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Travail indécent ou mesures d’adaptabilité en contexte de précarité

malumiereetmonsalut Par Le 30/05/2024 à 00:00 0

Dans Devotion

Dévotion

Vendeur ambulant. Photo/mboattitude.mondoblog.org

La flatterie légendaire qui consiste à vanter les mérites du dynamisme de la jeunesse en faisant croire qu’il n’y a pas de sous métier est plus une distraction qu’un encouragement. S’il faut en effet louer le choix des moyens honnêtes et responsables pour gagner sa vie, déclarer qu’il n’y a pas de sous-métier c’est courir le risque d’inciter des individus à se prendre pour ce qu’ils ne sont pas, à déborder les limites qu’ils ne devraient pas et surtout faire preuve d’un manque de décence exécrable envers autrui.

Il faut appeler les choses par leur noms pour aider les Hommes à mieux assumer qui ils sont pour ne pas se mettre au même rang que des personnes qu’ils ou elles n’atteignent pas. S’il n’y avait pas de sous-métier, il n’y aurait pas des individus qui vivent dans des quartiers difficiles tandis que d’autres se trouvent dans des quartiers de luxe. Il ne s’agit pas d’offusquer qui que ce soit mais de confronter cette dure réalité de la vie et accepter sans langue de bois qu’il y a effectivement des sous-métiers au lieu de faire implicitement l’apologie du travail indécent.

Le travail indécent ou sous payer

Selon l’organisation internationale du travail, un travail décent représente l’ensemble des aspirations des gens en ce qui concerne leur vie professionnelles. En d’autres termes il s’agit entre autre de contribuer à la production, avoir une bonne rémunération, avoir des conditions de sécurité dans le lieu du travail, et bénéficier d’une protection sociale pour sa famille.

Dans un contexte géographique où une bonne partie de la population vit en dessous du seuil de pauvreté c’est-à-dire, avec un revenu journalier et incertain n’atteignant pas le revenu journalier nécessaire pour satisfaire des besoins élémentaires par jour, c’est impossible de vivre décemment. Prenons un exemple plus précis qui ne se limite pas à un individu mais à un ensemble considérable d’individus. Mettons de coter la pauvreté absolue c’est-à-dire celle qui renvoie aux personnes ne disposant pas du niveau de revenu nécessaire pour s’assurer quotidiennement ou mensuellement une existence convenable et prenons le cas d’un contexte géographique et de vie chère où il y en a qui ont largement plus que les autres. Comment dans un tel contexte, indépendamment des aides disparates, un individu qui a moins de vingt mil franc par mois peut-il réussir à se loger, se nourrir, se vêtir, se soigner…

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On dira peut-être chaque chose à son temps et c’est tout à fait juste ! Mais avec un tel revenu, au Cameroun par exemple, en pleine cité capital ou même dans l’arrière-pays en considérant que Travail il y en ait ! Avec un tel revenu et sans aides extérieurs comment s’en sortir avec un sous-métier ou un travail sous-payer ? Un contexte où ceux qui sont payé au SMIG (salaire minimum interprofessionnel garantie) éprouvent d’énormes difficultés à joindre les deux bouts.  

Les mesures d’adaptabilités

Ce sont les moyens qu’on met en œuvre comme on peut pour s’en sortir. Elles ne sont pas uniquement effectives en Afrique. En fonction du contexte géographique, une personne est parfois obligée d’exercer deux ou trois activités sous-payer au cours d’une journée pour s’en sortir. Et parfois c’est insuffisant. Certains empruntent même des crédits pour faire des études qu’ils n’arrivent même pas à rembourser même après avoir obtenu un emploi.

En Afrique et au Cameroun en particulier, les populations ont toujours été conscientes de vivre dans un monde de plus en plus individualiste où il vaut mieux s’adapter pour ne pas mourir de faim. C’est la raison pour laquelle il y a toujours eu des sous-métiers ou des activités à moindre revenu qui permettent à certains de survivre et à d’autre de se prendre en charge. Généralement ce sont des personnes qui aiment ce qu’elles font parce qu’elles sont consciente d’appartenir à une échelle inférieur de la société qui a également son utilité. Ce n’est pas dans ce genre d’environnement qu’on entendra fréquemment des expressions telles qu’ « il n’y a pas de sous métier » car on n’est déjà conscient d’appartenir aux couches vulnérables de la société.

« Il n’y a pas de sous métier » est une des expressions préférée et fréquemment utilisée par des politiciens. En effet, quand ils veulent grignoter des voix auprès du bas peuple, « il n’y a pas de sous métier » ; Ils ont le don d’utiliser toutes les formes de situations en leur faveur sans résoudre des problèmes. Mais cela n’y changera rien. Il y a des sous-métiers, il y en aura toujours et ils auront toujours leur utilité. Les discours qui veulent faire croire le contraire ne sont que de pures distractions.

Les mesures d’adaptation se multiplient particulièrement dans les Territoires où plus de la moitié des activités se classent dans le secteur informel parce que par endroit et pendant des décennies, la qualité des formations ont été en inadéquation avec les besoins de l’emploi. Mais si plusieurs Etats paient aujourd’hui le prix de longues années de mauvaises formations, ce n’est pas une raison pour ne pas se contenter des sous-métiers ou pour faire croire à ceux qui se contentent des petits boulots qu’il n’y a pas de petits boulots ou des sous-métiers précaire et saisonniers.  

Dans un contexte où une bonne partie des populations vivent au jour le jour Il faut s’adapter au quotidien pour pouvoir survivre. Il faut avoir un sens des responsabilités, il faut accepter ce qu’on est et aimer ce qu’on fait tout en se préparant à exercer son droit de vote aux prochaines échéances électorales car fait, s’ « il n’y a pas de sous-métier », c’est parce que la voix de tous ceux qui exercent des sous-métiers est d’une très grande importance.

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