La curiosité : Un vilain défaut ?

malumiereetmonsalut Par Le 31/05/2025 à 11:57 0

Dans Devotion

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Une recherche ne doit pas se contenter de peu. Doit-on s’arrêter de chercher ou d’être « trop curieux » parce que certaines personnes veulent que nous nous contentions d’une curiosité sans superlatif qui les arrange ? Ah non ! Par contre, chacun doit connaitre ses limites, et laisser ceux qui ont les moyens d’aller au-delà de continuer le travail, à moins qu’on ait soi-même les moyens d’aller plus loin. Image: pixabay.com

Analyse/Les recueils de mots réalisés par les lexicographes qui bénéficient également de la contribution des linguistes, définissent l’adjectif qualificatif vilain comme ce qui est déplaisant, ce qu’on ne veut pas, ce qui ne nous sied pas pour une raison ou pour une autre, ou tout simplement ce qui a un défaut selon nous car il faut le dire, les jugements de valeur sont subjectifs, et ils impliquent nécessairement un choix ou un point de vu particulier, que tout le monde ne partage pas.

Si je dis que ceci n’est pas bien sur la base de plusieurs expériences, c’est parce que j’ai des raisons de penser ainsi. Mais le fait d’avoir ce point de vu ne signifie pas forcément que l’autre aura la même appréciation de la chose. C’est au niveau de cette divergence de points de vus que se trouve le « défaut » ou l’élément qui ne fait pas l’unanimité, et qui est défini également par les experts en linguistique comme une absence de ce qui est nécessaire ou désirable.

Il ne s’agit pas ici d’une chose faite faute d’avoir autre chose à faire. Défaut ici est un nom masculin, qui ajouté au qualitatif vilain, traduit une mauvaise habitude, et non pas une chose faite à défaut d’avoir une autre à faire. Traduire une mauvaise habitude par l’emploi de cette expression ou ce jugement de valeur subjectif, c’est donner un point de vu par rapport à quelque chose ou une habitude particulière. S’il s’agit de la curiosité qui est une tendance qui porte à apprendre ou à chercher à connaitre les choses connues ou cachées, les avis divergeants sur le sujet seront toujours la conséquence d’un ensemble de points de vus subjectifs ou de jugements de valeur qui traduisent soit un dégoût, soit une approbation, ou un maintien de la juste mesure en fonction des circonstances car si certaines personnes ont des raisons de penser que la curiosité est mauvaise, cela ne signifie pas qu’il ne faille pas être curieux.

Quelque chose d’indésirable pour certains, ne peut pas uniquement produire des choses indésirables. Celui qui est curieux cherche à comprendre ou à connaitre. Le jugement de valeur qui peut découler d’une telle initiative, tient toujours compte de plusieurs données questionnables, qui n’enlèvent rien au fait que la curiosité en elle-même est une bonne chose. En effet, selon les lexicographes ou les spécialistes du fonctionnement de la langue, il faut être curieux et rigoureux dans le travail, pour fournir un travail de qualité. Il ne s’agit pas uniquement d’être un expert en phonétique et en étymologie, mais chercher également à savoir comment le sens des mots évolue en société, et chercher à connaitre et comprendre les nouveaux mots, dans nos sociétés qui sont des espaces où les mots naissent, se propagent, au point de devenir une habitude qui correspond à un espace précis, qui comme beaucoup d’autres a un vocabulaire particulier, qui est très souvent la conséquence d’un ensemble de faits particuliers.

La curiosité n’est donc pas mauvaise en soi. Elle permet aux travaux d’être de qualité dans tous les domaines de la vie. En effet, les enseignants eux-mêmes ont pour habitudes de demander aux élèves ou aux étudiants de faire leurs propres recherches, d’être curieux ou comme les linguistes le disent, d’être désireux de connaitre, et de savoir pour être mieux outiller. On ne peut pas mieux connaitre et encore moins comprendre si on ne cherche pas. La curiosité est bonne même si dans certaines circonstances, elle peut être qualifiée de vilaine par certains. Mais quoiqu’il en soit, une recherche ne doit pas se contenter de peu. Doit-on s’arrêter de chercher ou d’être « trop curieux » parce que certaines personnes veulent que nous nous contentions d’une curiosité sans superlatif qui les arrange ? Ah non ! Par contre, chacun doit connaitre ses limites, et laisser ceux qui ont les moyens d’aller au-delà de continuer le travail, à moins qu’on ait soi-même les moyens d’aller plus loin. Il ne s’agit pas uniquement des sujets brulants ou très sensibles. Même dans le cas des sujets de recherches des étudiants, il faut se donner les moyens d’atteindre des objectifs. Cela implique être curieux, pour produire un travail de meilleure qualité. Il en est de même pour la réalisation des projets ou des micro-projets. Même si celui qui n’a pas assez de moyens peut s’arrêter au niveau du financement, l’étude de faisabilité et ses multiples parties à savoir l’évaluation des forces et des faiblesses, et l’évaluation des opportunités entre autres, nécessitent d’être curieux. Celui qui fait une investigation sur un sujet à les moyens de le faire en partie parce qu’il est curieux. La curiosité soutien toujours une initiative qui vise à éclairer l’opinion sur un ensemble de faits.

Rien n’est possible sans curiosité. Les objectifs qu’on se fixe impliquent toujours un désir de connaitre et de savoir qui ne satisfait certes pas tout monde, mais qui est tout de même nécessaire pour nous. Quand l’Homme à une raison de penser que ce qu’il fait est bien et utile pour la société dans laquelle il vie, il peut continuer de faire preuve de curiosité pour atteindre des objectifs plus précis. Ne pas se mêler de ce qui ne nous concerne pas ne veut pas dire cautionner les injustices. Il faut dénoncer et condamner ce qui doit l’être. Et pour y arriver, il faut un sens critique qui nécessite d’être curieux, et de se fixer des limites qui correspondent aux moyens que l’on dispose. Il ne s’agit pas d’aller chercher à connaitre à tout prix les choses cachées, mais désirer connaitre, pour produire des travaux de qualité, utile pour la société.

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