L’article 12 de la loi n°1968-LF-3 du 11 Juin 1968, portant code de la nationalité camerounaise est claire : « la nationalité camerounaise est en outre acquise de plein droit, par le seul fait de la naissance sur le territoire camerounais, à toute personne ne pouvant se prévaloir d’aucune autre nationalité d’origine ». En d’autres termes, faire le choix d’avoir une double nationalité dans un Etat qui accorde ce privilège, c’est rejeter la première qui obéi à la loi d’un Etat qui n’accorde pas encore ce genre de privilège.
La question de la double nationalité au Cameroun est un débat qui a toujours susciter de l’émoi dans l’esprit des camerounais. En effet, entre ceux pour qui est camerounais celui qui s’abstient de recourir à une nationalité étrangère quel que soit les raisons, et ceux pour qui cette loi restrictive constitue un frein dans processus de développement du pays, il y a une troisième catégorie dont l’indifférence nous amène à nous poser la question de savoir si le fait d’être camerounais ou pas, après avoir fait le choix d’une nationalité supplémentaire, enlève quelque chose au fait qu’on le soit en réalité ?
Stratégie politique ou particularité d’un Etat de droit ?
D’aucuns estiment que la question de la double nationalité est un prétexte que le politique utilise pour se maintenir au pouvoir, empêchant ainsi à des potentiels rivaux de se présenter à une quelconque élection. Ce point de vue présente plusieurs ambiguïtés : Premièrement, il semble faire mine de ne pas considérer le fait que chaque Etat est régi par des lois qui au-delà d’un quelconque complot s’imposent à tous. Et dans un deuxième sens, il semble mettre en relief l’hypocrisie d’un système pour qui : est camerounais celui qui arrive à se distingué à l’étranger et qui est prêt à investir dans son pays natal à condition de ne pas avoir l’intention de se présenter comme candidat à une élection, sauf si bien évidement elle (la personne), bénéficie des faveurs d’un ou plusieurs particuliers. Si d’une part, le pays ne reconnait pas la double nationalité, il ne se prive pas de vanter d’autres part, les mérites des expatrier d’origine camerounaise qui se sont fait un nom à l’étranger dans les domaines de l’économie, la politique, du sport etc. Cette démarche semble faire penser qu’on vous accorde la liberté de recourir à une double nationalité dans un Etat où le droit le permet, mais on conditionne votre appartenance à la Nation camerounaise par une loi qui en fait est un moyen stratégique utilisé pour contrecarré les ambitions politiques de certains prétendants sérieux.
Plusieurs personnalités tant dans les domaines politiques que culturelles ce sont vu être déclaré inéligible parce qu’elles avaient une double nationalité tandis que d’autres qualifier communément de binationaux, peuvent jouer en équipe nationale. Le motif de la double nationalité n’est-il pas vraiment un prétexte qu’on utilise uniquement quand nous sentons que nos intérêts sont en danger ? N’y a-t-il pas des hauts fonctionnaires qui ont des passeports étrangers ? Est-ce qu’il ne serai pas mieux de réviser cette loi qui renie implicitement certains camerounais, ou qui est considérée par d’autres comme un moyen de dissuasion ou d’exclusion qui ne permet pas à tous ceux qui sont d’origine camerounaise et qui voudrait être reconnu officiellement comme tel malgré leur double nationalité d’avoir les mêmes droits que les autres ?