De rio dos Camerões à Kamerun
Depuis le 15ème siècle, s’il faut uniquement se limiter à cette période de l’histoire, le Cameroun comme Territoire a toujours connu des présences extérieures. En 1472, l’équipage de l’explorateur portugais Fernando Pò arrive dans le territoire de l’estuaire du Wouri et baptise ce territoire Rio Dos Camerões c’est-à dire, rivière de crevettes parce que nous dit-on, ils y auraient trouvés une quantité impressionnante de crevettes qu’il y a toujours, mais certainement pas comme à cette époque-là. Plusieurs pays étrangers ont cohabités sur ce territoire aux potentialités énormes à savoir l’actuel région du Littoral qui en était la porte d’entrer, et où les accords commerciaux étaient très satisfaisant au point d’inciter davantage la curiosité de ceux qui étaient animés par une volonté de plus s’étendre afin de jouir davantage des potentialités que regorge ce Territoire. Mais pour cela il fallait l’accord des autochtones ou mieux encore le prétexte de l’accord des autochtones pour mieux étendre une hégémonie sur un espace qu’on convoite depuis très longtemps.
L’occasion d’atteindre cet objectif se présenta quand pour des « raisons sécuritaires », les chefs de la rive gauche du Wouri avaient besoin d’un accord avec une puissance étrangère ou comme le disent certains chercheurs, « d’un bouclier militaire et commercial » contre leurs frères de la rive droite du fleuve à savoir Bonabéri appelé en ce temps-là Hickory town, qui avait pour Roi et chef du Canton Bele Bele, le Roi Lock Priso apellé aussi Kum’a Mbappe Bell qui refusa d’être l’un des principaux signataire du traité Germano-Doula. C’est face au mutisme ou mieux encore, au silence peut-être un peu trop excessif des anglais, qu’ils font le choix de se tourner vers d’autres courtisans notamment les allemands avec qui ils conclurent le 12 Juillet 1884 non pas un traité d’annexion, mais plutôt un traité commercial ou un prolongement de l’accord du chef Akwa et la firme Woermann sur la protection des biens de la firme sur les terres des principaux concernés. Le traité Germano-Duala ou traité de 1884 fut donc signé le 12 Juillet 1884 entre deux firmes commerciales allemandes et les Rois Doumbe Lobe Bell et Akwa Dika Mpondo de la côte camerounaise ou plus précisément de la rive gauche du Wouri.
Ce texte juridique ambitieux et ambigüe en même temps du fait de ses insuffisances ou tout simplement son manque de clarté stipule entre autre que : les chefs ou les principaux concernés dans cette affaire commerciale abandonnent, ou mieux encore, transfèrent leur droits de souveraineté sur le territoire camerounais, ainsi que la législation et l’administration à Edouard Schmidt de la firme Woermann, et Johanness Voss agissant pour le compte de la firme Jantzen et thormälhen, toutes deux à Hambourg en Allemagne. Avec cependant plusieurs réserves : « le territoire ne doit pas être cédé à une tierce personne, les traités de commerce conclut avec d’autres gouvernements doivent demeurer valables, les terrains cultivés par les autochtones et les emplacements sur lesquels se trouvent les villages doivent restés la propriété des possesseurs actuel et de leur descendants, les impôts doivent continuer d’être payé aux rois et aux chefs, et enfin, les coutumes et autres usages doivent être respectés. » Il s’agissait donc d’un traité commercial entre une portion de territoire et des firmes étrangères sous le couvert obscur d’une puissance impériale dont les véritables intentions n’étaient pas uniquement de faire du commerce, mais surtout annexer un Territoire occupé par des individus de classes inférieurs. De plus, la signature de ce traité se situe dans le contexte de la tenue d’une conférence légendaire à Berlin entre 1884 et 1885, qui a tracée les frontières des pays et même celles des dépendances extérieures occupées par des êtres inférieurs.