Analyse/Que ce serait-il passé si Adolph Hitler (1889 – 1945) était né juif ? Il aurait peut-être été un grand défenseur de la cause sémite, ou alors il aurait peut-être eu honte d’appartenir à un peuple persécuté par des « racistes » qui voyaient d’un mauvais œil ceux qui persévéraient dans une religion qu’ils qualifiaient d’antichrétienne, et qu’il fallait faire disparaitre parce que ce sont les juifs qui sont responsables de la mort du Christ.
Mais Adolph Hitler n’est pas né Juif. Il est bien responsable de la détention et de l’assassinat de plus de six million de juifs. Une conséquence tragique majeure d’un sentiment de mépris grandissant qui existait déjà avant lui. En effet, dès le début du XVIème siècle, les juifs étaient déjà considérés par une tranche du Territoire allemand comme des personnes "sales par natures". À l’antijudaïsme qui existait déjà, a succédé l’antisémitisme qui se bornait à favoriser la vulgarisation de l’établissement des degrés de considérations sur la base de la « race ». Une échelle de considération raciale établie par des racistes qui ont placé les juifs à un niveau inférieur, parce que les allemands, favorables aux idées d’extrême droite radicale, se considéraient comme des personnes d’une « race supérieure ».
L’être humain n’est que le produit de la société dans laquelle il évolue. Une société qui a ses croyances, ses stéréotypes et ses préjugés. Une société où le patriotisme exacerbé peut aboutir à des déviances que l’oppresseur ne considère pas comme telles parce qu’il est sure de faire le bien, alors que ce n’est pas du tout le cas. À force de dénigrer et voir d’un mauvais œil un peuple différent de nous, notamment sur la base de la « race », qui en fait est une terme péjoratif, on court toujours le risque de contribuer à faire émerger des individus d’une mentalité à déplorer et à condamner, dans des sociétés où le respect de la dignité humaine occupe une place de choix actuellement, contrairement à un temps passé où les degrés de considérations rétrogrades et partisans, se bornaient à créer une échelle de « sous-hommes » avec lesquels il ne fallait surtout pas se mélanger parce que les racistes à la base de cette basse besogne, estimaient avoir des raisons de penser que l’autre est un danger pour leur prospérité, et qu’il était hors de question de lui permettre de jouir des mêmes avantages que les véritables allemands.
Après l’échec de 1914-1918, l’Allemagne du troisième et dernier empereur Guillaume II (1859 – 1918 [1941]) qui était également le 9ème roi Prusse (1888 – 1918), doit trouver le moyen de redevenir une très grande puissance. Parmi les raisons des échecs évoqués notamment par les racistes, la présence des juifs dans l’armée allemande apparait en premier plan. Tout comme ils ont été enlevés dans plusieurs postes de responsabilité dans le pays, ils furent également exclus de l’armée parce qu’ils étaient considérés comme des individus sals par nature. Un héritage des pensées erronées du socialisme darwinistes de la fin du XIXème siècle qui faisait croire que les êtres humains pouvaient être classés collectivement en tant que « race », et que chacune d’elles possédaient des caractéristiques distinctes transmissibles génétiquement depuis l’apparition des premiers hommes de la préhistoire. Les principales cibles de cette catégorisation lamentable étaient les Juifs, les gitans (Bohémiens ou peuple nomade originaire d’Espagne), les handicapés, les polonais, les prisonniers de guerre soviétique, les afro-allemands, les dissidents politiques, les témoins de Jehovas, les homosexuels et les marginaux. Ils ont tous été victimes d’une stigmatisation oppressante, qui a fait obstacle à la cohésion sociale dans une société où le fait de voir celui que les racistes considéraient comme un membre d’une race inférieure réussir, était mal vu car pensaient-ils, son ascension constituait un danger pour la société et la culture allemande qui ne devait pas se mélanger avec celle d’individus naturellement inférieurs. Une considération sans bases scientifiques avérées qui a été à la base de la création du chaos qui se situe entre Septembre 1939, et Septembre 1945. Une sucession d'évènements dramatiques qui se profilaient déjà à l'horizon. En effet, un des signes annonciateurs de cette tragédie a commencé à se matérialisé à partir de 1925. Avant sa nomination comme chancelier allemand le 30 Janvier 1933, Adolf Hitler publie un ouvrage intitulé Mein Kampf (mon combat) dans lequel il explicite clairement sont ambition d’extermination systématique du peuple juif.
Lire aussi: L'évolution de la notion de "race" et le rétablissement de la dignité de l'Homme noir grâce aux recherches scientifiques
Le plan politique ou l’idéologie politique du parti national socialiste des travailleurs allemand (NSDAP) était déjà en marche, et cet ouvrage était déjà un signal clair de ce qui adviendrait si son auteur prenait le pouvoir. Selon lui en effet, les caractéristiques, les compétences, les attitudes et comportements étaient déterminés par des origines raciales contagieuses. Le scénario présagé dans l’ouvrage n’était plus une surprise puisqu’après janvier 1933 et notamment le 7 Avril de la même année, et le 15 Septembre 1935, furent instaurées deux lois sur une ségrégation stricte tendant à éviter tout contact entre les racistes blancs allemands dénommés « aryens », et les juifs. À ces initiatives ségrégationnistes vont être ajoutées entre autres mesures déplorables, l’interdiction des mariages mixtes, et l’exclusion des juifs d’un ensemble de professions.
En 1937 le camp de concentration de Buchenwald ouvre ses portes. Deux ans plus tard, le début du deuxième feuilleton de la honte mondiale. La montée en puissance d’un empire impérialiste qui a eu le temps de se réarmer avec pour objectif d'assujettir ses ennemis et se débarrasser d'eux, s'est également matérialisée par la prise de plusieurs villes européennes, et la construction de plusieurs camps de concentrations et d’exterminations en Pologne, et plus précisément à Auschwitz, Treblinka, Belzec, Sobibor, Madjanek, et Chelmno, où l’installation des chambres à gaz permirent d’exterminer des milliers de personnes chaque jour entre 1940 et 1945 en fonction des périodes d’utilisation, en vue de commettre des meurtres de masses prémédités de millions de civils innocents, par des individus poussés par une idéologie raciste. Les nazis considéraient les juifs notamment comme des vermines ou des parasites qu’il ne fallait surtout pas côtoyer, et dont les assassinats motivés par la montée de la haine au fur et à mesure de l’évolution de la guerre, ont été préférés au projet d’éloigner ces indésirables dans des colonies allemandes où vivaient d’autres individus inférieurs tout comme eux.
Aucun individu de race inférieure n’était épargné. Juifs d’Europe, malades ou biens portants, riches comme pauvres, orthodoxes et convertis au christianisme, personnes âgées, les jeunes et même les nourrissons, ils ont tous subi le même sort, du moment que le régime en place avait quelque chose de mal à leur reprocher. Des millions de personnes ont perdu la vie à cause d’une cruauté sans bornes, qui a favorisée la décimation d’hommes, femmes et enfants d’une des manières les plus abominables qui soit car pour Hitler, les allemands faisaient partie d’une race supérieure appelée « aryennes » et destinée à diriger un très grand empire dans toute l’Europe de l’Est. Et elle (la race) ne devait surtout pas se mélanger avec des « races inférieures » telles que les juifs, les gitans, les africains et les slaves (peuples d’Europe centrale et orientale : bulgare, polonais, russe, serbo-croitre, slovaque, slovène, tchèque).
Français|Anglais