La loi dit-on est dure mais c’est la loi. Elle contraint le refus, oblige l’insoumission et attaque le droit des Hommes en imposant ses droits. La toute-puissance de la loi s’impose à tous.
Même si des voies de recours sont envisageables dans des Etat dits de droit, l’exercice de la loi manque parfois de décence. Délogé arbitrairement des populations sans les prévenir c’est manquer d’humanité. Ajuster ses convenances uniquement au niveau de ceux qui ont de quoi monnayer c’est se moquer de la loi. Refuser d’indemniser ou remettre à plus tard l’indemnisation des victimes d’expropriation pour cause d’utilité publique tandis que le projet est en cours de réalisation c’est faire preuve de cruauté.
Le respect de la dignité humaine
Tout le monde ou presque est fier de contempler la splendeur d’un aménagement qui embelli le milieu urbain ou rurale. Le problème n’est pas la réalisation en elle-même mais plutôt le préjudice causé aux victimes de cette réalisation. L’imposition d’un droit doit toujours s’accompagner d’alternatives permettant tout au moins aux victimes de se contenter d’une solution provisoire, insatisfaisante mais utile. Si tout aménagement est susceptible de laisser un goût amer, l’âcreté de ce goût peut tout au moins être amoindrie par des mesures incitatives, visant à aider les victimes à se sentir concerné par un projet de développement qui nécessite un assentiment de circonstance qui cependant n’est pas gratuit. L’exercice de la toute-puissance de la loi doit aider les populations à se sentir concerné par les projets entrepris.
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Elle s’évertue tellement à imposer ses droits qu’elle en vient même à oublier qu’elle a aussi des devoirs humanitaires envers ses concitoyens. Dans un contexte où l’accès au logement est difficile, où allons-nous recaser ceux que nous avons délogés ? Même si le fait de porter atteinte aux droits des populations pour une cause d’utilité publique peut se justifier par un droit d’imposition, il ne faut cependant pas manquer de préciser que l’usage de la toute-puissance de la loi pour exproprier des habitants sans proposer des solutions alternatives, c’est entraver l’une des libertés fondamentales d’un individu à savoir : le droit à la sûreté.