Analyse/Un jour ordinaire dans un espace commercial, un client comme beaucoup d’autres avait besoin d’un service qu’un des employés de la toute petite entreprise qui met à la disposition de sa clientèle des ordinateurs connectés à internet lui permit d’avoir ; il s’agissait concrètement du transfert de certaines données personnelles d’une mémoire morte à une autre. Au terme de l’opération, le client demanda à l’employer combien coûte ce service ? Celui-ci de lui répondre : « il s’agit juste d’un service. » Toujours dans le même ordre d’idée, mais cette fois dans les enceintes internes et externes d’une entreprise de service public, dans le chef-lieu de la région du Nord-Ouest au Cameroun, étaient affichées des informations qui précisaient clairement ceci : tout services et toutes demandes de données sont gratuites. Et ce n’était pas qu’une information de façade; tous ceux qui pénétraient ce service pour entrer en possession d’une ou plusieurs informations pour des raisons diverses, se rendaient très vite compte du fait que les informations affichées, n’étaient pas contradictoires au service qui leur était fournis par les employés.
Mais on ne peut pas en dire autant pour toutes les entreprises. Si l’être humain a en effet l’art de penser ce qu’il ne dit pas, ou de laisser voir ce qu’il ne pense pas ou qu’il n’a même pas l’intention de mettre en pratique, c’est parce qu’à cause des ambitions disproportionnées, les métiers, de même que les services, sont devenus des opportunités d’arnaques. Mais qu’est-ce qu’un métier? Et qu’est-ce qu’un service ? Selon l’observatoire des métiers et qualifications de France, "un métier représente un noyau dur d’activités communes, exigeant des compétences très proches." C’est dire qu’un métier est un savoir-faire pratique exercé. Si dans certains cas, c’est au cours de l’exercice d’un métier que le service est fourni, dans d’autres par contre, le service intervient après l’exécution d’une tâche, ou après avoir mis en pratique un savoir-faire. Cependant, si en effet le service peut être payant ou non, le fait de le détourner de son véritable but afin de satisfaire des intérêts particuliers et inappropriés, est une manière de donner une autre orientation à un savoir-faire au service du peuple. On ne peut pas dissocier les deux. Métiers et services sont liés par une loi de causalité qui voudrait qu’on ne parle pas de l’un sans l’autre. Le métier appelle au service, et le service exige un métier ou une qualification au préalable.
Le savoir-faire a pour but de fournir un service payant ou non, dans le cadre d’une activité exercée par des professionnels ou non. On ne peut pas parler de métier, sans penser au service et vice versa. Fournir un service, c’est déjà être en mesure de faire quelque chose. Et même pour ceux qui ont pour habitude de dire que leur métier ou leur travail n’en est pas un, mais plutôt un service, il y a toujours un savoir-faire nécessaire de prime à bord qu’ils font mine de déconsidérer, parce qu’ils veulent favoriser ce qu’ils pensent être le meilleur à savoir le service. Or, le service à besoin du savoir-faire pour garder tout son sens. On ne peut pas noyer le métier dans le service. Même si on parle uniquement de service pour parler d’un métier, c’est parce que l’exercice de ce savoir-faire appelle à fournir un ou plusieurs services qui découlent de l’exercice d’un métier. Il n’y a pas des personnes qui exercent un métier, et d’autres qui fournissent un service. Il y a plutôt un ensemble de savoir-faire pratique ou métiers qui répondent à un ensemble de besoins spécifiques, nécessitant quantités de services payant ou non, qui ne font qu’un avec la source des services qu’ils offrent ou proposent aux autres. Le service est l’aboutissement d’un travail ou la raison pour laquelle on fait ce qu’on a fait le choix d’exercer comme métier. On ne peut donc pas uniquement fournir un service; pour fournir un service, il faut avoir au préalable exercé un métier. Et c’est par la qualité d’un service, qu’on peut évaluer un métier ou l’exercice d’une activité professionnelle ou non. On ne peut pas évaluer un service, sans tenir compte de celui qui est à la base de ce service. Jamais l’un sans l’autre. Si l’on considère que le métier est de l’ordre du privé, et le service du public, dans le sens d'une publication, le fait de rendre public ce qu’on a produit ou préparé en entreprise, bien évidemment après avoir pris soin de respecter pour les uns les règles de conformités, ou de s’être autoévaluer ou autocensurer avant toute publication pour les autres, le fait que le service soit fourni ou rendu public, permet de le qualifier et l’évaluer, ainsi que celui qui est à la base de ce travail, même s’il peut arriver que la qualité d’un savoir-faire, puisse être soumise à une surenchère qui sort du cadre de la légalité. Quand un service a par exemple un prix très bien défini, mais on lui en assigne un autre de manière illégale, c’est un mauvais service ou le détournement d’un bon service à des fins purement égoïstes.
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En fin de compte, l’exercice d’un métier a toujours pour finalité des prestations de services. Le métier trouve tout son sens dans l’ensemble des services qu’il donne ou propose aux autres. Il y a toujours une complémentarité entre les deux, qui permet aux Hommes de gagner honnêtement leur vie, grâce à un travail bien fait, ayant pour finalité un service, ou un ensemble de services. Même quand on fait le choix de ne pas prendre de l’argent après avoir exécuter un service, c’est toujours dans le but de nouer une relation de confiance avec une clientèle qui nous permettra de gagner beaucoup plus d’argent. C’est très souvent une attitude stratégique qui nécessite un certain métier, afin de donner une bonne image à une entreprise, un métier, ou un ensemble de métiers exercés par des Hommes dévoués à la tâche, qui ont le devoir de se mettre au service du peuple.
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