même fait de mauvais, et non pas rejeter la raison de nos maux sur les autres. Si le leader que nous avons établi à notre tête est responsable de nos maux, nous avons également notre part de responsabilité. La liberté que Dieu accorde à l’Homme exige de Lui qu’il fasse toujours preuve de responsabilité en assumant chacun de ses actes. Celui qui accepte Dieu dans sa vie est un de ses envoyés dans l’espace et dans le temps. « Comment peut tu dire à ton frère : [laisse-moi t’enlever cette paille que tu as dans l’œil, alors que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien] ». Il y a tant d’injustices dans le monde parce que les Hommes sont hypocrites, des autorités suprêmes jusqu’au plus petits citoyens. Il y a tant d’injustices dans le monde parce que les enfants de Dieu ne veulent pas se comporter comme des pécheurs pardonnées ; c’est-à-dire, sauvé par la miséricorde de Dieu et appelé à œuvrer en son nom dans le monde, tout en étant conscient au quotidien qu’eux-mêmes ne sont pas parfait et qu’ils auront toujours besoin de cette même miséricorde au quotidien pour mieux répondre à cet appel de Dieu dans le monde.
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Celui qui se rend compte que les choses vont mal dans le monde devrait commencer par demander pardon pour ses propres péchés, et agir à la mesure de ses moyens afin que les injustices ne prospèrent plus. Cela suppose aussi de faire confiance à la justice de l'Homme parce que son autorité vient de Dieu, et parce qu'étant venus de l'Homme, c'est-à-dire d'un Nous inclusif, nous avons le devoir d'accompagner sa gestion de nos suggestions et critiques pour le bien de l’ensemble. Si ceux qui nous dirigent doivent rendre compte de leur gestion, nous le devons aussi. S’ils doivent être humiliés dans certaines circonstances, nous méritons aussi le même sort. Chaque Homme ou chaque composante de l'ensemble a une part de responsabilité dans la bonne marche des choses dans la ville. La vraie justice commence par la détermination de chaque individu à rompre avec les injustices du quotidien. C’est d’abord une question de résolution personnelle ferme avant d’être une responsabilité collective.
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