Analyse/Parmi les fondamentaux d’une coexistence sociale harmonieuse, il y a le respect d’autrui qui est une marque de courtoisie qui s’acquiert dès le stade de l’enfance. Il n’y a qu’à voir la réaction des élèves du primaire en Afrique à chaque fois qu’un enseignant ou une haute autorité entre dans une classe, pour se rendre compte qu’à ce stade basique de l’éducation, le respect des ainés est déjà une réalité qui ne se limite pas uniquement au respect des enseignants et autres cadres supérieurs, mais également tous les ainés qui comme tous les autres, ont également le devoir de respecter leurs cadets car en matière de discipline et d’éducation, il n’y a pas d’un coter ceux qui ont pour obligation de respecter, et d’autres qui ne doivent pas manifester la même marque de politesse, surtout envers leur cadets ou ceux qui n’ont pas le même rang social qu’eux.
L’enseignement au primaire « d’une discipline pratique qui dit ce qui est bien ou mal en matière de conduite », a pour but de façonner des citoyens respectueux car les marques de politesse sont aussi bien de rigueur pour ceux qui ont un rang social élevé que pour ceux qui ne jouissent pas du même privilège. Le respect appelle le respect. Que l’autre soit grand ou petit, il a le droit d’être respecté et d’être traité dignement et non avec mépris. C’est un devoir mutuel qui fait partie des fondamentaux d’une cohésion sociale très enrichissante, et favorable à un véritable développement, tant au niveau de l’humain, que la société dans laquelle il vit.
C’est la raison pour laquelle au proverbe africain selon lequel, quand une personne te dépasse, il faut porter son sac, nous répondons en disant : a-t-on forcément besoin qu’une personne soit au-dessus de nous sur le plan social pour lui témoigner des signes de respect ? En fait, c’est de cela qu’il s’agit. Il s’agit de respect mutuel. Un respect qui se traduit par des marques de politesse et de services sincères qui cependant ne consistent pas à accepter n’importe quoi, ou à se laisser faire, mais respecter les ainés chaque fois, à quelque exceptions près.
Celui qui a une bonne éducation à la base, sait qu’il ne peut pas toujours être le plus grand, et que quel que soit son rang, en plus du fait que les autres ont le devoir de le respecter, il a également le devoir de faire de même. Si celui qui est plus âgé peut ne pas être le plus fortuné, sa situation financière par rapport à celle des autres n’enlève rien au fait qu’il doit être respecté. Quand les contre-valeurs enseignent de respecter ceux qui sont fortuné parce qu’il y a beaucoup à gagner, les vrais valeurs demandent de respecter tout le monde, toujours sur la base du fait que tout être humain a le droit d’être respecté et traité dignement, indépendamment des comportements inappropriés pouvant amenés certaines personnes à manifester des réactions fâcheuses, causées notamment par des actes de mêmes natures, qui incitent à faire de même. Tout comme celui qui est le plus âgé ou plus fortuné mérite un respect qui correspond à son rang, celui qui est moins fortuné ou qui jouit d’un statu inférieur sur le plan social le mérite également.
En observant l’attitude adoptée par certaines femmes âgées à l’égard des premières dames en Afrique subsaharienne notamment, vous vous rendrez compte qu’elles les appellent maman. Certains enfants pourraient se demander pourquoi est-ce que des mères d’un grand âge appellent-elles une dame moins âgée qu’elles maman ? La réponse est toute simple ! L’épouse d’un président de la république en Afrique subsaharienne est une mère de la Nation. Et il en est de même dans les établissements scolaires. En Afrique subsaharienne toujours, sur les tenues des élèves du secondaire notamment sont mentionnés le nom et la classe. Ceux des classes inférieures, doivent être respectueux envers ceux des classes supérieures, qui eux également ont le devoir de montrer de diverses manières, qu’ils respectent aussi ceux qui leur doivent ce respect, même si aujourd’hui fort est de constater que les plus jeunes, font très souvent preuve d’un manque de respect envers leurs ainés.
Si avant un élève pouvait ne pas entrer sans autorisation dans une classe supérieure, aujourd’hui, il ne faut pas être surpris de voir un élève de première année du secondaire, aller manquer de respect à des ainées de dernière année de secondaire. Il en est de même pour ces enseignants qui sont sommés par leurs supérieurs de présenter des excuses à des élèves récalcitrants. On se demande bien où est passé le respect ? Certains diront qu’est-ce que l’enseignant à fait ? Mais il faut également se demander ce que l’élève à fait ? Si la mutualité du respect implique que les deux se présentent mutuellement des excuses, il y a des cas où l’enseignant est certes dans son droit, mais est quand même sommé de présenter des excuses à un élève turbulent et agressif, qui ne retiendra rien de bon d’une expérience de vie riche en enseignements. Ce sont de tels cas qui traduisent une désorientation du respect à des fins immorales qui se moquent d'une morale qui voudrait que nous respections les autres, pas parce que nous attendons quelque chose en retour, mais parce qu’indépendamment des considération qui favorisent des comportements condescendants, le respect est fondamental, et chacun doit être en mesure de savoir faire preuve d’un respect gratuit qui appelle également d’autres tout aussi gratuits, à quelque exceptions près.
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