Si nous avons pris pour habitude de dire que les produits en provenance d’Asie ou d’Asie du Sud-Est en particulier pour l’Afrique sont pour la plupart faux ou de mauvaise qualité, c’est parce que nous ne savons peut-être pas que toutes les économies du monde sont menacées par des activités illicites orchestrées par des contrefacteurs et contrebandiers qui se font de l’argent sur le dos des véritables fabricants. De plus, contrairement à la malfaçon ou la mauvaise qualité de fabrication de produits bon marché à durée très limitée qui inondent les marchés des pays en développement en particulier, la contrefaçon est une imitation préméditée d’un produit original qui se moque de la propriété intellectuel ou de l’ensemble des règles misent en œuvre pour permettre aux véritables créateurs d’œuvres artistiques, littéraires, détenteurs de brevets et de marques de jouir intégralement des fruits de leurs travail.
C’est dire qu’une entreprise peut créer son produit en utilisant des matières premières de qualité tout en respectant des normes de fabrication en plus d’une originalité qui la particularise et qu’elle fait le choix de protéger grâce à un moyen de protection spécifique parce que non seulement c’est sa marque, mais tous ses produits portent le logo de l’entreprise, mais un individu fait quand même le choix d’inscrire la même marque sur un produit de mauvaise qualité ou contrefait dans le but de profiter illicitement de la célébrité d’une entreprise ou du fait que le produit d’une entreprise en particulier soit prisé par un bon nombres de consommateurs.
L’ampleur du phénomène a pris des proportions considérables à l’échelle mondiale et tous les domaines d’activités sont impactés. Tant qu’une maison d’origine n’est pas implantée dans un lieu, rien ne vous certifie que le sac en cuire, le vêtement, le maillot de football et autres accessoires de luxe que vous avez sont des vrais. En effet, tout est mis en œuvre afin qu’une copie qui apparemment ne souffrirait d’aucun problème d’authenticité devant des yeux non expertes, soit vendue à vil prix ou extrêmement cher à un nombre considérables d’individus sur internet, dans certaines boutiques et certaines rues surtout dans les pays en voie de développement où le phénomène de la contrebande ou l’introduction clandestines des marchandises d’origines douteuses favorise la prospérité de l’activité des contrefacteurs qui ne reculent plus devant rien pour continuer dans leurs sales besognes.
L’industrie du faux ou plutôt l’industrie du vol aggravé n’a plus de frontières et ne se focalise pas sur un secteur d’activité en particulier. Tout est susceptible d’être faux et tout le monde a certainement eu à être en possession d’un ou plusieurs produits contrefait et/ou issus de la contrebande sans le savoir ou non. Si les grandes puissances du monde ne sont pas épargnées, ce n’est certainement pas les pays pauvres qui ne seront pas impacté. Et l’ampleur du problème y est encore plus lourd car dans ces Territoires, du fait des conditions de vie difficiles et même de la cherté de la vie, les populations sont beaucoup plus tentées de s’approvisionner chez des commerciaux qui contribuent d’une manière consciente ou non au développement des activités des contrefacteurs et contrebandiers tandis que ceux qui exercent leur activités de manières honnêtes paient le lourd tribut d’une concurrence déloyale qui affecte gravement l’économie mondiale et camerounaise en particulier car avec le temps, l’estimation des pertes qui se situait au-dessus de 100 milliard de F CFA en 2017 selon le ministère des finances, envoisine actuellement les 3OO milliard de F CFA par an.
Chaque produit contrefait acheté est un manque à gagner pour des véritables entreprises et de facto de nombreux emplois menacés. L’industrie du faux a érigée ses demeures au Cameroun comme partout ailleurs et continue de prospérer malgré les moyens de dissuasions mis en œuvre et qui s’emblent ne même pas effleurer une activité qui ne cesse de progresser tandis que plusieurs petites et moyenne entreprises peinent à survivre dans un marché concurrentiel où les produits issus de la contrefaçon favorisée par la contrebande aggravent d’avantage l’ampleur de la situation. Aucun secteur n’est épargné : Secteur agricole, cosmétique, agroalimentaire, vinification, construction, textile, pharmaceutique, véhicules, hydrocarbures, parfumerie, téléphonie, électro-ménagers et autres sont tous menacés par des alternatives désastreuses proposées par des contrefacteurs qui entretiennent une activité mercantile qui ne se préoccupe aucunement de la santé des consommateurs et encore moins du fait que les recettes de l’Etat connaissent des pertes croissantes chaque années. Puisqu’on ne vit qu’une fois et qu’un jour nous mourons tous pensent-ils à travers ce qu’ils font, autant en profiter en faisant consommer aux consommateurs n’importe quoi et gagner de l’argent sur le dos des véritables fabriquant au grand mépris de la santé d’autrui.
Nous sommes carrément là dans une forme de criminalité qui s’assimile à du terrorisme. En effet, quand on est prêt à tuer tout un secteur d’activité y compris les consommateurs d’un pays dont le Produit Intérieur Brut dépend de la production et des ventes des entreprises, c’est carrément des menaces terroristes savamment orchestrées pour se faire de l’argent à tout prix. Quand un être humain qui a toutes ses facultés mentales fabrique des composés chimiques nocifs pour la santé des autres et de surcroit inscrit sur la bouteille l’effigie d’une entreprise respectable, c’est un délit très grave qui ne doit pas se cacher derrière les conditions de vie difficiles car même s’il faille considérer le fait que les camerounais souffrent de la vie chère, qu’est-ce que cela représente devant une maladie contractée après consommation d’un produit frelaté qui nécessite des frais de traitements et/ou d’hospitalisations énormes.
Quand on ne peut pas jouir pleinement d’un bien ou quand le fait de jouir d’un bien menace l’emploi d’autres personnes de manière illicite, on est une des victimes d’un système mafieux créé et entretenu par des criminels qui ne se préoccupent pas du tout du bien être des camerounais mais plutôt de leur bien-être à eux car quand vous fabriquez du vin rouge avec de la betterave du coter de Douala en y ajoutant d’autres substances impropres à la consommation, ou du vin de palme avec de la patte de manioc et de l’amidon du coter de Yaoundé, c’est de la criminalité car on ne se contente pas tout simplement de contribuer à tuer une tradition de fabrication, mais également des personnes sans parler des emplois.
Si au moins le génie de ces contrefacteurs consistait à assumer ce qu’ils produisent en inscrivant leur propre marque ou leurs propres noms sur ces produits qu’ils ont fait le choix de contrefaire, on comprendrait qu’il s’agit là d’une originalité assumée comme bon nombres de nos faux whiskies aux noms étranges qui inondent nos rues et consommés en majorité par des jeunes à longueur de journée. Même si toute initiative doit être encouragée, toute initiative n’est pas bonne. Être responsable signifie respecter les normes et la qualité dans tout ce que nous faisons le choix de produire.
Gagner de l'argent en fabriquant des produits impropres à la consommation, en profitant de manière illicite de la notoriété d’autrui ou de ce qui appartient à d’autres est un délit et même un crime puisque plusieurs personnes dépendent de ces emplois sérieux et sérieusement banalisés d’une des manières les plus dégradantes possibles par des individus ayant fait le choix de survivre ou de mieux vivre que ceux qui ont fait le choix de travailler honnêtement en profitant non seulement de la notoriété de certaines marques de fabrique ou celles de ceux qui sont généralement connu comme des véritables fabriquant d’une part, et d’autres part, d’une conjoncture économique qui ne justifie pas qu’il faille faire le choix de tuer une économie pour résoudre des problèmes grâce à une mauvaise orientation des capacités intellectuelles et pratiques qui contribue à la prospérité de la production d’œuvres de mauvaises qualité favorisée par la contrebande qui au lieu de contribuer officiellement au produit intérieur brut du Cameroun, créent plutôt un manque à gagner à une économie qui a davantage besoin de moyens financiers pour améliorer les conditions de vie des camerounais sur tous les plans.
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